
Avec Les Glaces de Vittoncourt, il n’y a plus de saison !
C’est l’automne, et alors ? Il n’y a pas de saison pour fondre de plaisir devant une crème glacée ou un sorbet. D’autant que celles-ci, de glaces, sont confectionnées avec amour à deux pas de chez nous. À Vittoncourt, village de 400 âmes tout au plus situé dans la communauté de communes du Sud Messin, à cinq minutes de Rémilly. Là-bas, Johan Hory et son oncle Vincent défendent une certaine idée de l’artisanat local depuis treize ans maintenant. Offrant toute l’année aux papilles des gastronomes en culottes courtes, ou moins courtes, des gourmandises élaborées à partir de lait entier provenant du groupement agricole d’exploitation en commun du Chau Four, à Chanville, ou de La Biquetterie à Vaucremont-Bazoncourt. De Moselle, donc, dans une logique de circuit court qui permet aux Glaces de Vittoncourt de bénéficier de l’agrément Qualité MOSL délivré par le Département.

À Uckange, un jus qui en vaut la chandelle
C’est écrit noir sur blanc sur le site Internet de La Cabane à jus : « Un savoir-faire transmis de père en fils depuis 1946 ». Aujourd’hui, Nicolas Barranco entretient la tradition familiale à Uckange où, spécialiste de la distillation, il a diversifié son activité en ouvrant les portes de son pressoir à pommes aux habitants de la vallée de la Fensch mais pas seulement. L’idée est simple : de la mi-août à la mi-novembre, après avoir pris rendez-vous au préalable, vous mettez votre récolte personnelle dans le coffre de votre voiture – pas moins de 80 kg, soit « approximativement quatre sacs à patates », est-il précisé –, vous prenez la direction de l’atelier, vous patientez quinze minutes à peine et le tour est joué : vous récupérez « le jus issu de vos propres fruits » broyés, pressés, pasteurisés et embouteillés, à moins d’opter pour une conservation dans des petits cubis éco-responsables– « bag-in-box » dans le jargon – qui permettent une consommation jusqu’à 60 jours après ouverture. Depuis cette année, La Cabane à jus a même étoffé son offre : elle propose désormais de « transformer vos mirabelles, bien jaunes et gorgées de sucre, en délicieux nectar », dont la « durée de vie » est estimée à deux ans.

À l’Arpent Vert, le marché des locavores
À Oeutrange, les fruits et légumes ont de l’amour pour engrais et sont cultivés dans le respect de l’environnement. Rien n’est laissé au hasard, même les produits importés d’autres fermes, comme la viande, viennent de France et respectent scrupuleusement le strict cahier des charges propre à une agriculture durable. Vous l’aurez compris, les maraîchers de l’exploitation agricole À l’Arpent Vert ne plaisantent pas avec la qualité. Leurs produits biologiques et écocertifiés s’adressent à toute personne soucieuse de consommer local. Encore mieux, la ferme est membre du réseau Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), qui fête ses 20 ans cette année. Si vous ne connaissez pas le principe, il s’agit de créer un lien direct entre le producteur et le consommateur grâce à une cotisation variant de 8 à 20 euros par semaine. L’échange se veut équitable, les adhérents paient à l’avance un certain nombre de lots de produits frais, tandis que l’exploitant s’engage à fournir les paniers commandés.

La ferme en pleine ville
Entre Morhange et Faulquemont, la Ferme Bel Air, sise à Landroff, entretient une tradition familiale riche de dix générations. Les cultures se font en agriculture biologique, avec quinze variétés de plantes différentes, et s’il est possible, sur place, au sein de la boutique ouverte au public à partir du milieu de semaine, d’acheter pâtes artisanales, farines, huiles, miels, vinaigres, mais aussi cosmétiques et box cadeaux, la Ferme Bel Air est également accessible au centre-ville de Metz, où elle a inauguré il y a quelques mois un point de vente le long de la place Saint-Jacques après avoir longtemps occupé les rangs du marché couvert. La tradition se perpétue !

À Metz, La Conserverie locale gagne du terrain
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » La Conserverie locale trouve dans cette célèbre phrase de Lavoisier sa raison d’être. Cette marque portée par l’association Partage ton frigo est de plus en plus visible à Metz, en Moselle et même bien au-delà puisqu’un point de distribution est basé en Espagne. Confiture, pâte à tartiner, houmous, chutney, ketchup… 65 recettes ont été établies. Toutes ne sont pas toujours disponibles puisqu’elles dépendent des gisements des maraîchers, donc des saisons, donc de la météo. C’est ça le concept : récupérer les récoltes non utilisées des maraîchers et de la Banque alimentaire. Les denrées sont transformées dans le laboratoire de la Conserverie locale situé à Bliiida tout comme ses bureaux. Cette matière première débouche sur trois utilisations : 20 % sont redonnés à la Banque alimentaire, 60 % aux maraîchers, les 20 % restants sont utilisés pour la Conserverie locale. La structure travaille avec 35 maraîchers qui choisissent donc soit de laisser leur surplus aux bons soins de la Conserverie, soit de récupérer le produit transformé.

