
du Linkling à Thionville, Waves à Augny.
Le palmarès
L’étude commanditée par la CCI ne relève pas de grands bouleversements au niveau du top 15 des pôles commerciaux de Moselle. Ni concernant le podium. Le Linkling sur Thionville-Terville reste en tête et accroît même l’écart sur ses poursuivants. C’est d’ailleurs le pôle qui connaît la plus forte croissance de 2014 à 2019. Son chiffre d’affaires estimé à 669 millions d’euros a grimpé de plus de 15 % en cinq ans. Une croissance qui illustre le dynamisme du nord mosellan, dopé par le pouvoir d’achat des frontaliers et par une offre en constante augmentation, comme par exemple avec la récente zone du Green. Viennent ensuite les deux locomotives « messines ». Tout d’abord, Metz centre-ville, c’est-à-dire l’hypercentre piétonnier auquel est arrimé désormais le paquebot Muse. Ce pôle ne connaît une augmentation de son chiffre d’affaires que de 1,17 %, malgré le nouveau centre commercial du quartier de l’Amphithéâtre. En troisième position arrive la zone Actisud Augny/Jouy/Moulins, dopée par l’arrivée de Waves, qui enregistre une évolution de son activité de l’ordre de 10 %. Sur ces 15 pôles, seuls deux connaissent une contraction de leur chiffre d’affaires : Metz Technopôle et La Maxe.Un effet Muse ?
C’est la question que se posent commerçants et responsables politiques. L’ouverture de Muse en novembre 2017 a-t-elle déséquilibré le centre-ville messin ? Premier élément de réponse, on l’a vu : Muse permet à l’ensemble Metz centre de rester dans le vert. Sans lui, le secteur entier connaîtrait certainement un évolution négative de son chiffre d’affaires. Selon les données de Procos, qui varient de celles de la CCI car elles prennent en compte aussi l’hôtellerie-restauration, le pôle Metz centre représente un volume d’affaires de 575 millions d’euros. Dont 382 millions drainés par l’hypercentre piétonnier et 136 millions par Muse. Ce qui fait dire à Fabrice Genter que « Metz la commerçante, c’est encore une réalité ». Pour aller plus loin, notons que sur les trois dernières années, l’hypercentre et ses 550 commerces ont subi, selon Procos, une baisse annuelle du chiffre d’affaires de 2 à 3 %. Cette tendance baissière aurait-elle été moindre ou plus marquée sans « l’attractivité » de Muse ? Les suppositions sont sur la table, mais impossible d’y répondre binairement en l’état. Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, apporte sa contribution au débat : « Muse a apporté de l’attractivité au centre-ville, mais l’a aussi perturbé ». Et de lancer ce conseil, qu’entendront peut-être les candidats aux municipales : « Il faut continuer à améliorer la complémentarité entre Muse et le centre ville… »Le match Muse / Waves
En termes de business et de nombre de boutiques, Muse vire nettement en tête. Il enregistre donc, selon Procos, un chiffre d’affaires de 136 millions avec 115 magasins. Contre 91 millions d’euros de chiffre d’affaires et 57 boutiques pour Waves. Ce dernier a permis à la zone Actisud, affaiblie, de renouer avec une certaine dynamique, selon Emmanuel Le Roch. Le chiffre d’affaires du pôle (486 millions d’euros selon Procos) a connu même sur les trois dernières années une hausse moyenne de 2 % par an. La CCI a par ailleurs étudié où les ménages de Metz Métropole effectuaient leurs achats. Tous produits confondus, le pôle Metz centre arrive en tête avec 22 % des dépenses (+1,6 % entre 2014 et 2019), devant Actisud (19 %, +1,4 %) et les autres quartiers de Metz (12 %, -0,5 %). En revanche, pour les produits alimentaires, la proximité tient la corde : les quartiers totalisent 21 % des achats (-0,6 %), devant Metz centre (17 %) qui a le vent en poupe (+5,4 %) et Marly Bellefontaine (11 %, -0,5 %). Actisud n’est qu’en quatrième place (10%, -1,5 %). Quant aux produits non alimentaires, c’est « un coude à coude », pour reprendre l’expression de Noëlle Schiltz, directrice des études et de la communication de la CCI, entre Actisud (26,4 %, + 4 %) et Metz centre (25,6 %, -1%). La dynamique est là clairement du côté du pôle sudiste et de Waves.