
Jeu d’équilibriste
Le bilan effectué, la feuille de route pour l’année à venir s’articulera autour de trois axes : formation et emploi, infrastructures et énergie, création et transmission. Avec deux gros chantiers que sont notamment la baisse des charges « considérables » pour les employeurs (100 euros nets pour un salarié équivalent à 186 euros pour l’entreprise) et la simplification administrative. « On a aujourd’hui plus de 80 codes avec 400 000 normes. Tout le monde est perdu. » Une simplification qui doit passer par la suppression de l’échelon départemental et des organismes administratifs indépendants au profit d’un conseiller territorial. Des pistes déjà évoquées en 2013 et inscrites dans le livret blanc et cahier de doléances des Economics Ideas, du nom du forum européen organisé à Nancy la même année et réunissant les CCI du Luxembourg, de la Sarre, de Wallonie et de Lorraine. Avec l’objectif de maintenir un taux d’autofinancement à hauteur de 80 % minimum. « Comme l’État continue de nous ponctionner on préfère anticiper et se laisser une marge de manœuvre », explique François Pelissier. Et d’ajouter : « Le gouvernement nous prend tous les ans 40 millions d’euros sur les fonds de roulement. C’est-à-dire qu’au-delà de 60 jours, la trésorerie des CCI va dans les caisses de l’État. Et ça va durer cinq ans de suite. Donc on reste prudents. » Or, la gestion d’un fonds de roulement relève d’un exercice complexe, les financements des différents projets n’étant pas réguliers et les périodes de creux et de plein s’alternant. « Si vous avez un soutien de la commission européenne pour la formation via le fonds Feder, par exemple, cette dernière va mettre deux ans pour nous financer. Sauf qu’en attendant, des frais auront été engagés pendant un an ou un an et demi car c’est seulement à la fin du programme que la commission évalue le montant à financer. Ajoutez à cela un délai d’environ six mois avant de recevoir le virement. Donc, d’un coup, vous avez un fonds de roulement qui devient hyperbénéficiaire. » C’est donc un jeu d’équilibriste qu’il faut effectuer pour les chambres consulaires. Côté calendrier, la CCI 54 entend poursuivre les rencontres du Cercle Lyautey, lancées en décembre 2023, à raison de deux rendez-vous par an. Des rendez-vous réunissant pas moins de 350 décideurs du territoire départemental (maires de grosses communes, services de l’État, chefs d’entreprise de plus de 100 salariés, présidents de fédérations professionnelles, syndicats patronaux…) pour échanger et « mieux se connaître ». « C’est tout un écosystème que l’on fait fonctionner. Quand vous connaissez les gens, c’est plus facile de créer des synergies. »
Un nouveau campus à 15 millions d’euros
C’est le gros chantier dans les tuyaux : la création d’un campus de l’EESC, l’organisme de formation de la CCI. Actuellement, l’école se situe sur deux sites à Nancy (boulevard d’Australie) et à Labou (rue du Mouzon). Le projet prévoit la création d’un seul et unique campus sur le site de Laxou sur un terrain de 4 200 mètres carrés. Le tout pour un investissement estimé à 15 millions d’euros dont 9 millions alloués à la construction d’un nouveau bâtiment. Le futur campus se composera en effet des bureaux déjà existants qui seront entièrement rénovés ainsi que d’un second, neuf, attenant à l’existant pour une superficie totale de 4 200 mètres carrés. Pensé comme un véritable lieu de vie, il se composera de bureaux et salles de formations, d’un espace d’accueil d’expositions et de zones de coworking, d’un amphithéâtre d’une capacité de 150 places, d’une cafétéria, d’un gymnase, d’un parking de 90 places ainsi que d’un espace de réception. Le projet prévoit également un espace hébergement composé de modules préfabriqués qui permettrait de loger des personnes extérieures lors de séminaires ou lors de formations courtes. Une éventualité encore en réflexion. Le bâtiment situé rives de Meurthe sera quant à lui vendu. « On rassemble les forces opérationnelles sur un même site. » À proximité de l’autoroute, ce nouveau campus constituera un « totem » de la formation consulaire. L’appel d’offres est lancé depuis ce lundi 5 février pour un premier coup de pelleteuse prévu début 2025 pour que le site soit prêt à accueillir les étudiants en septembre.