
Destinations identiques
Tous ont eu la même idée, développer le covoiturage pour apporter une première réponse à la problématique de mobilité sur le territoire. Dès lors, ils ont choisi de s’associer à Blablacar Daily, un réseau de covoiturage dédié aux trajets professionnels. La société tend à développer ses services auprès des collectivités et près d’un quart des intercommunalités qu’elle accompagne provient du Grand Est. Pourquoi choisir cette plateforme ? Pour sa réputation. Son nom parle et le covoiturage est dans l’esprit des gens assez naturellement associé à Blablacar.
Ce premier projet commun aux trois territoires vise à répondre à un besoin de déplacement des jeunes et des personnes plus âgées qui peuvent avoir des difficultés de mobilité, à fluidifier le trafic en mettant moins de véhicules sur les routes – un bon point pour l’environnement – et sur le plan plus politique à apprendre à travailler ensemble sur des enjeux communs. Or, la mobilité en est un et sur ce point, les trois territoires doivent faire face à des similitudes. « Plus de 50 % des habitants de nos territoires voyagent vers le Luxembourg, Thionville et Metz », réaffirme Arnaud Spet, le président de la communauté de communes de l’Arc Mosellan (CCAM) dans son discours.

Diffuser la bonne parole
Sauf que changer les habitudes, n’a rien d’évident. Surtout quand elles sont ancrées depuis des années dans une routine quotidienne. Cela passe par une bonne « communication des collectivités », glisse Arnaud Spet. L’opération étant lancée depuis lundi 11 mars, le travail a déjà commencé via les supports de communication habituels (réseaux sociaux, journaux municipaux) et devrait suivre par la distribution de flyers. Blablacar Daily s’engage à porter sa part, avec « une sensibilisation auprès des employeurs du territoire », développe Léo Fénelon, référent de l’offre territoire pour la société. Le Luxembourg aussi réfléchit à s’engager via un partenariat, ce qui pourrait faciliter les choses pour les frontaliers. Reste un autre argument qui pèse lourd dans la balance, notamment dans un contexte d’inflation. Une incitation financière doit être mise en place. Sur le volet chiffre, c’est Armel Chabane, président de la communauté de communes du Bouzonvillois – Trois frontières (CCB3F) qui reprend la main. « On a des incitations notamment pour le conducteur à deux euros par passagers transportés de deux à vingt kilomètres, puis au-delà c’est de nouveau deux euros par passagers plus dix centimes par kilomètre jusqu’à atteindre les trente. Au-dessus des trente kilomètres, on passe à un forfait de trois euros par passagers. » Une incitation prise en charge par les collectivités qui mettent chacune 10 000 euros au pot (soit 30 000 euros pour les trois). Les fonds verts de l’État contribuent à hauteur de 30 000 également tout comme Blablacar Daily pour atteindre les 90 000 euros d’enveloppe globale. « Chaque collectivité s’est fixée un budget d’environ 1 000 trajets par mois », confie Arnaud Spet. Pour les passagers, un tarif unique a été fixé à 50 centimes, à savoir que les dix premiers réalisés seront gratuits. Un projet sur lequel les collectivités misent beaucoup tout en gardant en tête la nécessité de développer d’autres services tels que le bus, le ferroviaire, l’autopartage, le transport à la demande, etc. Sujet qui pourrait une nouvelle fois rapprocher les différents présidents qui comptent bien engager d’autres travaux ensemble.