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Salon du Bourget : le Grand Est mise sur l'aéronautique
Le salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE) du Bourget est l’occasion de montrer l’excellence française et internationale dans les domaines de l’innovation et de l’industrie en matière d’aviation....
Soyons clair, si beaucoup de visiteurs viennent au Bourget pour découvrir les avions en dur posés sur les tarmacs, le secteur de l’aéronautique rassemble des dizaines de métiers : fabricant de tissus, menuisiers, électriciens ou encore concepteurs de cartes électroniques. Toulouse est la ville de la conception des avions, le Grand Est est le territoire des sous-traitants. Le groupe Safran, un des «donneurs d’ordre » comme on dit dans le jargon, a trois de ses sites implantés sur le territoire régional. L’entreprise Lisi Aérospace possède deux sites. « De par son histoire, la région Grand Est et notamment la Lorraine est liée à la métallurgie. Nous avons un grand savoir-faire de forge, mécanique, usinage ou encore électronique », explique Elisa Guidici, chargée de mission pour le cluster Aériades, qui rassemble aujourd’hui 74 membres sur l’ensemble du territoire.
Si on trouve des startups, la plupart sont de grosses structures implantées depuis plusieurs années. 300 entreprises sont considérées comme liées au secteur de l’aéronautique en Grand Est. Pour la plupart, il s’agit d’une diversification expliquée par la crise de l’automobile à la fin des années 2000. « L’aéronautique représente environ 2% de notre chiffre d’affaires », révèle Jean-Marc Richard, du fabricant de capteurs Jumo, basé à Metz. Si se faire une place au soleil dans le secteur n’est pas une gageure, la sécurité étant très réglementée, l’aéronautique et le spatial est un gage d’excellence. « Une même pièce implantée dans une horloge ou dans un avion n’a pas du tout la même valeur », explique Franck Pidala, membre du cluster Aéro Alsace.
Toujours plus de voyageurs
Si l’aérien est un secteur stable, il est néanmoins agité par de grandes questions sociétales. Malgré tout, pour l’instant personne ne semble perturbé par les débats liés à l’écologie. « On nous parle d’électrique ou de solaire. Nous suivons la tendance du moment. Je ne pense pas que cela handicape le secteur. Cela nous pousse à développer de nouveaux procédés notamment sur l’allégement des structures pour moins de pollution. On ne sait pas ce qu’il en sera dans 10 ou 20 ans. L’aéronautique a toujours été devant en matière d’innovations », explique Vincent Pesquet, directeur innovation chez Irepa Laser, entreprise alsacienne à l’origine dépositaire d’un brevet pour un procédé de fabrication de pièces par addition métallique. « Aujourd’hui, les entreprises s’inquiètent plutôt de respecter leurs délais. L’A320 par exemple, c’est 60 avions par mois. La population mondiale croit et de nouveaux voyageurs arrivent », confirme Elisa Guidici, évoquant les marchés indiens ou chinois.
Résultat, le secteur aéronautique recrute massivement et le Grand Est n’est pas épargné par la tendance. Encore une fois, impossible de quantifier le besoin de main-d’oeuvre. Au niveau national,
15 000 emplois ont été pourvus en 2019, une tendance qui n’est pas nouvelle. 11 000 emplois régionaux dépendent directement ou indirectement de l’ensemble du secteur.
D’autant que le Grand Est, dans l’aéronautique, comme dans d’autres pôles de développement, peut agiter ses quatre frontières sous le nez des investisseurs. « Les entreprises du Grand Est s’exportent bien. Une centaine d’entre elles le font à divers degrés », expose Flora Fournier, responsable de l’accompagnement international à la CCI Grand Est. « C’est une filière qui entame sa mue », constate Armel Chabane. Une mue qui pèse lourd : un milliard d’euros de chiffre d’affaires en Grand Est, dont 500 millions à l’exportation.
Le Bourget comme si vous y étiez
« Tu verras le Bourget, c’est une expérience à vivre. » Alors oui, le Salon international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), communément appelé le Bourget, est sans aucun doute une expérience. Une plongée dans une fourmilière géante, un Disneyland pour dingos d’aviation, turbines et fusées en tout genre. Ça c’est pour la partie plaisir et visiteurs. Sinon, c’est aussi une grande revue d’experts, d’élèves en tenue d’aviateurs, de militaires à écussons, de mecs en costards (bleu marine le costard, visiblement la tendance chico-business de la saison) et de femmes en robes et tailleurs (moins marine chez les femmes, bizarrement le dress code est plus original). Passons les considérations stylistiques, le Bourget accueille 2 469 exposants divers et variés, du fabricant de micro-pièces ultra-techniques aux mastodontes sur
35 000 m2 de chalets. 350 000 visiteurs sont attendus révèle le magazine Challenges, dont 150 000 professionnels. Sur le salon, il est possible d’apprendre à piloter un Rafale via des logiciels, grimper dans un Mirage, admirer les turbines chez Safran. Défilé de mode certes mais surtout défilé de constructeurs, le Bourget c’est : Airbus, Boeing, Safran, Dassault. Un lieu où on discute business en anglais, chinois, français, luxembourgeois, arabe sous la chaleur écrasante dans des entrepôts gigantesques. Un lieu où on regarde avec effroi le stand de la Défense Saoudienne.
Un lieu où on se déplace en voiturette et en petit train pour économiser son souffle. Le Bourget c’est une ville de banlieue parisienne et un service de transport qui se met au service de l’événement. Des petites mains qui vous hurlent quand vous pouvez rentrer dans les navettes, qui vous orientent, qui distribuent les tracts.
Il y a les moments phares, comme les très attendues démonstrations de vols. Alors là tout le monde se rue dehors, les mains sur les oreilles. À 14h30, mercredi, le Rafale de Dassault a hurlé sa mélodie si caractéristique en tourbillonnant pour jouer de ses mécaniques. Tout le public présent a porté la main à ses yeux, bouche ouverte. Sinon une des attractions sortait tout droit du futur, malheureusement il nous a manqué du temps précieux. Le A3 Vahana d’Airbus, plus connu sous le nom de taxi-volant. Un truc qui ressemble à un drône, mais tank du futur pour humain. C’est aussi ça le Bourget, des attractions qu’on rate.