Chaque semaine, Jean-Pierre Jager livre aux lecteurs ses promenades dans la ville, ses réflexions, ses anecdotes et ses coups de coeur.
Le Trump flottant du pont de la Comédie qui connait de temps à autre un coup de mou avant de bénéficier d’un petit ajout de pression salvateur, la collection de saccages des permanences de député de la majorité qui se poursuit parce que la connerie est et reste encore toujours la plus redoutable des maladies transmissibles (on l’a vu ce week end à Nancy), les sondages sur l’amour des maires et le désamour des autres élus qui fleurissent dans les médias avec des résultats qui ne sont que le fruit de la dose de compassion ou de méfiance que ces mêmes supports, sous toutes leurs formes, ont injectée au cours de jours précédents… le moins que l’on puisse dire est que l’actualité de cœur d’août manque de souffle ou pour le moins d’air.
La preuve ? La nouvelle baisse du chômage est passée presque inaperçue alors qu’elle traduit en partie (sans dépendre, qui plus est, d’une conjoncture courte) les effets des facilités offertes depuis trois ans aux entreprises notamment pour l’embauche en CDI de salariés à des niveaux proches du SMIC. Le chœur des vierges a aussitôt entonné en compensation l’air du boulot qui ne suffit plus pour vivre.
Pas entièrement faux mais comparons ce qui se compare et pas les interprétations des faits. D’ailleurs je n’ai pas entendu beaucoup de mises en relation entre cet élément du chômage avec un autre enregistré quelques jours plus tôt : l’envol du nombre de primes d’activité qui favorisent aussi ce niveau d’emploi. Baisser les charges des entreprises pour l’embauche et donner ensuite une prime en direct me semble pourtant une manière très réaliste d’amorcer la pompe de l’emploi qui reste encore le meilleur moyen de remettre tout le système, tel qu’il est conçu, en route.
On vous a déjà décrit cent fois les raisons qui font de la procession à la Vierge, le 15 août à Metz une cérémonie à la fois religieuse et patriotique. Ce qui explique que le maire de Metz et l’évêque déposent conjointement une couronne au pied de la colonne surmontée de la statue de la Vierge, au beau milieu de place Saint-jacques. Un rite que ne s’use pas et s’alimente notamment des changements concernant les acteurs. L’évêque, de temps en temps, maintenant qu’il ne sont plus forcément là pour 25 ans, les élus aussi avec, dans leur cas, une élection tous les 6 ans qui peut remettre les compteurs à zéro ou de choisir la sortie. C’est ce que Dominique Gros a choisi de faire au printemps prochain, sauf imprévu ou miracle suite aux prières de saint Antoine de Fonté.
En attendant, jeudi dernier, pour les vêpres précédant la procession, la cathédrale était copieusement garnie, impressionnante même par la structuration bien délimitée des différents corps au sein des espaces de la cathédrale. L’évêque et le collège des chanoines certes, la maîtrise mais aussi les délégations et les drapeaux du Souvenir Français, les porteurs de la Vierge…tout un ensemble qui s’est mis en ordre et en route sous la lumière des vitraux pendant le Magnificat, intégrant la foule des fidèles sous l’œil parfois ébahi des touristes. Eh oui, une cathédrale vivante !
Dans le cortège qui empruntera la place Jean-Paul II puis la rue Paul-Bezançon, toutes deux sonorisées, pour arriver place Saint-Jacques, le groupe des élus était regardé d’un peu plus près par le public. Il y a là Nathalie Griesbeck, Marie Jo Zimmermann et Patrick Thil, champions (dans l’ordre me semble-t-il) de la durée ou de l’ancienneté en termes de présence puisque cela remonte, pour certains, à plus de 35 ans. Dominique Gros, Richard Lioger et Isabelle Kaucic, past et actuel premier adjoint, sont là aussi. Emmanuel Lebeau fidèle aux rendez-vous lui aussi et Jérémy Aldin très attentif, là comme ailleurs, à cocher toutes les cases du bon candidat. Il y a également François Grosdidier l’une des têtes de liste majeures déjà déclarées pour les élections du printemps prochain. Il connaît bien ce pèlerinage à la fois comme ancien élu municipal messin, mais aussi comme député ou sénateur. Toutefois le regard sur lui change cette fois et on ne peut pas ne pas remarquer qu’il a le bras en écharpe. Une attelle noire assez discrète sans qu’il s’en cache pour autant. La conséquence d’une chute estivale en faisant du voilier confie-t-il. Pas le souvenir d’avoir vu Mme Grolet ni certains espoirs de gauche pour des raisons qui ne se rejoignent par forcément !
