
Tout a été proposé
Revenons à cet Appel inédit lancé à la fin de l’année dernière. En coulisses, au même moment, les manœuvres sont déjà entamées entre Europe Écologie-les Verts (EELV) et le PS. Les premiers se savent incontournables et même leaders, les seconds bien obligés de faire face à leur lent déclin, contraints de s’allier pour exister. EELV aurait bien aimé y aller tout seul. Le parti a finalement décidé d’accepter le dialogue, puis l’union. Le Pacte pour le Grand Est est né avec en prime les communistes dans la danse. Là on se dit que le plus dur est fait. Raté. Maintenant, il faut que le Pacte et que l’Appel inédit se mettent d’accord parce que ce dernier refuse de s’effacer derrière une union qui, selon lui, n’aurait pas existé sans son acte de rassemblement. Les tractations commencent pour bâtir des listes. Ça se complique vraiment, parce qu’il faut choisir, évincer, mettre sa fierté dans sa poche. D’un côté comme de l’autre, on raconte que tout a été proposé pour que l’union se fasse.« Nous avons fait des propositions dans tous les sens qui n’ont rien donné. Je les ai toutes dans un carnet. Nous étions prêts à faire moitié-moitié, à partir avec un binôme en tête de liste que j’aurais formé avec Éliane Romani. Ils ne nous ont fait aucune proposition. Les Verts ne veulent pas d’accord, ils veulent montrer qu’ils sont les plus forts. Or, on ne reconstruira la gauche que par le collectif », dit Aurélie Filippetti quand le Pacte Grand Est explique que le tapis rouge a été déroulé pour que l’ancienne ministre soit candidate en Meurthe-en-Moselle, que Dominique Potier, Mathieu Klein, Bertrand Masson ont tenté de lui faire entendre raison. Chose qu’ils ont cru obtenir, jusqu’à ce qu’elle change finalement d’avis et fasse « sa star », estiment quelques membres du Pacte. Même la visite à Strasbourg du député européen Yannick Jadot n’y a rien fait. Les torts sont sans doute partagés, les raisons intimes, politiques, personnelles échappent à l’analyse mais le résultat est là : deux listes. « Je suis dépitée, c’est du gâchis », glisse un élu de gauche quand un autre lance : « C’est une catastrophe ».Sur le terrain aux côtés de @romani2021 et @massonbertrand , têtes de listes de rassemblement de la Gauche et des Écologistes sur le Grand Est. Ensemble, nous sommes une force. ✊ pic.twitter.com/ZfZfoutcLU
— Anthony PERRIN (@an_perrin) May 22, 2021