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Hausse des impôts locaux à Nancy : une première depuis 15 ans
Le conseil municipal de Nancy, réuni lundi 25 mars, a voté une augmentation des impôts fonciers. Le contexte économique, le désengagement de l’État ont eu raison des promesses de campagne de Mathieu Klein de ne pas toucher à la fiscalité. Malgré les efforts de sobriété, les grands projets de la ville sont maintenus.
Le maire prend très vite les devants et en convient : « J’ai parfaitement conscience que cette augmentation n’est pas l’engagement que j’ai pris lors de mon élection. Mais je me réjouis que nous ayons tenu jusqu’en 2024, car beaucoup de communes ont déjà augmenté leur fiscalité, même ceux qui avaient pris le même engagement que moi, quelle que soit la couleur politique. Le contexte dans lequel cet engagement a été pris n’est plus le même. »
Pour jouer sur ses recettes, la ville explique ne plus avoir le choix que de jouer sur cet impôt – la taxe foncière – qui concerne exclusivement les propriétaires : « Je regrette la disparition de la taxe d’habitation, se désole Mathieu Klein, car à Nancy qui compte deux tiers de locataires, elle permettait de rappeler à beaucoup un lien nécessaire d’implication dans les politiques publiques. Tout repose aujourd’hui sur les propriétaires. Moins d’un tiers des habitants, c’est un modèle désuet qui n’a pas de sens. »
Investissements et effectifs maintenus
Dans ce contexte de contraintes économiques, le maire se veut rassurant, assumant les chantiers en cours des grands travaux structurants : « Je n’ai pas l’intention de décélérer dans la mise en œuvre du projet pour lequel nous avons été élus. La ville bouge, change, se transforme. Nous voulons poursuivre tout en maîtrisant notre budget. L’investissement se fait aussi au bénéfice des industries locales. » Idem sur le maintien de l’offre de services publics, que le maire s’empresse de défendre : « Nous sommes toujours sur notre objectif de stabilité des effectifs de la ville, avec un arrêt des suppressions de poste qui avait été engagé dans le mandat précédent et nous augmentons même les effectifs de la police municipale en matière de sécurité. » Pas de fermeture de bibliothèque, de musée, de maire de quartier : « Nous avons tendance à augmenter ces services publics, et cela a un coût. Nous préférons jouer sur le levier fiscal quand d’autres collectivités agissent sur l’offre de services publics », précise Estelle Mercier, adjointe déléguée aux finances de la Ville de Nancy.
La hausse de la fiscalité permettra une recette annuelle de huit millions d’euros par an supplémentaire. « Depuis que je suis arrivé aux affaires, je n’ai pas bouclé une seule fois un budget sans tempête. Le contexte est inédit. Nous n’avons plus aucune visibilité désormais sur le long terme. Je n’ai pas la fiscalité facile, mais nous avons épuisé tous les autres leviers. C’est notre dernier recours. Je me garderai bien désormais de faire des promesses de ne pas augmenter l’impôt. Mais ça ne signifie pas pour autant que nous activerons dès l’an prochain à nouveau le levier fiscal ».
Avec ce nouveau taux d’imposition relevé, Nancy ne se classe pas pour autant en tête des villes de plus de 100 000 habitants pour sa fiscalité, une marge encore grande existe : en 2023, elle pointait au-delà de 30e place.
Les bibliothèques gratuites pour tous
Les lectrices et lecteurs nancéiens n’auront plus à payer pour emprunter des livres dans les bibliothèques et médiathèques de la ville. Le nouveau budget municipal envisage la gratuité totale quel que soit l’âge. « C’est une mesure forte symboliquement qui impacte peu les finances publiques », explique Estelle Mercier. Jusqu’alors, la gratuité était réservée aux moins de 26 ans, aux étudiants et aux bénéficiaires des minima sociaux. En préambule au vote pour entériner la gratuité, Bertrand Masson, adjoint à la Culture a tenu à préciser : « Avec plus de 300 000 entrées enregistrées en 2023 dans nos bibliothèques et 517 événements culturels organisés, elles sont plus que jamais le premier lieu d’accès à la culture dans notre ville. La gratuité lève le dernier obstacle et valorise le rôle social de ces établissements. »