« Beaucoup seront appelés, peu seront élus » relate, Mathieu dans son évangile (chapitre 22 verset 14). La phrase revient à l’esprit en ces circonstances (et les références précises grâce à Internet) sans que l’on puisse dire que le mois dernier ait été d’une grande utilité ou nous ait fait progresser dans la recherche du nouveau maire de Metz. La gauche comme République en marche et le Modem ont décidé de s’offrir une phase de réflexion supplémentaire. Thomas Scuderi comme Richard Lioger et à un degré moindre Xavier Bouvet en sortent affaiblis.
Le premier parce que c’est la première fois, nous semble-t-il, que le PS ou ce qu’il en reste ne va pas au bout de sa logique démocratique interne. Les états d’âme et rébellions internes auraient pu se faire jour de la même façon en 2007 lorsque Dominique Gros que l’on disait usé avait devancé de peu Pierre Bertinotti la force montante. Un peu le coup de Mitterrand et Rocard en 79 au congrès de Metz pour la présidentielle de 1981. On verra bien quelle est la nouvelle capacité à rassembler de Jean- Michel Thoulouze puisque c’est son nom qui revient et ce que décident en conséquence certaines autres figures du PS d’autant plus qu’une partie de l’électorat de la France Insoumise sera à récupérer suite aux convulsions internes et idéologiques de cette famille.
Pour rester sur le même bord même s’il se teinte plus de vert, d’alliances, d’unions et de jeunesse, Xavier Bouvet et son équipe doivent avoir du mal à situer, tant qu’elle reste au niveau politique, leur ambition de rassemblement de la gauche. Ce sera plus simple probablement quand arrivera l’heure du programme. Les Verts, qui constituent un socle de leur essai étaient représentés (mais à titre personnel) par Marianne Isler.
Le second perdant potentiel actuel est Richard Lioger. L’hypothèque Modem- Griesbeck sur la tête de liste République en Marche lui est préjudiciable car il est très peu compatible avec ce genre d’attelage imposé. Outre qu’il était déjà bien parti dans sa propre campagne avec certains renforts comme celui de Hacène Lekadir dont il faut bien reconnaître qu’il a su réveiller l’été messin, il arrive à une période de la vie où il veut être le patron.
A droite, François Grosdidier n’aurait pas dû trop souffrir de ces histoires de PS à gauche et du Modem au centre mais, dans une ville de droite qui avait sans trop de drames appris à voter à gauche et a donné de bons scores à la République en Marche, il n’est plus aussi évident de compter les troupes. Tout le monde a touché à tout en trente ans à Metz, époque de l’entrée de Jean- Marie Rausch, l’ancien maire, dans un gouvernement de gauche.
Le RN est passé entre les gouttes mais ne se renforce toujours d’aucune véritable personnalité mise à part celle de Françoise Grolet. Il ne peut pas non plus se nourrir, du mois pour l’instant, d’une grande offusquation nationale.
Alors, laissons à Marine Le Pen le temps de rentrer, au Modem le temps d’arranger les bidons avec la République en marche, au PS celui nécessaire pour se retrouver, à Grosdidier de soigner son bras et d’attendre que Le Républicains soient moins absents. Aux nouveaux présents et à venir le temps de se conforter ou de se déclarer.
Les maires et premiers magistrats ne font que passer disait Dominique Gros en pointant la liste des édiles de Metz peinte sur un mur d’un salon de la mairie. La cathédrale et ses 800 ans seront le témoin d’une vague ou d’une vaguelette de plus.
