
« Le 13 mars, nous avons appris à 14 h que nous allions devoir tout arrêter le lendemain, rembobine Pierre Waeckerlé. Nous avions un vernissage le soir d’une exposi- tion consacrée au sculpteur allemand sur bois Joseph Wurmer. » Il a quand même eu lieu, en présence de Dominique Gros. « Ce fut sans doute son dernier discours de maire », et la fête qui suivit, la dernière avant un moment. Drôle de sensation que cette « exposition vernie qui ne serait vue par personne… » « En confinant, on s’est rendu compte par défaut que l’on avait besoin de tout ça. » Un besoin viscéral de l’autre, d’ailleurs, « de débat, de ne pas être d’accord, de s’engueuler, de rire » et de recommencer.
« On n’est pas contre un vaccin… »
Il y a un mois, après en avoir passé deux sous cloche, l’exposition a eu droit à une nouvelle inauguration. « Au début, on a pu craindre que les gens ne reviennent pas », à tort. Avec des masques, à distance, mais tous étaient là et en crevaient d’envie. La MCL compte environ 750 adhérents, fidèles, mais touche « jusqu’à 6 000 personnes chaque année » avec les concerts, les débats et les spectacles. « Depuis la réouverture, les choses ne se passent pas si mal. Nous avons été soutenus et nous avons tenté de soutenir le plus longtemps possible les différents intervenants. Aujourd’hui, la bienveillance règne pour ne pas faire planer du stress partout, explique Pierre Waeckerlé. On fait tout ce que l’on peut pour amener la confiance. » Et tenter d’éviter un reconfinement strict, ou un autre, qui ne dit pas vraiment son nom. « Avec un couvre-feu à 21 h ou pire, à 19 h, ce sera très compliqué », reconnaît le directeur de la MCL qui venait tout juste d’éponger une dette traînée pendant près de 20 ans comme un boulet. « Beaucoup de nos activités s’arrêtent vers 21 h 30. Alors cette hypothèse nous fait peur. La trésorerie est saine, mais nous n’avons plus une seule marge de manœuvre, plus de matelas. » Jusqu’ici, « le besoin de sortir du marasme a été plus fort que le reste. C’est ce qui me rassure. Alors, on va dire qu’on est confiant, même si on n’est pas contre un vaccin ».