La construction de 12 nouveaux logements vient de démarrer à la communauté Emmaüs de Peltre. Une nécessité conforme aux vœux cher à l’abbé Pierre : ne jamais dire non. Tout juste huit ans après sa disparition, sa mémoire transpire encore les murs et les visages de ce lieu atypique, une micro société ouverte sur le monde où tout est réglé comme du papier à musique.
Deux pierres d'un coup
La construction de 12 nouveaux logements vient de démarrer à la communauté Emmaüs de Peltre. Une nécessité conforme aux vœux cher à l'abbé Pierre : ne jamais dire non. Tout juste huit ans après sa disparition, sa mémoire transpire encore les murs et les visages de ce lieu atypique, une micro société ouverte sur le monde où tout est réglé comme du papier à musique.
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Tout contre les logements actuels, les fondations du futur bâtiment scindé en deux blocs de deux étages sortent déjà de terre. De béton et d’acier, elles reposent d’abord sur les préceptes de l’abbé Pierre, socle de toute la communauté Emmaüs. « Ici, nous acceptons tout le monde », résume Jean-Marie Kiffer, bénévole depuis trois ans, « c’est un lieu de vie, de travail et de solidarité ». Trois piliers, ceux d’une philosophie immortelle, inscrits à flanc des sept camions qui sillonnent la ceinture de Metz. Aujourd’hui, la communauté Emmaüs accueille 37 compagnons. « Quelqu’un que l’on va essayer de remettre debout, à qui l’on va donner une raison de vivre, permettre de regagner sa dignité ». Le doyen a 85 ans. Il cumule 43 années de présence : « personne n’est chassé ». Et chaque semaine, de nouvelles demandes affluent. « On ne pouvait pas répondre à chacune », reconnaît Jean-Marie Kiffer, « mais on ne laisse jamais personne sans solution ». D’où la nécessité de s’agrandir. Sur les douze logements en cours de construction, six sont déjà réservés – et adaptés – aux compagnons retraités, six aux nouveaux venus, compagnons… où compagnes. La mixité, une nouveauté. « La précarité touche de plus en plus les femmes, nous ne pouvions l’ignorer ». Les travaux d’un montant de 700 000 euros, financés à 40% par des acteurs publics et privés, le reste à charge de la communauté, doivent durer un an.