Mercredi 14 août – Manque d’air
Le Trump flottant du pont de la Comédie qui connait de temps à autre un coup de mou avant de bénéficier d’un petit ajout de pression salvateur, la collection de saccages des permanences de député de la majorité qui se poursuit parce que la connerie est et reste encore toujours la plus redoutable des maladies transmissibles (on l’a vu ce week end à Nancy), les sondages sur l’amour des maires et le désamour des autres élus qui fleurissent dans les médias avec des résultats qui ne sont que le fruit de la dose de compassion ou de méfiance que ces mêmes supports, sous toutes leurs formes, ont injectée au cours de jours précédents… le moins que l’on puisse dire est que l’actualité de cœur d’août manque de souffle ou pour le moins d’air.
La preuve ? La nouvelle baisse du chômage est passée presque inaperçue alors qu’elle traduit en partie (sans dépendre, qui plus est, d’une conjoncture courte) les effets des facilités offertes depuis trois ans aux entreprises notamment pour l’embauche en CDI de salariés à des niveaux proches du SMIC. Le chœur des vierges a aussitôt entonné en compensation l’air du boulot qui ne suffit plus pour vivre.
Pas entièrement faux mais comparons ce qui se compare et pas les interprétations des faits. D’ailleurs je n’ai pas entendu beaucoup de mises en relation entre cet élément du chômage avec un autre enregistré quelques jours plus tôt : l’envol du nombre de primes d’activité qui favorisent aussi ce niveau d’emploi. Baisser les charges des entreprises pour l’embauche et donner ensuite une prime en direct me semble pourtant une manière très réaliste d’amorcer la pompe de l’emploi qui reste encore le meilleur moyen de remettre tout le système, tel qu’il est conçu, en route.
Jeudi 15 août – Les appelés et les élus au pied de la colonne
On vous a déjà décrit cent fois les raisons qui font de la procession à la Vierge, le 15 août à Metz une cérémonie à la fois religieuse et patriotique. Ce qui explique que le maire de Metz et l’évêque déposent conjointement une couronne au pied de la colonne surmontée de la statue de la Vierge, au beau milieu de place Saint-jacques. Un rite que ne s’use pas et s’alimente notamment des changements concernant les acteurs. L’évêque, de temps en temps, maintenant qu’il ne sont plus forcément là pour 25 ans, les élus aussi avec, dans leur cas, une élection tous les 6 ans qui peut remettre les compteurs à zéro ou de choisir la sortie. C’est ce que Dominique Gros a choisi de faire au printemps prochain, sauf imprévu ou miracle suite aux prières de saint Antoine de Fonté.
En attendant, jeudi dernier, pour les vêpres précédant la procession, la cathédrale était copieusement garnie, impressionnante même par la structuration bien délimitée des différents corps au sein des espaces de la cathédrale. L’évêque et le collège des chanoines certes, la maîtrise mais aussi les délégations et les drapeaux du Souvenir Français, les porteurs de la Vierge…tout un ensemble qui s’est mis en ordre et en route sous la lumière des vitraux pendant le Magnificat, intégrant la foule des fidèles sous l’œil parfois ébahi des touristes. Eh oui, une cathédrale vivante !
Dans le cortège qui empruntera la place Jean-Paul II puis la rue Paul-Bezançon, toutes deux sonorisées, pour arriver place Saint-Jacques, le groupe des élus était regardé d’un peu plus près par le public. Il y a là Nathalie Griesbeck, Marie Jo Zimmermann et Patrick Thil, champions (dans l’ordre me semble-t-il) de la durée ou de l’ancienneté en termes de présence puisque cela remonte, pour certains, à plus de 35 ans. Dominique Gros, Richard Lioger et Isabelle Kaucic, past et actuel premier adjoint, sont là aussi. Emmanuel Lebeau fidèle aux rendez-vous lui aussi et Jérémy Aldin très attentif, là comme ailleurs, à cocher toutes les cases du bon candidat. Il y a également François Grosdidier l’une des têtes de liste majeures déjà déclarées pour les élections du printemps prochain. Il connaît bien ce pèlerinage à la fois comme ancien élu municipal messin, mais aussi comme député ou sénateur. Toutefois le regard sur lui change cette fois et on ne peut pas ne pas remarquer qu’il a le bras en écharpe. Une attelle noire assez discrète sans qu’il s’en cache pour autant. La conséquence d’une chute estivale en faisant du voilier confie-t-il. Pas le souvenir d’avoir vu Mme Grolet ni certains espoirs de gauche pour des raisons qui ne se rejoignent par forcément !
