Faulquemont : une table ronde avec François Braun et Julien Husson pour gérer le risque

Les rendez-vous de l’Éco initiés par le District Urbain de Faulquemont s’attachent à aborder des thématiques sociétales en lien avec la réalité économique et la vie des entreprises. Après la première édition l’an passé organisée sur le thème « Qu’est-ce qu’un chef ? » les participants ont assisté cette fois à une table ronde intitulée « Société(s) du risque. Préoccupations collectives et retours d’expériences ». Quatre intervenants venus d’horizons divers pour apporter ainsi des éclairages différenciés avaient été sollicités pour l’occasion : Vincent Alexandre, général adjoint à l’officier général de zone de défense et de sécurité Est, François Braun, ancien ministre de la santé et de la prévention, conseiller auprès du directeur général du CHR Metz-Thionville, Vanessa Benedic, présidente-directrice générale d’Homeloop et Julien Moulin, président de La Française de l’Energie. Les débats étaient entrecoupés par des analyses de Julien Husson, directeur de l’IAE School of management de Metz. Le risque est devenu une référence centrale de notre société. À cela plusieurs raisons. Il est amplifié par la complexité du monde, la mondialisation qui modifie espace et temps, accélérant ce dernier, l’immatériel qui conditionne de plus en plus nos vies, notre dépendance aux data, le manque de fiabilité des sources d’information, l’interventionnisme de l’État qui pour beaucoup déresponsabilise… Sa perception est aussi affaire de culture. Il a moins d’importance aux USA par exemple ou l’échec est considéré comme une occasion de rebondir qu’en Europe ou celui-ci prend une dimension fatale. Par ailleurs, la mesure du risque dépend de plusieurs paramètres : personnels et situationnels d’abord. On ne le mesure pas, par exemple, de la même façon selon que l’on est le conducteur ou le passager d’une voiture. L’acceptabilité sociale entre également en ligne de compte comme le montre la pratique de la « politique du parapluie » dans la gestion des organisations susceptibles de générer le risque. Lié au sens de l’échec et de la décision, celui-ci est conditionné par la notion d’incertitude et c’est notre rapport à celle-ci, porté par une société anxiogène, qui a changé la vision du risque dont on oublie qu’il est inhérent à la vie. Gérer le risque c’est ainsi identifier l’incertitude et la « cadrer ». Cette gestion passe par la maîtrise des techniques, la prise en compte des retours d’expérience qu’avec le temps on a souvent tendance à oublier mais aussi, dans le monde de l’entreprise notamment, par la durabilité des équipes et leur cohésion et la capacité d’anticiper. La chose est aussi une question de formation où il faut mieux préparer les managers et autres décideurs à être à l’aise face à l’incertitude et la gestion de l’inconnu. Et parfois l’imagination peut être un atout. Reste aussi qu’il apparaît évident que le rôle de l’État comme des collectivités, dans leur réponse aux attentes des citoyens et des entreprises, est une manière de les aider face au risque.