Motions de censure du gouvernement : premières réactions en Meurthe-et-Moselle

Deux députés se disent prêts à voter en faveur d'une motion de censure déposée à l'encontre du gouvernement de Michel Barnier. 

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Le débat autour du projet de loi de finances 2025 connaît quelques remous (attendus), avec un premier usage du 49.3 par Michel Barnier sur le budget de la sécu. Une décision ayant provoqué, dans la foulée, le dépôt de deux motions de censure par la France Insoumise (LFI), au nom du Nouveau Front Populaire (NFP), et le Rassemblement national (RN), plaçant le Premier ministre sur un siège éjectable. Pour que ces deux motions soient effectives, elles doivent d’abord être votées, avant d’être débattue d’ici la fin de semaine.

« En trahissant le front républicain, Michel Barnier a fait du Rassemblement national son interlocuteur exclusif »

Estelle Mercier, députée

Depuis, les premiers signataires se sont fait connaître. À commencer par Estelle Mercier, députée PS de la 1re circonscription de Meurthe-et-Moselle, qui annonce que le groupe Socialistes et apparentés, auquel elle appartient, votera bien la motion de censure déposée à l’encontre du gouvernement Barnier, aux côtés du groupe Socialistes, Écologistes et Républicain du Sénat. « Au terme de deux mois de débats budgétaires, les socialistes constatent l’échec de la méthode de Michel Barnier qui n’a, à aucun moment, cherché à lier le dialogue avec les groupes de gauche, ni sérieusement avec certains groupes de son “socle commun”. Pire, en trahissant le front républicain, il a fait du Rassemblement national son interlocuteur exclusif », a fait part l’élue dans un communiqué daté du lundi 2 décembre. La députée craint en effet le vote d’un budget qui ferait « payer les assurés sociaux, les malades et les retraités », qui « fragilise l’hôpital et ne prend pas en charge les défis de la société du vieillissement ». Elle poursuit : « Dans l’intérêt des Françaises et des Français, nous nous y opposerons à toute force ». 

Le député de le 5e circonscription, Dominique Potier, a également fait part de son positionnement, même s’il reste plus prudent dans ses propos : « Jusqu’au dernier moment, j’espérerai que le gouvernement Barnier s’affranchisse de sa dépendance à l’extrême droite et cherche un accord avec l’ensemble des formations politiques qui aspirent à la stabilité et à la justice. Dans le cas contraire, en conscience, je voterai la censure », a-t-il indiqué dans un courrier daté du mardi 3 décembre.

Un nouveau Premier ministre ?

L’occasion de remettre sur la table le débat autour de la légitimité du Premier ministre, la gauche considérant qu’elle doit être la force politique représentée, suite aux élections législatives de juin 2024. « Les socialistes considèrent que la solution politique permettant la stabilité, le changement de cap politique et l’apaisement dont le pays a besoin est la désignation par le Président de la République d’un Premier ministre partageant les valeurs de la gauche et s’engageant sur les chantiers prioritaires du Nouveau Front Populaire, arrivé en tête lors des dernières législatives : pouvoir d’achat, retraites, défense des services publics, urgences climatiques, logement, justice sociale… », indique Estelle Mercier dans le même communiqué. Et de rappeler « qu’aucune force politique n’est à elle seule majoritaire » et que « la méthode doit être celle du compromis texte par texte ainsi que proposé dès l’été ».