

Se maintenir dans le peloton de tête des universités
Revenons au diagnostic établi par le comité stratégique qui a identifié des freins au développement de Nancy et livre en conséquence cette prescription : « Nous ne nous maintiendrons dans le peloton de tête des universités que si nous savons supprimer ces freins. » Sachant que la Région est le partenaire privilégié des universités et l’interlocuteur majeur de l’État, que peut faire la Métropole du Grand Nancy pour jouer un rôle d’accélérateur, d’assembleur et de stratège, comme le préconisent Jean-Yves Le Déault et ses amis, qui concèdent que l’unité entre Nancy et Metz est nécessaire « pour bâtir une grande université et réussir le chantier en cours de l’universitarisation du CHR de Metz-Thionville dans le cadre de l’Université de Lorraine » ? Pour répondre également aux nombreuses questions qui se concentrent autour concernant les relations entre Nancy et Metz ? Le comité stratégique a identifié le problème. Afin de le résoudre, il ouvrira ce chantier dans les prochains mois, en lien avec le Sillon lorrain, qui a compris la nécessité de coordonner les politiques d’enseignement supérieur, de recherche et d’innovation. Nous y voilà.
Même sans effusion, la fusion est un atout
En attendant de prochaines avancées pour déminer un dossier qui reste sensible, le comité stratégique formule vingt propositions « pour que Nancy se maintienne en haut des classements et soit attractive. Cela parce que nous sommes convaincus qu’il faut soutenir l’acquisition des savoirs, la recherche, l’innovation et le transfert des technologies », peut-on lire dans le document. Si des initiatives pour améliorer la communication sont préconisées, le deuxième train de mesures concerne l’amélioration de la gouvernance, la définition d’une stratégie et l’instauration de rapports confiants entre la Métropole, l’État, l’Université, les autres établissements et les communautés territoriales. En somme, conclut le rapport, « nous proposons des chemins pour rattraper les politiques menées par d’autres métropoles ». N’en déduisons pas que Nancy est à la traîne. Elle possède déjà, notamment en santé et dans le domaine des matériaux, des secteurs d’excellence qu’il faut renforcer et valoriser. Mais, à partir des grandes directions indiquées par le comité stratégique, il est essentiel de donner du poids et de la cohérence au site nancéien tout en veillant à ne pas oublier les autres. Le défi consiste à hisser encore plus de disciplines au premier rang. Pour y parvenir, le mieux est encore de se souvenir que, même sans effusion, la fusion est un formidable atout.
Les 20 propositions
– Mieux organiser les relations Université-Région. Créer une instance de coordination régionale associant les métropoles. – Favoriser la mise en réseau des acteurs de la recherche et de l’enseignement supérieur. – Attirer et soutenir financièrement de jeunes équipes prometteuses. – Disposer de ressources pour améliorer l’accueil. – Renforcer la politique de communication interne et externe. – Mettre en place une coordination de la culture scientifique au niveau de la Métropole, construire un réseau cohérent et favoriser la diffusion des travaux de recherche. – Mener davantage d’actions en lien avec l’Éducation nationale pour sensibiliser les élèves à la démarche scientifique. – Impliquer les centres de recherche en matériaux, architecture, robotique, design ou environnement, dans le défilé de la Saint-Nicolas. – Conforter la recherche participative. – Répondre à la demande de l’exécutif par la création de groupes de travail ad hoc. – Organiser une conférence de citoyens à la Métropole du Grand Nancy. – Demander un soutien accru aux coopérations transfrontalières et à l’apprentissage des langues en prenant exemple sur la stratégie France de la Sarre. – Conforter les liens universitaires avec le Luxembourg. – Aider au renforcement des relations internationales et travailler au renforcement de notre réseau d’influence à Bruxelles. – Consacrer à la recherche et à la vie étudiante deux journées de visite, ainsi qu’à l’innovation et à la création d’entreprises. – Coordonner les politiques, nationales, régionales et métropolitaines d’innovation et faire converger les politiques publiques de valorisation. – Améliorer les conditions d’accueil et trancher sur la gouvernance de la technopole. – Donner un rôle particulier à la Métropole : devenir un terrain expérimental. – Créer une ligne budgétaire « intervention réactives de structuration de la recherche ou de création d’entreprises ». – Doubler à long terme les crédits consacrés à l’enseignement supérieur, à la recherche, à la santé, au transfert de technologies d’un million d’euros par an.