Cyclisme : la ville de Thionville va-t-elle accueillir le Tour de France ?

Les Jeux olympiques sont terminés mais la fête n’est pas encore finie. Les paralympiques se profilent, et le Tour de France féminin passera par la Moselle, jeudi 15 août. Première étape avant la venue du Tour de France masculin en 2026 ? L’avenir nous le dira. Seule certitude, Thionville sera candidate. Le sprint final de l’Italien Mario Cipollini qui arrive vainqueur de l’étape à Thionville, qui s’en souvient ? C’était en 1999, la dernière fois que le Tour de France s’est arrêté à Thionville, une arrivée organisée juste devant le cinéma La Scala. Pierre Cuny était déjà là – pas dans la politique à l’époque – et n’en avait pas perdu une miette. « J’habitais presque en face et j’en garde un excellent souvenir. C’est presque comme les Jeux olympiques, ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie de le voir passer dans sa ville. » Constat qui s’il peut s’appliquer aux autres ne le concerne pas vraiment, ayant un pied-à-terre à Briançon, l’une des villes les plus traversées de France. Et s’il n’assistera pas au Tour de France féminin qui passera par Amnéville le 15 août, c’est parce qu’il sera déjà parti là-bas, pour des vacances sportives avec au programme sa traditionnelle ascension du col du Galibier dans les Alpes et la photo qui va avec pour immortaliser tout cela. Reste que le Tour de France, il l’a en tête depuis un moment. « C’est une épreuve extraordinaire, la plus grande exposition médiatique (plus d’un milliard de spectateurs) de l’année et la troisième mondiale après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de football », glisse-t-il. C’est sûr qu’en termes d’attractivité, ça fait rêver. Surtout quand on vient de vivre des émotions aussi fortes que celles engendrées par les Jeux olympiques de Paris 2024. Plus encore, quand on est un fou de vélo.

Village départ ou arrivée

Et comme Pierre Cuny est plutôt du genre à anticiper les annonces. Sa volonté de faire venir le Tour de France, on la connaît depuis 2023. La candidature était annoncée pour 2025, finalement ce sera plutôt 2026. « L’année prochaine, nous avons déjà des événements lourds à porter avec l’Open de tennis (ATP 75) qui devrait être accueilli à Thionville deux années de suite avant d’avoir une alternance avec la ville d’Esch-sur-Alzette ainsi que Politéïa [le festival d’idées lancées par la Ville en 2023] », souligne l’édile. Pour le premier, il faut compter une enveloppe de 60 à 80 000 euros, quand pour le second près de 200 000 euros sont investis. À cela s’ajouteront un ou deux championnats de gymnastique rythmique et une coupe de France d’escalade au sein du nouvel équipement SPOT (salle polyvalente omnisport Thionvilloise). Un espace qui sera aussi disponible en 2026 pour accueillir le centre de presse du Tour de France de Thionville. « Nous avons une fenêtre de tir sur cette année-là », renchérit Pierre Cuny, qui note qu’à partir de 2027, les travaux du futur bus à haut niveau de service investiront sa ville. Faire venir le Tour de France pour une étape se paye aussi. « C’est 80 000 euros pour un village départ contre 120 000 euros pour une arrivée. » Et c’est bien l’un ou l’autre que le maire de Thionville vise. La Ville avait déjà fait acte de candidature en 2019 qui n’avait pas abouti. Il faut dire que chaque année, 250 demandes sont enregistrées pour 70 villes traversées. Et c’est aussi, un bon outil de mesure du poids des politiques. Pour revenir à 2019, les coureurs n’étaient pas passés loin de la Moselle, engagés sur une étape Reims-Mulhouse à une période où Jean Rottner était encore président de la région Grand Est.

Étape transfrontalière ?

Pour 2026, Pierre Cuny a bon espoir que cette fois, le Tour de France ne lui passe pas sous le nez. Mieux, il souhaite y associer le Luxembourg, notamment sa ville jumelée Esch-sur-Alzette afin de proposer une « étape internationale frontalière ». Encore faut-il que le tracé imaginé d’ici passe dans le bon sens. La présence des Vosges à proximité peut y contribuer. Une rencontre a déjà eu lieu avec le maire Christian Weis, et Pierre Cuny rencontrera en septembre Georges Mischo, l’ancien bourgmestre d’Esch-sur-Alzette désormais ministre des Sports. Le maire de Thionville a aussi fait état de cette ambition auprès de Patrick Weiten, président du département de Moselle et la candidature sera déposée prochainement. « Le dossier est en cours. On y présente la Ville à travers ses différents éléments. » En termes de retombées, Thionville joue gros puisqu’elle souhaite se positionner comme « une ville sportive qui accueille de l’événementiel et continuer à asseoir une visibilité très claire sur le plan national et une lisibilité de notre action sur le territoire ». Si le dossier est accepté, Thionville travaillera sur une nouvelle construction pédagogique à l’image de ce qui a été proposé autour des Jeux olympiques afin de fêter une nouvelle fois le sport, vecteur universel de rassemblement.