Drive fermier : une affaire qui roule
À l’origine, l’idée ne devait être qu’éphémère. Au cœur du premier confinement, le vrai, qui nous avait bouclés à double tour dans nos maisons et appartements, la chambre d’agriculture de la Moselle avait mis en place un drive fermier. L’objectif était de répondre à la loi de l’offre et de la demande. Les producteurs se retrouvaient avec des masses de denrées sur les bras, les consommateurs cherchaient par tous les moyens à éviter les centres commerciaux. Sur le parking de la chambre d’agriculture à Metz, le succès a tout de suite été au rendez-vous. La file des voitures ne cessant de s’allonger a même surpris tout le monde. 400 commandes étaient passées chaque semaine chez la quarantaine de producteurs participant à l’opération.

Cueillette de Peltre : il n’y a qu’à se baisser pour composer son assiette
Un panier, une brouette, un sécateur. À la Cueillette de Peltre, ouverte au public entre avril et novembre, ces seuls outils sont indispensables. Déambuler au cœur des potagers et autres vergers à seulement 5 km de Metz, et se baisser pour ramasser soi-même les denrées qu’offre le sol renferme quelque chose d’assez unique. « C’est un grand jardin où l’on fait pousser tout ce que l’on pourrait trouver dans ceux des particuliers mosellans », explique Vincent Tillement, qui gère la Cueillette avec sa femme Estelle.
Sur une idée de Jean Tillement (le père de Vincent), éleveur et céréalier à Peltre, qui en 1992 a décidé de rendre accessible une partie de ses champs au public, les consommateurs peuvent depuis quasiment 30 ans renouer avec la terre. « Soyez locavore, en privilégiant les circuits courts vous contribuez à préserver l’environnement, vous participez au développement économique de votre région et garantissez le maintien de l’emploi local et familial », précise le site web de l’exploitation de 20 hectares qui embauche 10 équivalents temps plein à l’année. « Vous ne pouvez pas trouver un circuit plus court qu’ici. C’est notre atout », ajoute le gérant.

À Lorry-Mardigny, l’assurance d’une volaille 100% naturelle
Le chemin pour y arriver est escarpé et ne tolère pas une vitesse supérieure à 10km/h. Au bout de ce sentier au cœur du village de Lorry-Mardigny, la pause gourmande mérite d’être vécue. Là s’ouvre la Ferme du Grand Pré, exploitée par Guillaume Triveillot. 5 000 volailles, 16 cochons et surtout, le gage d’un produit naturel et du terroir.
L’agriculteur, élève ses animaux en plein air toute l’année, et attend que leur squelette soit parfaitement développé avant de les vendre. « J’abats mes bêtes après un minimum de 120 jours d’élevage. Chez les industriels, c’est à partir de 41 jours. Le Label rouge, c’est au 77e jour et le bio au 91e jour », explique Guillaume Triveillot. Chaque semaine, le petit producteur mosellan vend 300 volailles à des particuliers qui viennent directement sur son exploitation – où il est aussi possible de manger – ou au magasin coopératif où il vend ses produits avec cinq autres agriculteurs à la Zac d’Augny depuis juillet 2019. « Les commandes pour les volailles des fêtes de fin d’année viennent de commencer. Pour encore plus de qualité, elles sont élevées pendant six mois avant d’être abattues », tient à préciser l’éleveur.

Aux Ruchers des Ducs de Lorraine, du miel et tant de douceurs encore
Acheter du miel industriel alors que la Moselle en produit déjà d’excellente qualité ? Quelle drôle d’idée… Pour les chasseurs de bonnes adresses, rendez-vous dans la miellerie des Ruchers des Ducs de Lorraine. À Sierck-les-Bains, Jean-Jacques Carter est passionné d’abeilles depuis 1989, année où il reçoit une ruche, la première d’une longue lignée. Ce qui ressemble à un passe-temps prend de plus en plus d’ampleur, à mesure qu’il agrandit son « cheptel ». En 2008, il en fait son métier et fonde Le Rucher des Ducs de Lorraine pour commercialiser différentes gammes issues de l’élevage des abeilles.
L’entreprise familiale prend de l’ampleur en 2018 (et deux « s » en passant) en devenant Les Ruchers des Ducs de Lorraine, lorsque son fils se lance lui aussi dans l’élevage d’abeilles, déterminé à gérer sa propre exploitation. Une aspiration mûrie par de longues années à travailler aux côtés de son père et confortée par ses études supérieures dans l’environnement. Il pratique ainsi son activité en parallèle de celle de Jean-Jacques et propose des miels locaux de printemps, de fleurs sauvages ou de forêt. Pour diversifier son offre, Étienne pratique la transhumance des abeilles, en déplaçant les ruches dans les Vosges, pour le miel de sapin, en Alsace, bien pourvue en châtaigniers, et en Meurthe-et-Moselle, pour ses tilleuls. Une offre étoffée de divers produits à base de propolis et de cire d’abeille.

Le pain version nature
Depuis plus de quatre ans, Xavier Moreau, lui-même petit-fils de boulanger, propose en provenance de Gorze ses Pains vagabonds sur différents marchés de Metz, du Ban-Saint-Martin et de Thionville, ainsi qu’en dépôt-vente dans les enseignes telles que La Ferme Bel Air et Boire & Manger, à Metz, ou le Biocoop du Linkling, à Thionville. Son épouse Julie et lui ont lancé leur activité en avril 2017, au sortir, pour lui, d’un licenciement économique – il était responsable de maintenance industrielle et avait le sentiment « d’avoir fait le tour de la question » dans son métier – et d’un cursus au sein de l’école internationale de boulangerie de Sisteron, « pratiquement la seule école formant au levain en filière bio ».
