La Poste : retour à la normale progressif
Apartir du 11 mai, la mise en place d’une nouvelle organisation permettra la distribution des colis, de la presse quotidienne et des services de proximité comme le portage de repas et de médicaments 6 jours sur 7, du lundi au samedi. Les lettres recommandées et prioritaires seront distribuées 6 jours sur 7. La collecte des boîtes aux lettres de rue par les facteurs sera de nouveau effectuée sur 6 jours et leur nombre sera progressivement augmenté en fonction des capacités opérationnelles. Aujourd’hui collectées à 87%, elles le seront à 100% fin mai. Les autres courriers (lettres vertes, courrier de gestion, courrier publicitaire…) seront distribués 5 jours par semaine, du lundi au vendredi. Dans le cadre du déconfinement progressif annoncé par le gouvernement, La Poste propose désormais aux personnes isolées et fragiles de collecter à leur domicile leur courrier à envoyer. Ce service est gratuit et il suffit pour en bénéficier de se signaler à son facteur, lors de son passage ou en apposant un mot ou un signe sur sa boîte aux lettres. Pour affranchir le courrier, deux possibilités : imprimer une étiquette d’affranchissement depuis laposte.fr, ou payer l’affranchissement directement au facteur par chèque ou en espèces avec l’appoint. Autre innovation, sur le modèle de l’expédition de colis depuis sa boîte aux lettres personnelle normalisée, La Poste propose d’envoyer une lettre recommandée physique, sans se déplacer en bureau de poste. Une étiquette d’affranchissement dédiée aux envois en recommandé est disponible sur laposte.fr depuis le 4 mai. Les facteurs collecteront les lettres recommandées au cours de leur tournée, selon les jours de passage habituels. A partir du 11 mai et jusqu’à la fin du mois, dans le strict respect des directives gouvernementales et des mesures de protection pour les postiers et clients, il est prévu la réouverture progressive de la totalité des bureaux de Poste. La quasi-totalité des points de contact seront ouverts également fin mai. Les horaires d’ouverture et les services assurés seront adaptés en fonction de la situation sanitaire locale et de la fréquentation des bureaux de Poste. L’augmentation des amplitudes horaires sera établie au regard de l’organisation de chaque établissement. Enfin, à la mi-mai, il est prévu que la quasi-totalité des distributeurs soient opérationnels avec 97% du parc en service.
Les coiffeurs retrouvent des couleurs
Pour rafraîchir leur coupe de cheveux, refaire une couleur ou un vrai brushing, tailler leur barbe au carré… des millions de Français attendent avec impatience la réouverture des salons de coiffure. « Cela va remettre un peu de normalité dans la vie des gens », estime Liliane Lind, présidente départementale de l’Unec (Union nationale des entreprises de coiffure) et de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (notre photo). La Moselle compte près de 800 artisans coiffeurs. Après quasiment deux mois de fermeture forcée, « tous sont à ma connaissance impatients de redémarrer », dans des conditions forcément particulières, détaillées dans une « fiche de conduite » discutée entre les partenaires sociaux et le gouvernement… Et dont la version définitive n’était toujours pas connue le mardi 5 mai, soit moins d’une semaine avant le 11, date officielle du déconfinement. « Pour l’instant, nous avons les consignes nationales, mais rien de spécifique à notre secteur », explique Liliane Lind. Dans l’attente de précisions, les grandes lignes sont pour la plupart déjà connues et chacun s’organise en conséquence. « Ce qui était la norme hier, ne le sera plus demain », poursuit celle qui gère, avec sa fille, un salon à Stiring-Wendel. Dès le 11 mai, les coiffeurs comme les clients devront porter un masque et appliquer des règles de distanciation. Le protocole national pour les entreprises fixe également à 4m2 l’espace par personne « pour garantir une distance minimale d’1 mètre autour d’une personne ». « Là où il y avait six fauteuils, nous en enlèverons trois », calcule Liliane Lind. « Il y avait déjà dans notre domaine d’activité de nombreuses restrictions sanitaires, il y en aura de nouvelles à appliquer. » Protection de siège, housses et tabliers jetables pourraient également faire leur apparition, et c’est un risque, alourdir la facture « de 2 à 3 euros » selon certains professionnels. Exit aussi les journaux et magazines à disposition sur les présentoirs, le petit