Saint-Nicolas : à Nancy, les villages gourmands font recette

Les restaurateurs nancéiens ont vite saisi l’opportunité des villages gourmands pour profiter d’un effet Saint-Nicolas. Après la place Vaudémont, Le Village sous la porte et La Guinguette du Père Fouettard proposent désormais de la restauration conviviale et profitent d’une terrasse d’hiver bénéfique aux affaires. Si Nancy s’est longtemps targuée d’être la ville possédant le plus grand nombre de restaurants par habitant, elle semble avoir récidivé pour les fêtes de fin d’année. Chacun des huit villages propose de quoi boire ou manger et trois désormais s’en sont fait une spécialité. C’est celui de la place Vaudémont qui a inauguré le bal en 2016 et se voit décerner aujourd’hui le nom officiel de « Village gourmand ». Truffes, huîtres, foie gras, champagne, les menus affichent la couleur : loin des churros ou de la saucisse-frites, les chalets sont sur cette place en fait des extensions festives des terrasses des restaurants alentour (Chez Cerise ou Le Vaudémont).

Avec l’accent québécois

Forts de ces réussites, d’autres quartiers ont repris le concept pour faire vivre leur extérieur pendant les fêtes. C’est le cas depuis l’an dernier sous la bien nommée porte Saint-Nicolas à deux pas de la place des Vosges. Quatre chalets sous de belles guirlandes rouges et or offrent un espace convivial à l’abri de la porte qui forme un cocon. « On a voulu quelque chose de simple et chaleureux, explique Cyril Iung, propriétaire de Tabarnak, un restaurant québécois rue Mon Désert, avec une identité forte. D’un simple apéro à un repas, chacun y trouve son compte. » Poutines, produits au sirop d’érable pour lui, fruits de mer pour son voisin et tartines franchouillardes pour le troisième chalet : l’ensemble est une association formée par trois établissements. « Nous sommes dans un quartier excentré dans lequel il ne se passait pas grand-chose pendant les fêtes, explique Mickaël Letang, patron du restaurant Le Chardon et du bar Les Vedettes juste en face. Nous avons voulu réagir en achetant nous-mêmes nos chalets. » Avec un investissement de 5 000 euros chacun, ils espèrent rentrer dans leurs frais dès cette année. « Nous profitons aussi de l’aide de la mairie qui joue bien le jeu en venant décorer l’endroit, avec un bel habillage de fête dans ce bel écrin historique qu’est la porte Saint-Nicolas. » Le dispositif a permis plusieurs embauches pour la durée des fêtes.

Fouettard s’y met aussi

Les préparatifs vont bon train dans le dernier-né des villages. Nouveauté de l’année, la Guinguette du Père Fouettard ouvre ses chalets vendredi 2 décembre, place des Bourgets près de la porte de la Craffe, tout au bout de la Grande Rue. Là encore, ce sont les restaurateurs proches – le Barami et le Bel Instant – qui ont pris les rênes du village. Dans quatre chalets mis à disposition par l’association des commerçants de la Ville Vieille, ils proposent notamment une carte hivernale, autour du munster. « Nous savons qu’il y a une demande dans ce coin de la ville, explique Basile Aubrun, patron du Bel Instant. Nous avons envie d’attirer du monde avec une programmation musicale et festive, pour démontrer que la piétonnisation récente de la Grande Rue est un vrai plus ! »