La grande maison tout près du viaduc Kennedy est dans l’œil de nombreux Nancéiens. La bâtisse du XIXe siècle abrite depuis 1987 la boutique d’antiquaires de Metz-Noblat, dont les propriétaires Bertrand et Dorothée ont décidé d’ouvrir un peu plus grand les portes. Profitant de la réouverture du viaduc après les travaux du nouveau trolley, les commerçants ont choisi de mettre en valeur, parmi leur immense collection, les arts de la table, tous les après-midi jusqu’à Noël. « Il suffit de sonner et on vous accueille, explique Bertrand de Metz-Noblat. Alors qu’avant, nous ne recevions que sur rendez-vous. Entre la période du Covid puis celle des travaux, nous avions envie de voir du monde. » Car même si les ventes sur internet font aujourd’hui partie de l’activité de la maison, le contact humain commençait à manquer.
Quand on pénètre dans le rez-de-chaussée, c’est à la fois un conte de fées et un voyage historique qui nous est proposé. Plusieurs tables sont élégamment dressées, avec ce qui se fait de mieux en matière de vaisselle ou de textile. Comme ce service à asperges en faïence de Lunéville, rehaussé par un service de verres en cristal de Baccarat. Les chandeliers se dressent fièrement sur des tables qui inviteraient presque à s’asseoir pour prendre un thé avec les propriétaires : « Nous avons eu envie de créer un vrai décor, et je dois avouer que nous nous sommes beaucoup amusés à faire cette mise en scène. En nous concentrant sur les arts de la table, nous proposons non seulement des choses très variées, mais surtout des objets abordables, avec des premiers prix autour d’une vingtaine d’euros. » Sur 150 m2, la nouvelle présentation vise clairement à inviter la clientèle à franchir à nouveau les portes de la boutique. « Beaucoup de personnes hésitent encore à pousser la porte d’un antiquaire, persuadées que tout sera beaucoup trop cher. Depuis les débuts, nous nous sommes efforcés par exemple d’afficher les prix, avec des étiquettes, pour plus de lisibilité et éviter que les clients aient comme un complexe à demander les prix. »
Des tableaux aux murs, jusqu’à ce brochet en guise de trophée de pêche, toute la boutique s’est mise au diapason. « Nous proposons des objets du XVIIe jusqu’au XXe siècle, sans période de prédilection. Tant que la qualité est là, il y a de la beauté dans toutes les époques » sourit Bertrand de Metz-Noblat. Daum, Baccarat, Longwy ou Lunéville, c’est aussi une mise en valeur du savoir-faire lorrain en matière d’arts de la table, comme pour rappeler que pour se mettre à table, on est au bon endroit.
Comme un clin d’œil, le couple de Metz-Noblat invite même sa clientèle, sur réservation, à venir grignoter ou boire quelque chose en fin de journée, pour encore mieux savourer cette mise en scène et pourquoi pas repartir avec de quoi dresser la plus jolie table pour les fêtes.