café pour patienter… Et les discussions à bâtons rompus ? « Nous allons peut-être essayer de moins parler, au moins dans les premiers temps », sourit Liliane Lind qui sait l’importance d’écouter et du rôle social joué par son métier. Pour gérer l’affluence selon la durée des soins, très variable, les professionnels, « qui commencent déjà à remplir leur agenda », devraient aussi privilégier la prise rendez-vous. « Nous allons éventuellement élargir les horaires d’ouverture pour satisfaire tout le monde et éviter la ruée », explique encore la présidente de l’Unec, optimiste. « A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Nous allons devoir apprendre à vivre avec, pour sortir peu à peu de ce côté anxiogène, et aussi en tirer les leçons. »
Micro-brasseries : bocks en stock

Côté micro-brasserie
« Pendant le confinement, nous avons continué à produire un maximum pour pouvoir gonfler nos stocks alors que depuis l’ouverture il y a deux ans, nous subissons régulièrement des petites ruptures d’approvisionnement. »Tout ça à cause de la curiosité du duo qui fait monter crescendo la gamme de références, Baptiste Pillet et Timothée Le Quiniou, à l’origine de la micro-basserie la Tuilerie, née à Florange et désormais installée quai des Roches à Metz. « Nous en avons d’ailleurs profité pour faire des tests de nouvelles recettes, cinq à sept sont en cours en ce moment. Par contre, nous avons dû stopper la production il y a peu : les fermenteurs sont pleins, l’espace de stockage est plein. » Il va falloir écouler maintenant, et c’est là que la difficulté commence car le réseau de distribution de la petite brasserie passe essentiellement par les professionnels : caves et épiceries, ça ira, mais aussi et surtout bars et restaurants. Pour eux, en prévision des festivals et autres événements estivaux, des fûts de 30 litres qu’il sera difficile de vendre autrement. Ils attendront, les copains brasseurs ne se plaignent pas : « Avec les aides mises en place, la possibilité de reporter certaines échéances et le développement de la livraison qui a bien marché et nous a donné un coup de pouce, nous ne sommes pas dans le rouge », se satisfait Baptiste, qui évoque “juste” des difficultés pour les deux jeunes artisans-entrepreneurs à se rémunérer ces derniers temps.
Côté cave
Le duo susmentionné n’a pas attendu longtemps d’avoir posé ses fûts à Metz pour nourrir de nouvelles ambitions. Avec Stéphane Canet, le patron du Fût et à mesure, un bar à bières de la rue de la Pierre Hardie, le trio a ouvert Les 3 MousseQuetaires, cave à bière installée rue Taison. Là, ils distribuent leurs productions, celle des copains du coin et celle d’autres brasseurs de la planète entière. « Pour la cave, nous avons laissé venir les premières semaines d’abord puis nous avons aménagé la boutique et ouvert avec des horaires restreints. » Plexi devant la caisse, une personne à la fois, merci de ne pas toucher toutes les bouteilles sinon on ne s’en sort pas, caviste joyeusement équipé de son masque en tissu et désinfection régulière ont permis au commerce de proximité de poursuivre, un peu, la vente. Avec une spécificité idéologique liée à la situation : « Nous avons commandé exclusivement aux brasseurs mosellans et meurthe-et-mosellans. Idem pour les fournisseurs, nous avons fait le choix de payer d’abord les plus petits. » Une forme de solidarité qui a trouvé un écho dans la demande de la clientèle, qui réclamait tel ou tel brasseur du cru. « Ça ne nous empêchera pas de commander à nouveau des références étrangères », prévient Baptiste qui pense notamment à cette bière russe qu’il pourrait bientôt proposer à la vente. Une façon de voyager après tout. Comme pour la brasserie, un système de livraisons a été mis en place et a rencontré un réel succès qui aide, s’il ne suffit pas à compenser le manque à gagner des dernières semaines et de celles à suivre (la cave s’était lancée juste avant le confinement dans la distribution de bières aux bars et restaurants, là encore des fûts de 30 litres qui vont dormir un temps et empêcher de renflouer la trésorerie). « Nous pensons poursuivre la livraison, qui nous permet de toucher une autre clientèle. » Ou comment prendre le bon côté des choses. Ça sera en plus de la réouverture de la cave dès les 11 mai aux horaires habituels, avec toutes les précautions déjà mises en place jusque fin mai au moins.
Les libraires et les gestes barrières

Des bouquets de fleurs sur le pas de la porte
