Ce petit supplément d’âme qui fait qu’ici on prépare bien plus que des concours” tels sont les mots utilisés par un ancien étudiant de la classe préparatoire Economique et Commerciale, voie économique de Jean- XXIII. Parlait-il du cadre de verdure de l’ensemble scolaire ? De l’écoute et de l’esprit d’entraide, les credos de l’établissement catholique de Montigny ? Que ceux qui ont peur des prépas se rassurent : il en existe de taille et sous forme humaines, parce que parfois, former son intelligence mérite qu’on l’amadoue avec un peu de plaisir aussi.
L’envie d’avoir envie
« Faire une prépa c’est aussi se donner du temps pour choisir sa voie » explique Frédérique Gitzhofer-Morlet, directrice des Classes Prépa de Jean-XXIII depuis 2002 et enseignante en mathématiques. « A Jean-XXIII, on privilégie l’esprit de solidarité, le dialogue avec le corps enseignant et le travail d’équipe». Et ce dernier point est crucial, car il forme de futurs employés qui savent travailler ensemble, et non l’un contre l’autre, comme c’est souvent le cas quand on prépare des concours. En entreprise, cette façon de travailler séduit, et n’empêche pas pour autant les réussites individuelles. Les affaires de traders véreux ont un peu terni l’image des banques, mais du coup, elles ont également amené les nouvelles générations à « humaniser » leurs ambitions professionnelles. Marine, 17 ans, en 1e année de prépa (voie économique) nous confie ses impressions : « J’ai choisi cette prépa car elle est la plus pluridisciplinaire. Jean XXIII, c’était naturel après le lycée à St Pierre Chanel. J’avais un peu peur de l’esprit "requin" typique des classes de prépa, mais ici, ce n’est pas du tout le cas. On est solidaire pour tenir jusqu’au bout. On travaille vite et efficacement, mais surtout à force de voir de nouvelles choses, on devient curieux soi-même. » C’est peut-être ça, le début de la maturité… S’en souviendra-t-elle lorsqu’elle travaillera, comme elle le souhaite, dans la finance internationale aux Etats-Unis ?Faire une prépa, c’est donc se lancer dans deux années de travail soutenu, se plonger au cœur des débats qui font l’actualité politico-économique, se former à l’esprit d’entreprise et à l’ouverture vers un monde professionnel de décideurs. Deux années pour devenir adulte, à tenter pour les plus motivés, au risque d’y perdre son temps. Pour les aider, l’établissement privé s’est équipé l’an dernier d’un laboratoire de langues tout neuf, avec 16 Imac et des écouteurs pour travailler en autonomie la musicalité de Goethe ou écouter en direct les journalistes de la BBC… On le voit, l’ambiance n’est plus celle du lycée, bien que la Prépa bénéficie de l’environnement privilégié de l’ensemble scolaire Jean- XXIII, les étudiants y vont et viennent librement. Tout ça est bien, mais ils se lâchent quand alors ? « On arrive à sortir le soir si on bosse régulièrement, il ne faut pas exagérer c’est tout ». Pas de problème non plus pour sortir boire un café entre deux cours, soyez rassurés, personne ne vous demandera votre carnet de liaison sous le porche ! Et puis une fois le concours obtenu, la 2e année en école de commerce, c’est un peu la récré, non ?
Cet article est paru le 30 juin dans l’hebdomadaire La Semaine n° 327. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !