
Loisir, tourisme ou quotidien : chacun sa voie
Sur une carte de la Meurthe-et-Moselle, pas évident de trouver une logique aux aménagements existants, souvent réalisés au fil des ans par les communes ou les communautés de communes. Au Département la charge de « relier » désormais ces portions cyclables. Et comme il n’existe pas une mais plusieurs façons de pratiquer le vélo, le Plan vélo 54 s’attaque à trois réseaux distincts : celui des boucles de loisirs, sur courte ou moyenne distance, celui des réseaux d’itinérance, pour des déplacements touristiques sur plusieurs jours, et enfin, peut-être le plus important, un réseau utilitaire pour les déplacements réguliers sur courte ou moyenne distance pour différents motifs (comme le travail, les rendez-vous ou les courses). « On sait que l’un des freins à l’usage du vélo est lié au sentiment d’insécurité ressenti par les cyclistes, explique Chaynesse Khirouni. Nous prenons notre part de responsabilité pour sécuriser les infrastructures. »Remettre en selle
Une fois les routes prêtes, encore faut-il inciter les habitants à les emprunter. Là encore, le Département compte passer la vitesse supérieure dans ses actions d’accompagnement. D’abord en montrant la voie au sens propre du terme grâce à une clarification des itinéraires via l’application mobile Balades 54. On parle là de cyclotourisme, avec tout un écosystème qui va de l’hôtellerie à la restauration, distingué par un label « Accueil vélo » destiné à se développer grâce au Plan vélo. Mais l’effort le plus notable est en direction de l’encouragement de la pratique du vélo dans les collèges, dont le Département a la charge. Depuis 2021 et pour les prochaines années, six collèges pilotes bénéficient d’une aide directe grâce à la livraison de vélos – fabriqués à Badonviller par une entreprise locale –, de matériel de protection, grâce à la construction de locaux à vélo, ainsi qu’à la mise en place d’actions pédagogiques pour sensibiliser les élèves à la mobilité durable avec la possibilité de suivre une formation « Savoir rouler à vélo ». Avec ce Plan vélo 54 ambitieux, le Département affiche une volonté à la hauteur de la côte à gravir : en Meurthe-et-Moselle, comme partout en France, 60 % des trajets domicile-travail de moins de cinq kilomètres se font encore en voiture.Paris-Strasbourg : le chaînon manquant réparé
Le lancement du Plan vélo 54 a célébré symboliquement le début des travaux d’aménagement de la véloroute voie verte 52. Un itinéraire qui permet de relier Paris à Strasbourg et qui se trouvait jusqu’alors interrompu par une portion entre Laneuveville-devant-Nancy et Einville-au-Jard, ce qui obligeait le cycliste à emprunter la route nationale et à se frotter aux camions. D’ici l’été 2023, les 25 kilomètres qui faisaient tache ne seront plus qu’un mauvais souvenir. « C’est certes un enjeu en termes d’attractivité de notre territoire, rappelle Thibault Bazin, député de Meurthe-et-Moselle, mais aussi en termes de santé et de cadre de vie. Faire du vélo en sécurité, en famille est facilité par ces aménagements le long des anciens chemins de halage. » Le chantier a pour ambition d’être aussi rapide que vertueux, par l’utilisation de matériaux biosourcés et la limitation des rotations de camions. Au final : la jonction se fera en site propre, à part une portion très problématique le long des usines entre Varangéville et Dombasle, et à Einville où l’espace sera partagé avec les voitures mais de façon très délimitée, avec des couleurs et des revêtements au sol différenciés.