Nancy. Pépinière en vert : quand la nature rencontre l’art

À l’occasion de la manifestation annuelle dédiée aux jardiniers, maraîchers, horticulteurs et pépiniéristes, la Société centrale d’horticulture de Nancy, fondée en 1877, présente une collection rare d’autochromes, des photos sur plaques de verres, signés Julien Gérardin. Un voyage dans les jardins du début du XXe siècle. C’est avant tout la couleur qui surprend dans ces clichés, datant d’une époque qu’on se représente toujours en nuances de gris. Les autochromes sont les ancêtres de la photographie en couleur, selon un procédé inventé par Louis Lumière, sur des plaques de verre. Julien Gérardin, un notaire nancéien passionné de photographie en sera un des premiers utilisateurs. Entre 1907 et 1916, il réalisera une série de prises de vues des parcs et jardins de Nancy, mais aussi du marché aux fleurs place Saint Epvre. Parmi les 6 370 autochromes, découverts au moment du déménagement de l’école de Beaux-Arts, la Société centrale d’horticulture de Nancy, dont Gérardin était d’ailleurs membre, a sélectionné sept exemplaires. Après une numérisation et des agrandissements, ils seront présentés, en grand format, au grand public à l’occasion de la prochaine édition de Pépinière en vert. « Nous avons choisi des clichés qui parleront au public, explique Patrick Blanchot, président de la SCHN.

Celle du jardin botanique par exemple, qui était avant situé sur le jardin Godron avec l’apparition d’une silhouette mystérieuse de femme. C’est un très beau témoignage de la beauté des parcs urbains de Nancy, il y a plus d’un siècle. » Le choix d’une exposition de ces œuvres n’est pas un hasard, puisqu’on célèbre cette année le centenaire de la mort de Julien Gérardin. C’est la première fois que ces autochromes seront exposés, témoins du lien entre l’art et la nature propre à la philosophie de l’art nouveau de l’époque.

L’héritage horticole nancéien

C’est aussi une façon de témoigner de la vivacité de l’horticulture dans cette période et plus généralement tout au long du XXe siècle à Nancy. Les membres de la Société centrale d’horticulture de Nancy, fondée en 1877 par Émile Gallé, héritiers des grands botanistes des siècles passés, ont réussi à hisser la ville de Nancy au rang de capitale internationale de la fleur dans la première moitié du XXe siècle. « C’est dans le cadre de la promotion de cet héritage horticole lorrain que nous remettons aussi chaque année le prix Émile Gallé, un prix littéraire qui récompense des ouvrages autour de la nature. À LIRE AUSSI. Nancy : bientôt un quartier sans voitures près de la Pépinière ? Cette année, nous avons ajouté une catégorie, celle du prix de l’essai, décerné à Sylvie Brunel et intitulé “Sa majesté le maïs : la plante que nous adorons détester mais qui sauve pourtant le monde” aux éditions du Rocher. » Les autochromes seront visibles sur le stand de la SCHN les samedi 7 et dimanche 8 septembre. Pépinière en vert accueille comme chaque année plus de 80 exposants, autour du kiosque du Parc de la Pépinière et dans l’allée Bernard Guerrier de Dumast. Il réunit des jardiniers, des maraîchers, des horticulteurs et des pépiniéristes avec une grande variété de plantes.