« Beaucoup seront appelés, peu seront élus » relate, Mathieu dans son évangile (chapitre 22 verset 14). La phrase revient à l’esprit en ces circonstances (et les références précises grâce à Internet) sans que l’on puisse dire que le mois dernier ait été d’une grande utilité ou nous ait fait progresser dans la recherche du nouveau maire de Metz. La gauche comme République en marche et le Modem ont décidé de s’offrir une phase de réflexion supplémentaire. Thomas Scuderi comme Richard Lioger et à un degré moindre Xavier Bouvet en sortent affaiblis.
Le premier parce que c’est la première fois, nous semble-t-il, que le PS ou ce qu’il en reste ne va pas au bout de sa logique démocratique interne. Les états d’âme et rébellions internes auraient pu se faire jour de la même façon en 2007 lorsque Dominique Gros que l’on disait usé avait devancé de peu Pierre Bertinotti la force montante. Un peu le coup de Mitterrand et Rocard en 79 au congrès de Metz pour la présidentielle de 1981. On verra bien quelle est la nouvelle capacité à rassembler de Jean- Michel Thoulouze puisque c’est son nom qui revient et ce que décident en conséquence certaines autres figures du PS d’autant plus qu’une partie de l’électorat de la France Insoumise sera à récupérer suite aux convulsions internes et idéologiques de cette famille.
Pour rester sur le même bord même s’il se teinte plus de vert, d’alliances, d’unions et de jeunesse, Xavier Bouvet et son équipe doivent avoir du mal à situer, tant qu’elle reste au niveau politique, leur ambition de rassemblement de la gauche. Ce sera plus simple probablement quand arrivera l’heure du programme. Les Verts, qui constituent un socle de leur essai étaient représentés (mais à titre personnel) par Marianne Isler.
Le second perdant potentiel actuel est Richard Lioger. L’hypothèque Modem- Griesbeck sur la tête de liste République en Marche lui est préjudiciable car il est très peu compatible avec ce genre d’attelage imposé. Outre qu’il était déjà bien parti dans sa propre campagne avec certains renforts comme celui de Hacène Lekadir dont il faut bien reconnaître qu’il a su réveiller l’été messin, il arrive à une période de la vie où il veut être le patron.
A droite, François Grosdidier n’aurait pas dû trop souffrir de ces histoires de PS à gauche et du Modem au centre mais, dans une ville de droite qui avait sans trop de drames appris à voter à gauche et a donné de bons scores à la République en Marche, il n’est plus aussi évident de compter les troupes. Tout le monde a touché à tout en trente ans à Metz, époque de l’entrée de Jean- Marie Rausch, l’ancien maire, dans un gouvernement de gauche.
Le RN est passé entre les gouttes mais ne se renforce toujours d’aucune véritable personnalité mise à part celle de Françoise Grolet. Il ne peut pas non plus se nourrir, du mois pour l’instant, d’une grande offusquation nationale.
Alors, laissons à Marine Le Pen le temps de rentrer, au Modem le temps d’arranger les bidons avec la République en marche, au PS celui nécessaire pour se retrouver, à Grosdidier de soigner son bras et d’attendre que Le Républicains soient moins absents. Aux nouveaux présents et à venir le temps de se conforter ou de se déclarer.
Les maires et premiers magistrats ne font que passer disait Dominique Gros en pointant la liste des édiles de Metz peinte sur un mur d’un salon de la mairie. La cathédrale et ses 800 ans seront le témoin d’une vague ou d’une vaguelette de plus.