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Augny : « C’est une montagne d’être maire », estime François Henrion
Il n’est pas résigné. Pas encore. Maire d’Augny depuis 2006, François Henrion affiche toujours le même plaisir à occuper cette fonction préférant s’attacher au bonheur qu’elle peut provoquer qu’au nœud à la tête administratif avec lequel il faut composer pour faire aboutir des projets.
Maire d’une commune de 2 200 âmes, il n’a pas échappé à la tradition qui pousse tout un chacun à venir frapper chez l’édile en cas de demande, mais très vite il a instauré des barrières. Et s’il traite l’urgence, il rappelle aussi que son « domicile n’est pas un bureau annexe de la mairie ». Une nécessité aussi pour ne pas perturber son métier car en plus d’être maire, François Henrion est agriculteur céréalier à mi-temps sur la ferme familiale.
À côté de cela, il est toujours sur le terrain, à l’écoute de ses administrés. Lui aussi a connu les menaces de mort et le harcèlement mais il n’a jamais pensé à jeter l’éponge, préférant se concentrer sur la vision positive de la fonction. « Pourquoi insatisfaire les 90 % d’habitants satisfaits quand on a un ou deux mécontents ? », questionne-t-il. Quand il fait face à des remontrances ou des désaccords, il a sa solution : la communication. Le maire invite les habitants dans son bureau et fait preuve de pédagogie, prenant le temps d’expliquer ses choix politiques. « Savoir décider et savoir dire « non » sont des grandes qualités », qui peuvent être mieux comprises quand on sait les argumenter. De temps à autre, il faut aussi savoir gérer les conflits de voisinage.
Pour être maire, « Il faut être humain et aimer les gens. Ne pas juste être un bâtisseur. Savoir poser ses opinions. Être intellectuellement armé, beaucoup travailler et être bien entouré par une bonne équipe d’élus et de personnel. » Une recette qu’il s’applique à lui-même et qui a su le servir dans des temps plus difficiles.
L’arrivée d’un géant
Et il y en a eu. En 2008 d’abord, avec l’annonce de la fermeture de la base aérienne militaire de Frescaty. 4 000 hectares qui se vident d’un coup, et 2 500 emplois en moins, forcément ça vous chamboule une commune. Les élus se sont alors retroussés les manches pour « préparer le territoire à l’arrivée de nouvelle entreprise », soit « faire de cette mauvaise nouvelle, une opportunité. Il fallait prendre le temps de se poser et avoir une vision de ce que l’on souhaite pour le territoire. »
François Henrion y a œuvré sans même penser une seconde qu’il allait attirer un géant américain quelques années plus tard. Une implantation controversée qu’il a défendue là encore. « La lutte s’est faite sur l’idéologie. Les opposants étaient contre le grand méchant américain. Les conditions de travail étaient dénoncées mais en France, elles ne sont pas celles que l’on applique en Amérique ou en Grande Bretagne. » Des réunions houleuses ont été essuyées mais le maire d’Augny est toujours resté franc pointant du doigt les atouts pour le territoire en termes d’emploi (4 000 aujourd’hui), d’attractivité et les aménagements positifs pour la commune qui accompagnent l’installation d’Amazon (nouveau cheminement piéton et cycliste, un village relié à sa ZAC). « Il faut être factuel et dire les choses », précise l’édile. Et même les désagréments comme le passage et le stationnement des poids lourds [250 à 300 par jour] sont aujourd’hui en passe d’être résolus avec la réflexion de la mise à disposition d’une conciergerie.
Le premier magistrat d’Augny se sait plutôt bien loti en termes de moyens. Et comprend l’épuisement qui peut s’emparer des maires des plus petites communes. L’administratif pèse de plus en plus lourd avec des normes sur tout et des délais de plus en plus longs. Et même lui, peine parfois à répondre à certaines obligations, comme avoir une taille minimum de trottoir tout en mettant en place une voie cycliste. « Pour être en phase avec la société qui évolue, il faut s’appuyer sur l’expérience, avoir une force de caractère et se reposer des questions sur les exigences de nos habitants. Doit-on répondre à toutes ? » Il note que l’engagement a pris du plomb dans l’aile depuis le Covid et que ce mandat n’a pas été des plus simples parce que tout s’est stoppé pendant un temps. « On commence depuis un an et demi à retrouver les bonnes habitudes », glisse-t-il. Mais il faut encore savoir se montrer patient et être transparent sur les avancées des projets. Souvent, ils s’installent dans le temps, quitte parfois à être inaugurés sur le prochain mandat. Frustrant. Alors il n’hésite pas à le dire au plus jeune élu : « Hâtez-vous lentement. Soyez tolérant ! ».