BW Industrie : les robots, ce formidable levier de croissance

Avec 5 robots qui assistent 45 employés, BW Industrie, l’un des précurseurs français du domaine, a notamment réussi à doubler son chiffre d’affaires depuis le Covid. 163 pour 10 000 : c’est le nombre de robots par salariés dans les entreprises françaises. Avec ça, l’Hexagone fait partie des pays industriels les moins avancés sur le sujet. À titre de comparaison, la Corée du Sud utilise 1 100 robots pour le même nombre d’employés. Un retard que Laurent Wagner, le co-dirigeant (avec Philippe Boog) de BW Industrie ne s’explique pas. Au sein de son entreprise localisée à Sarrebourg (Moselle) et spécialisée dans l’usinage, l’assemblage et le dégraissage de pièces industrielles, Laurent Wagner mise, lui, largement sur les robots et autres cobots, ces machines collaboratives qui rendent possibles les interactions avec l’homme. « L’avantage est qu’il n’y a pas besoin d’être roboticien pour les utiliser. C’est à la portée de chaque salarié », explique Laurent Wagner. « Ils sont fonctionnels 24 heures sur 24, ne font pas de pause et leur productivité n’est pas assujettie à l’humeur ou l’état de forme qui influe sur tout homme. À temps de travail égal, les robots sont 20 % plus productifs que les employés. Ils permettent aussi aux collaborateurs de monter en compétences, de piloter ces appareils innovants qui portent à leur place des charges et effectuent pour eux les tâches répétitives. Ce qui évite par ailleurs les troubles musculo squelettiques (TMS). Jamais personne n’a été licencié suite à l’achat d’un robot », rassure Laurent Wagner. La structure mosellane affiche 8 millions d’euros de CA et emploie 45 salariés. Chez BW Industrie, les robots qui sont achetés auprès de la société danoise Universal Robots font donc partie du paysage de l’usine de 4 000 mètres carrés. « En 2011, nous avons reçu le 7e cobot distribué en France. Nous sommes des précurseurs du domaine. » Aujourd’hui, ils sont 5 à assister les opérateurs de l’industriel, près de dix fois plus que dans les autres entreprises du pays en moyenne. « Un sixième s’apprête à arriver. À chaque fois, cela constitue un investissement de 100 000 euros », explique Laurent Wagner. Rapidement amorti. Parce que grâce à ses robots (entre autres), l’industriel a enregistré une croissance annuelle de 20 % sur les trois derniers bilans comptables. « Nous avons multiplié notre CA par deux depuis le Covid. C’est aussi grâce à la relocalisation que nous sommes en train de vivre. Certaines pièces sont désormais usinées chez nous à 100 %. Avant une partie était réalisée en Europe de l’Est et en Asie », admet Laurent Wagner.

Un intégrateur de robots

BW Industrie, qui réalise 50 % de son activité à l’export sur sa filière usinage et assemblage, s’appuie aussi sur son utilisation des robots pour tirer son épingle du jeu sur d’autres marchés. « De nombreux clients venus dans notre usine ont été surpris par leur efficacité et nous ont demandé si l’on pouvait leur en fournir. » BW Industrie a ainsi créé sa filiale Robot Indus qui réalise aujourd’hui 1,5 million d’euros de chiffre d’affaires. La structure est un intégrateur de robots. « Nous travaillons avec les distributeurs français et nous venons installer les robots et cobots chez les clients », détaille Laurent Wagner. La croissance de l’activité de cette filiale est de l’ordre de 10 % par an. Pour continuer à se développer, BW Industrie peut aussi miser sur sa particularité. « Nous ne sommes que 6 en France à être positionnés sur le dégraissage de pièces industrielles. On en nettoie ainsi 20 millions par an pour les entreprises du Grand Est », ponctue le dirigeant.