Lebeau porte plainte

Le jeune élu messin avait vu son nom assimilé à celui de Le Pen ( pour l’allitération), son action comparée à celle des bouffons et son sens de l’intérêt général dénié. « Humour » a tout juste  laissé entendre indirectement Thierry Jean lors de la séance du conseil municipal de Metz où les deux hommes siègent. Une séance au cours de laquelle Dominique Gros a déploré que « parfois des paroles puissent blesser » mais a renouvelé sa confiance à son adjoint dont il a souligné la compétence.

Tant qu’il y était Dominique Gros a aussi salué le fait que Thierry Jean était sûrement le seul à assumer sur ses propres deniers sa responsabilité économique. Allusion et hommage au chef d’entreprises industrielles (Timeca et Buzzogany)  qu’est devenu depuis quelques années l’ancien directeur de l’école de commerce messine Esidec.   « Nous avons la chance d’être représentés à un haut niveau économique ce qui n’est pas si fréquent dans les collectivités » a rajouté le maire de Metz.

Mimétismes autour de la table du conseil municipal. Dominique Gros utilise de plus en plus souvent des adverbes assénés dans des phrases quasi définitives pour terminer de convaincre ses interlocuteurs : c’est extraordinairement plus difficile… je suis extrêmement prudent. Il ne vous reste qu’à imaginer l’accentuation des «  êmes » et des «  aires ». C’est le métier qui continue à rentrer.

Eh bien la voilà !

Vousvouliez la lire…eh bien la voilà. La réponse de Jean-Louis Masson àFrançois Grosdidier à propos des revenus des élus nationaux de Metz, deleur  savoir-faire et de leur exercice professionnel n’a pas étépublique mais n’a pas tardé pour autant. Il nous l’a transmise : « attaques personnelles et scandaleusement mensongères » dit le sénateurqui affirme n’avoir jamais pris position sur l’indemnité touchée parles vice présidents de la CA2M. Pour ce qui est des métiers des uns etdes autres il se fait un plaisir de rappeler que Jacquat est médecin,Zimmermann et Griesbeck enseignants, lui-même polytechnicien avec descopains de promo qui « gagnent plus en un trimestre que lui en un an »et qu’il avait à l’époque « recyclé au RPR un Grosdidier qui n’avait nibac, travail, ni revenu ni formation ». On va dire qu’on arrête là. Cequ’ont décidé de faire D. Jacquat et MJ Zimmermann dans un communiquecommun du style «  no comment ».

Henri Lemoine, maire de Pont-à-Mousson vient d’être condamné à un an d’inélligibilité de conseiller municipal. Il lui est reproché d’avoir financé sur ses propres deniers la location de son local de campagne aux dernière municipales en attendant que sa structure de financement soit en place. Une faute contre le texte et l’esprit, une précipitation pour ne pas manquer un local. « Il aurait fallu attendre » ont dit les sages.   Un nouveau maire sera élu. Si Henri Lemoine, qui  se dit décidé à ne pas renoncer à la vie politique mussipontaire, veut revenir,  il faudra  qu’une bonne part du conseil démissionne dans un an pour provoquer de nouvelles élections.

Ca y est, la petite polémique culturelle messine profonde est née. Le directeur des Trinitaires Come  Ferrand Cooper vient de démissionner. Sa structure a été englobée il y a quelques mois dans l’établissement public de coopération culturelle messine Metz en Scène avec l’Arsenal et la future salle des musiques actuelles. « Je n’ai plus les moyens » dit le directeur ; il n’y a pas vraiment de concertation pour le projet de nouvelle salle, pour la place des Trinitaires. Un élu d’opposition qui siège au CA de  l’EPCC demande une réunion extraordinaire en présence de l’intéressé. Non événement répond imperturbable comme à son habitude Antoine Fonté le patron de la culture à Metz . «  Ils avaient des moyens en hausse et pour la salle d’étude programmatique est en cours avec un maximum de compétences réunies au niveau local et régional ».

Pour le fonctionnement de Pompidou Metz toutes les collaborations sont bien venues. Et plus vous demandez en haut lieu moins la réponse est caricaturalement négative. Jean-Luc Bohl qui a dû rencontrer les décideurs des autres collectivités locales a aussi écrit au ministre Falco pour lui proposer de voir un coup de pouce aux premières années de Pompidou intégré dans le plan de relance consécutif au départ des militaires. Il paraît que ce ne serait pas non.
En attendant, du côté des assemblées, on l’invite de plus à ne pas négliger l’offre de la région même s’il faut y laisser une part des pouvoirs ou des honneurs.

Certains y croient dur comme fer, Philippe Leroy intégrera le gouvernement lors du remaniement opéré après les élections européennes. Pour preuve, les attentions dont fait l’objet le patron du Conseil général de la part du président de la République ses dernières semaines. Présence demandée de Philippe Leroy lors du déplacement en Alsace de Nicolas Sarkozy, trajet commun ensuite pour Paris dans l’avion présidentiel… Voilà donc, selon certains, le sénateur de la Moselle admis au gouvernement pour un secrétariat d’Etat ou un ministère délégué aux affaires forestières. Fin politique, Philippe Leroy sait qu’il ne faut jamais injurier l’avenir et répond qu’il n’a, pour l’instant, « pas de vocation annoncée à une responsabilité nationale. Je suis pleinement épanoui dans ma vie d’aujourd’hui et me plais à avoir une stratégie pour le département. »
Résultat des paris, lorsque la composition du gouvernement remanié sera annoncé officiellement… et pas avant tant en politique tout peut changer.

Ces échos sont parus le 4 juin 2009 dans l’hebdomadaire "La Semaine". Pour lire la rubrique "La semaine des politiques lorrains" dès  parution, abonnez-vous.