Covoiturage sur les autoroutes : une voie d’avenir ?

Sur l’autoroute luxembourgeoise A3, une voie sera réservée aux transports publics et au covoiturage. Une option qualifiée de « voie d’avenir » par Franck Leroy qui est favorable à ce que l’A31 en soit également dotée. François Bausch l’a, à nouveau, précisé : « pas question, pour le Luxembourg, de participer au financement de l’A31 bis ». Le ministre luxembourgeois de la Mobilité et des Travaux publics a également souligné que l’ambition en investissant dans une troisième voie sur l’A3 (le principal axe autoroutier entre la capitale du Grand-Duché et la frontière) n’était pas de déplacer des voitures mais des humains. Elle sera donc réservée au covoiturage ainsi qu’aux transports en commun. Un choix que Franck Leroy approuve. Il plaide d’ailleurs pour qu’un tel dispositif soit également implémenté du côté français. « C’est une voie d’avenir » a précisé le président de la Région qui a fait le constat que cela fonctionnait bien à… Montréal. Sur le papier cela semble pertinent. Il est certain que s’il faut franchir la frontière pour que les bus et ceux qui covoiturent depuis la France puissent « avancer », cela perd assurément de son intérêt surtout qu’il faudra alors composer avec un goulot d’étranglement.

Convaincre les frontaliers

Ces voies réservées se multiplient en France depuis une dizaine d’années. Tout comme les radars chargés de vérifier que les véhicules transportent bien deux passagers ou plus même s’ils ne sanctionnent pas encore automatiquement (mais la police, oui). Il suffit de voir comment cela se passe actuellement sur l’A31 pour savoir que ces contrôles seront impératifs pour que cette potentielle « voie réservée » remplisse pleinement son rôle si jamais elle est créée. Cela impliquera, aussi, de nouvelles aires de covoiturage, la création de lignes de bus, le déploiement d’aides financières plus incitatives ou bien encore des négociations avec les gros employeurs de manière à accompagner les initiatives des salariés en la matière. Enfin, et surtout, il va falloir convaincre les frontaliers de changer leurs habitudes car ce sont assurément des adeptes de ce que l’on appelle « l’autosolisme ». Cela fait plus de 15 ans que le covoiturage fait partie des leviers évoqués pour alléger le trafic routier sans franchement décoller. Cela frémirait à en croire la plateforme spécialisée dans le covoiturage, Klaxit, qui, suite à l’instauration d’un « bonus » financier en France comme au Luxembourg (une expérimentation a été menée en début d’année au Grand-Duché), indique une hausse significative des trajets covoiturés depuis quelques mois. Une tendance qu’il importe de vérifier dans la durée.

A31 bis, encore un peu de patience

Pour en revenir à l’A31, Franck Leroy a rappelé que la Région était candidate pour devenir le gestionnaire de l’autoroute, dans sa partie non concédée, et entendait instaurer une écotaxe destinée aux poids lourds (le péage est prévu pour tous sur l’A31 bis). « Des discussions sont en cours et cela devrait être acté avant la fin de l’année ». En ce qui concerne l’A31 bis, « les travaux d’élargissement de l’autoroute au nord de Thionville et du contournement de Thionville seront échelonnés entre 2027 et 2035, en fonction des scénarios d’aménagement retenus », précise la Région. Courant juin, le préfet de la Moselle, Laurent Touvet, a fait part de son « avis » sur le tracé, au ministre des Transports.