Économie

Grand Est : forte hausse des défaillances d’entreprises en 2023

Le nombre d’emplois menacés a dépassé la barre des 10 000.

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Par Fabrice Barbian
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Le nombre d’emplois menacés a dépassé la barre des 10 000. « Avec 4 125 procédures ouvertes en 2023, le nombre de défaillances est en augmentation de 34 % par rapport à 2022. Un taux encore très élevé après la hausse historique (+50 %) de 2022 », annonce le Groupe Altares, spécialiste de l’information sur les entreprises qui a dévoilé les chiffres de défaillances d’entreprises pour le Grand Est. La région enregistre une tendance proche de celle observée en France qui avec 57 729 procédures ouvertes, enregistre une augmentation de 36 % par rapport à 2022. La Moselle, Bas-Rhin et Ardennes enregistrent les tendances les plus lourdes à respectivement +48 %, +49 % et +52 % alors que la Meurthe-et-Moselle contient la hausse à 17 %. En Grand Est, les TPE concentrent l’essentiel des défaillances (93 %), et donnent donc le ton régional. « Près de 3 773 entreprises de moins de 10 salariés ont défailli en 2023, un nombre en augmentation de 36 %. Pour les PME, la tendance est également soutenue. Le nombre de cessations de paiement augmente de 27 % pour les PME de moins de 50 salariés (249 procédures) et 31 % pour celles comptant plus de 50 salariés (21 procédures). 270 cessations de paiement de PME (plus de 10 salariés) ont ainsi été enregistrées en 2023, un nombre au plus haut depuis 2018 (269) », précise l’étude. Dans ces conditions, le nombre d’emplois menacés par ces défaillances, dérape : 12 600 contre 9 200 en 2022.

Les secteurs d’activité les plus impactés

Le secteur de la construction concentre le quart des cessations de paiement et compte désormais près de 970 défauts (+35 %) dont près de 790 (+36 %) dans les seules activités du bâtiment. Dans le gros œuvre, la maçonnerie générale tente de résister (144 défauts ; +24 %). Dans le second œuvre, la sinistralité augmente rapidement dans les travaux de plâtrerie (58 ; +71 %), la menuiserie bois et PVC (71 ; +58 %) ou la peinture et vitrerie (79 ; +52 %). Dans l’immobilier, le nombre de cessations de paiement explose pour les agences (38 ; +153 %). Le commerce compte plus de 940 défauts, un nombre en hausse de +32 %. Dans le commerce de détail qui concentre plus de 570 procédures (575 ; +36 %), le commerce d’habillement est à la peine (64 ; +36 %) et davantage encore le meuble (25) ou les boucheries (36) dont le nombre de défauts a doublé. Près de 450 sociétés de services aux entreprises (+48 %) se sont trouvées en cessation de paiement en 2023. Les activités de nettoyage courant des bâtiments accusent une forte dégradation (39 ; +56 %) mais la hausse est encore bien plus forte dans les activités de conseil en communication (47 ; +74 %), Pour les services aux particuliers, les tendances restent lourdes pour les coiffeurs et soins de beauté (169 ; +48 %). Près de 490 établissements de restauration ont défailli en 2023 (+49 %). Le rythme ralentit à peine dans la restauration traditionnelle (262 ; + 34 %) et reste fort pour la restauration rapide (216 ; +73 %). Les débits de boissons (86 ; + 54 %) présentent une tendance plus sévère que celle de la restauration, l’hébergement fait à peine mieux (31 ; +41 %). « Activité en berne, niveau d’inflation encore élevé, taux d’intérêt toujours hauts, consommation qui flanche, forment un dangereux cocktail pour des entreprises aux trésoreries épuisées après une succession de crises. Les PME et ETI ne sont pas épargnées, transférant ainsi potentiellement le risque vers leurs fournisseurs et sous-traitants. 270 entreprises d’au moins 10 salariés ont défailli en 2023, c’est 27 % de plus qu’en 2022 et un nombre au plus haut depuis 2018 », indique Thierry Millon, directeur des études de la société Altares.