Portes ouvertes le week-end dernier…premier pas de Nathalie Stutzmann à la barre d’Orféo 55, conférence de presse de présentation de la 21e saison: l’Arsenal, devenu partie constitutive de l’EPCC Metz en Scènes veut bouger. En harmonie mais aussi en bousculant les habitudes… et peut-être même un peu les murs.
Look
La première chose visible dans la présentation de la nouvelle saison de l’Arsenal ce sont les rubans adhésifs bleu, vert et rouge sur les portes, sur les tables de la conférence de presse. De gros chiffres 09 et 10 eux-mêmes un peu scotchés… Scotchés comme les éléments de la planche de marque-page livrée avec la brochure de la saison.
Brochure au sens propre. Changement de décor là aussi. Plus de couverture … L’équipe menée par Morgan a fait un choix graphique radical et a retenu une approche graphique qu’on nous dit tendance : le dépouillement. La couverture donc n’en est plus une puisque c’est une simple feuille (histoire de ne pas faire de séparation entre l’intérieur et l’extérieur). Elle est vide. La salle sur la double page photo suivante est pleine. Clin d’œil et ambition. Les clichés vous paraissent un peu bizarres. Ils sont en quadrichromie mais on a délibérément enlevé une couleur. Tendance aussi. De petites annotations en pied de page. Et enfin les marque-page que vous pourrez coller où bon vous semble comme autant d’antennes. Ils feront de votre programme un balisage de saison qui vous est personnel. Papier recyclé… bien sûr.
Contenu
Pour la partie consacrée à l’orchestre national de Lorraine Jacques Mercier a redit son plaisir devant les collaborations nouvelles. Son envie de rendre hommage à la fois à Haydn et aux symphonies. Autre temps fort : Nathalie Stutzmann, une des plus grandes voix de notre époque créera à Metz, en ce printemps 2009 son propre orchestre de chambre Orféo 55… Une démarche peu commune dont elle est venue parler l’autre jour, qu’elle a commencé à faire partager ce dimanche. Un pari plein de promesses au niveau musical mais qui résonne aussi dans la vie de Nathalie comme un rendez-vous entrevu. Metz où une de ses grands-mères repassait les chemises des officiers de l’Arsenal. L’Arsenal où elle est venue donner un récital il y a 20 ans.
Metz où au détour d’un couloir ou d’un échange l’an dernier s’est ouverte cette porte. « Il y a encore des gens qui croient aux rêves qui se réalisent ». Baroque, musique contemporaine, danse et jazz, territoires de l’âme et poussières de sang complètent le paysage.
Contenant
Abordée aussi dans ces colonnes il y a quelques mois par Antoine Fonté, la nouvelle vie de la salle de l’Esplanade. Un dispositif permettant d’accueillir le théâtre en empiétant de quelques rangs sur les sièges du bas.
Enfin et c’est peut être le plus original une refonte de l’accueil. On devrait plutôt parler de naissance de l’accueil tant la lisibilité des accès est aujourd’hui déroutante. On suit les flèches et les doigts sur la série de portes. On rentre et on ne sait guère où s’adresser. Puis on cherche la sortie… en dehors des spectacles bien sûr où l’évidence s’impose. La nouvelle idée serait de créer véritablement un accueil de l’Arsenal du côté du bar et de l’Esplanade…une structure ouverte sur la ville et la nouvelle place de la République. Une architecture de complément à penser avec soin et subtilité. C’est notre souhait a dit JF Ramon et nous allons solliciter la ville. Une dernière note sur la salle d’exposition restructurée véritablement en galerie à l’occasion de Constellation. La photo pourrait en être le fil rouge…
Cet article est paru le 18 juin 2009 dans l’hebdomadaire La Semaine n° 223. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous.