Assemblée nationale : les problématiques de la Lorraine auront-elles leur place ?

Les 577 députés prennent leurs marques dans une Assemblée nationale encore balbutiante. Parmi eux, 21 Lorrains.​​ Nous les avons interrogés sur leurs priorités locales même si pour l’instant l’objectif de leurs groupes politiques est de dégager une majorité. La reprise de l’industriel Ascometal (par le fonds Greybull) qui emploie 500 salariés à Custines et Hagondange a aussi été permise par l’intervention de l’État qui a débloqué des prêts pour accompagner l’acquéreur. Et c’est à l’Assemblée nationale que tout a commencé : « Pendant le temps des questions au gouvernement, nous avons alerté sur la situation d’Ascometal pour médiatiser le sujet. Ensuite ça s’est joué dans les administrations de Bercy. J’ai fait en sorte que le dossier soit traité à l’Élysée », raconte Belkhir Belhaddad, député de la 1re circonscription de Moselle. Sur le terrain comme à l’assemblée nationale, les élus ne manquent pas l’occasion de prêcher pour leur paroisse. « Et plus on a de responsabilités, plus on pèse sur les orientations politiques et financières », ajoute Belkhir Belhaddad, qui vient d’être élu vice-président de la commission éducation culture et sport. Une position qui lui permettra d’accompagner et de défendre des initiatives locales. « Comme le festival Passages, dont on a tant besoin, ou la rénovation du patrimoine lorrain. » Membre de la commission des finances, la néodéputée Estelle Mercier (1re circonscription de Meurthe-et-Moselle) assure : « Nous sommes des élus nationaux, mais nous gardons l’œil sur ce qui se fait sur nos territoires. Concernant le CHRU, il y a eu un engagement de l’État sur des crédits à hauteur de 450 millions d’euros pour la reconstruction de l’hôpital sur le plateau de Brabois qui devra être respecté », annonce la députée qui portera aussi son attention sur les actions menées pour lutter contre les déserts médicaux.

« Il faut faire remonter les propositions des territoires »

« Je serai vigilante sur ce sujet qui ne touche pas forcément ma circonscription, mais qui existe en Lorraine, notamment dans les Vosges. Pendant ma campagne, j’ai rencontré le président du syndicat des jeunes médecins qui m’avait fait des propositions pour attirer les jeunes en milieu rural. On avance en faisant remonter les propositions du territoire qui mènent ensuite à des actions concrètes, à des propositions de loi », continue-t-elle. Thibault Bazin, député de la 4e circonscription de Meurthe-et-Moselle (Droite républicaine) ne la contredira pas. « Il faut prendre en compte les spécificités de nos territoires pour mettre en place les amendements. Concernant la Lorraine, nous avons des particularités sur l’agriculture. Aussi, en tant que terre transfrontalière, les enjeux sur le tabac ou la drogue sont très importants. » « Quand on voit la misère sur le Pays Haut il y a matière à discuter sur le devenir des territoires dans le transfrontalier. Peut-être avons-nous besoin de travailler avec les pays voisins comme la Belgique, l’Allemagne ou le Luxembourg », assure Stéphane Hablot, député PS de la 2e circonscription de Meurthe-et-Moselle et membre de la commission affaires étrangères. Les questions sur le transfrontalier, c’est aussi l’apanage d’Isabelle Rauch, députée Horizons de la 9e circonscription de Moselle et ancienne présidente du groupe de travail sur les enjeux frontaliers. « Je compte bien poursuivre mes travaux sur ces questions. » De l’autre côté de l’échiquier politique, les dix députés RN lorrains (sur 126 dans l’hémicycle) profiteront de leur force de frappe aussi bien par le nombre que par le fait que plusieurs cadres du parti y sont élus. « On a un bloc compact en Lorraine et nous pourrons travailler ensemble sur les sujets essentiels surtout localement comme les friches. C’est un dossier que je mène depuis ma précédente mandature et je travaille sur une proposition de loi. On s’aperçoit que la réhabilitation des friches est trop complexe, avec une dilution des responsabilités entre le maire, le préfet, la communauté d’agglomération. La paperasserie prend le dessus », lance Laurent Jacobelli, député de la 8e circonscription de Moselle. Enfin, rappelons que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet est née à Nancy…