Pour mettre en lumière ces milliers de professionnels qui travaillent parfois dans l’ombre, le Mensuel Grand Est Eco est parti à la rencontre de plusieurs personnalités du territoire qui oeuvrent pour donner ses lettres de noblesse à l’artisanat. Rencontre avec ces passionnés.
Charles Coulombeau au firmament
Une étoile confirmée au Guide Michelin pour le restaurant La Maison dans le Parc à Nancy dont il est le chef, l’ouverture de son nouveau restaurant gastronomique et d’une brasserie au sein du prestigieux Centre-Pompidou Metz en juin dernier… le chef Charles Coulombeau a le vent en poupe : « Il faut toujours que ça bouge, qu’il y ait du mouvement », explique-t-il. « Ce sont les rencontres, les voyages, qui stimulent la création. Une semaine sans changement, ça ne m’intéresse pas », reprend-il. À 31 ans, le jeune homme affiche une maîtrise et un flegme qui servent son ambition. « Ce qui me distingue je pense, c’est ma pugnacité, je ne lâche jamais rien. Je me bats sur chaque point. Je suis un compétiteur dans l’âme mais pas pour écraser, plus pour l’accomplissement », confie cet ancien basketteur qui s’est éloigné des parquets suite à une fracture du métacarpe en première année de sport étude. Une blessure qui le poussera au lycée hôtelier de Biarritz avant d’enchaîner les postes dans de prestigieuses maisons françaises, mais aussi en Angleterre et au Japon. Avec toujours la réussite qu’on lui connaît aujourd’hui.
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Paramétrer mes cookiesÈve Maurice : pour l’amour du vin

Avec ses 19 vignerons et 78 hectares de vignes l’AOC de Moselle est un petit Poucet sur la carte des vins en France. N’empêche que les passionnés qui lui permettent d’exister ont du talent. Comme Ève Maurice, qui exploite 5 hectares à Ancy-Dornot (Moselle). À 44 ans, elle dirige le Domaine des Béliers qui produit entre 15 000 et 25 000 bouteilles (auxerrois, pinot noir, gris, gamay, gewurztraminer) chaque année. « Je me suis formée à Beaune et en Suisse », raconte-t-elle. En 2023, trois des vins de l’exploitation familiale avaient reçu une médaille lors du salon de l’Agriculture à Paris. Cette année, c’est sa cuvée Triptyque qui a été auréolée d’une médaille d’argent. « Le vin, c’est une histoire de famille. Nous avons un rapport très fort à la gastronomie, à la table », complète Ève Maurice.
Benoît Potdevin : une première qui scintille

À 36 ans, Benoit Potdevin est de ceux qui érigent la cuisine au rang d’art. Cette année, le Guide Michelin a reconnu le talent du chef du restaurant Le K, la table gastronomique du Domaine de la Klauss à Montenach (Moselle), en lui attribuant une étoile. Une consécration « Chaque jour on se bagarre, on repousse les limites. Les conditions pour obtenir l’étoile restent floues. Le Guide Michelin indique que la première étoile vient récompenser une cuisine d’une grande finesse. C’est ce que je m’évertue à essayer de faire chaque jour. Je cherche à marquer. » À raviver des souvenirs aussi : « J’aime raconter une histoire dans mes plats, créer des émotions et réveiller des choses. En pâtisserie, lorsque je réalise une tartelette aux fraises, j’essaie de retrouver le goût que je ressentais quand j’allais dans les champs avec mon grand-père et que je croquais à pleines dents dans ces fruits », dévoilait le chef après la cérémonie du Guide Michelin de mars dernier.
Alexandre Bianchi : toujours plus loin

À Maizières-lès-Metz, la Maison Bianchi poursuit sa croissance : « De 15 à 20 % en moyenne chaque année », confie Alexandre Bianchi, le dirigeant de l’entreprise familiale d’horlogerie et de joaillerie. L’ambition de l’artisan qui s’est formé auprès de prestigieuses maisons de luxe à Paris et en Suisse est de doubler ses effectifs au premier semestre 2025 pour passer de 9 à une vingtaine de collaborateurs. « J’ai commencé à travailler avec mes parents il y a dix ans et depuis trois ans je suis seul aux commandes. Je pense avoir insufflé une dynamique et une vision plus jeune de l’entreprise », se réjouit-il.
« Aujourd’hui, nous sommes capables de proposer une montre sur mesure, et c’est pareil pour les pièces de joaillerie. Nous travaillons le carbone, le diamant… Nous pouvons aller très loin », dévoile le chef d’entreprise de 43 ans.
Fabienne Picard : le grand saut pour 2026

Avec un nom pareil, elle pourrait exceller dans les surgelés, mais son truc à elle, ce sont plutôt les bonbons et les confiseries. Décorée en 2021 de l’insigne de chevalier de l’Ordre National du Mérite, par Sylvie Siffermann, ancienne sous-préfète de Saint-Dié-des-Vosges, Fabienne Picard a repris avec brio le flambeau de son père, Jean-Marie, à la tête de la Confiserie des Hautes-Vosges à Plainfaing, 50 salariés et plus de 250 000 visiteurs par an. Pour célébrer comme il se doit les 40 ans en 2026 de la société, elle ne fait pas de chichi et a décidé de sortir le grand jeu : de nouveaux bâtiments et un investissement de 10 millions d’euros, pour franchir encore un cap et augmenter les espaces de préparation de colis pour la vente par correspondance. Le sucre, c’est la vie !