C’est enfin terminé. Les équipes de Passages Transfestival vont pouvoir souffler en attendant la prochaine édition l’année prochaine. Pour l’instant, l’heure est au bilan. Quel a été le taux de fréquentation ? Quels spectacles ont bien marché ? Moins marché ? Les spectateurs étaient-ils satisfaits ? « Le festival a été une réussite dès l’ouverture », affirme Benoît Bradel. « Pour le premier spectacle en pleine rue, « Impact d’une course », 500 personnes sont venues alors que nous en attendions 200 ». Si le soleil a rayonné sur le premier week-end de programmation, il n’était plus au rendez-vous pour les suivants. Mais qu’importe. Les spectacles ont pu se replier à l’intérieur et même si la jauge de remplissage était de ce fait moins élevée, le public a tout de même répondu présent. « Cette année, nous avons réalisé 12 000 entrées pour les spectacles. C’est mille de plus que l’année dernière alors qu’il y avait moins d’événements », explique Louise Beauchêne, secrétaire générale du festival. De même, les cartes « grand.e passager.e », intéressantes à partir de trois spectacles, sont parties comme des petits pains. Leur vente a triplé par rapport à l’an dernier. « Chaque soir, on a eu un très bon taux de remplissage avec en moyenne 500 personnes présentes voire plus », estime Benoît Bradel. « C’est quelque chose qu’on n’avait jamais fait auparavant ».
Des spectateurs et des artistes satisfaits
En grande majorité, les spectateurs ont été satisfaits de la programmation. Beaucoup de spectacles étaient déjà bien ficelés et n’en étaient pas à leur première représentation, mais pour certains, la première s’est faite à Passages. Pour Benoît Bradel, ce n’est pas forcément un problème : « Parfois, les spectacles ne sont pas tout à fait prêts, mais c’est chouette de tout de même les recevoir pour que les artistes aient une première expérience et bénéficient d’un tremplin. Cela leur permet d’aller à la rencontre du public et de faire des mises au point ». L’avis du public permet aussi à l’équipe de Passages de faire des ajustements, par exemple en termes de cible. « Nous avons reçu le mail d’une spectatrice qui ne comprenait pas pourquoi nous avions conseillé Encantado à partir de 12 ans et Vagabundus à tous. Ses enfants ont été très remués d’un point de vue émotionnel par ce dernier et sa violence », raconte Louise Beauchêne. C’est une question qui a fait débat au sein de l’équipe. À quel public s’adresser ? Pour quel spectacle ? Benoît Bradel ne veut se fixer aucune règle et faire au cas par cas. Les perceptions ne sont pas les mêmes pour les artistes, les adultes et les enfants, mais il faut faire avec et s’adapter.
L’équipe de Passages met aussi un point d’honneur à bien accueillir les artistes. « C’est essentiel qu’ils soient bien accueillis et qu’ils se sentent chez eux pour que leur spectacle se fasse dans les meilleures conditions. L’hospitalité est au cœur du festival », insiste Benoît Bradel. Grâce à Passages, les artistes tombent souvent amoureux de la ville de Metz qu’ils ne connaissent pas. Ils visitent la ville, rencontrent d’autres acteurs culturels et ont envie de revenir. Une hospitalité gagnante pour Passages et des liens se créent avec les artistes.
Et pour l’année prochaine ?
L’édition 2025, Benoît Bradel y pense depuis plusieurs mois. Il partira d’ailleurs au Brésil la semaine prochaine pour faire du repérage. En 2025, Passages va s’inscrire dans une dynamique France-Brésil grâce à un partenariat avec le ministère de la Culture et le celui des Affaires Étrangères. Pour autant, le Brésil ne sera pas le fil conducteur du prochain festival. « Nous voulons sortir de l’idée de faire une thématique par an », affirme Benoît Bradel. « Pour autant, nous allons continuer sur le thème de la transculture et la dimension internationale qui constituent l’ADN de Passages ». L’équipe de Passages désire également avoir des séries de spectacles et des résidences d’artistes plus longues, développer les échanges entre les artistes et les spectateurs et continuer de miser sur la transition écologique. Pour cela, faire venir les artistes au sein d’une tournée qui rentabilise l’impact CO2 de leur trajet en avion pour beaucoup.
Le festival fêtera ses 30 ans en 2026. Pour cet anniversaire, Benoît Bradel souhaite que Passages Transfestival poursuive son installation dans la ville de Metz et fasse participer le public. L’objectif final selon lui ? Sûrement celui de « fidéliser l’énergie de la ville ». À l’année prochaine donc !
Claire Thery