Ils logent depuis plusieurs mois au presbytère de Volkrange et passent leurs journées à réhabiliter le vieux château voisin dans le cadre d’un service civique, une forme de super volontariat sur des missions d’intérêt général dans le cadre d’une convention entre la ville et l’assoc’ du château.
Pas juste un boulot
Mais voilà, c’est bien là le principe : un passage par autre chose pour poursuivre son propre chemin. Le service civique consiste en une mission dite d’intérêt général, généralement d’une durée de 6 mois à 1 an. L’indemnité versée (autour des 450€) permet de vivre correctement, les jeunes étant généralement logés et nourris. Et si le statut est par définition provisoire, il présente l’avantage d’offrir des perspectives nouvelles à des jeunes issus d’horizons et d’histoires différents. « La réfection du château se serait fait de toutes façons, mais en faisant appel à des services civiques, nous contribuons à ce que des savoir-faire ne se perdent pas », explique Nicolas Haussy, référent du service civique pour la Moselle. Florent Perrier, tailleur, sculpteur de pierres et ornementaliste est le directeur technique qui encadre les jeunes depuis plusieurs mois. Il goûte avec joie la motivation des volontaires. Camille explique qu’elle a toujours voulu s’essayer à la restauration, « mais il faut payer pour travailler sur les autres chantiers », raconte-t-elle. « Je viens de Bourges et je n’aurais pas pu venir si nous n’avions pas été logés. Aujourd’hui, nous travaillons ensemble, nous vivons ensemble. Nous ne sommes pas juste là pour un boulot. » à quelques flaques de boue de là, Pierre-Yves, 25 ans et un master d’histoire de l’art et d’archéologie en poche, confirme : « Grâce à ce chantier, j’apprends à porter un autre regard, celui du bâtisseur. » Il est heureux d’apporter quelque chose au village et voudrait poursuivre sa carrière dans le patrimoine. Idem pour Loïc, maçon de formation, qui a opté pour le service civique suite à un licenciement économique. « J’approfondis mes connaissances en techniques anciennes tout en prolongeant mes acquis. » Par un heureux hasard ou une volonté marquée, ces jeunes ont choisi de donner du temps et de l’énergie à la société. Parce qu’être citoyen s’apprend aussi (surtout ?) sur les chantiers.Cet article est paru le 22 novembre dans l’hebdomadaire La Semaine n°398 à Metz. Pour lire le journal dès sa parution,