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Du Gabon à Metz : qui est Alban Bissielo, le nouveau président de la Fédération des commerçants ?
Né à Paris, Alban Bissielo a grandi au Gabon avant un retour en France guidé par cette ambition héritée de l’enfance : devenir chef d’entreprise. C’est à Metz, qu’il a adoptée, qui l’a adopté, que l’objectif a pris corps. Le voici en plus aujourd’hui, en homme accompli, soucieux d’« être utile », nouveau patron de la Fédération des commerçants.
Alban Bissielo. Photo La SemaineNé à Paris, Alban Bissielo a grandi au Gabon avant un retour en France guidé par cette ambition héritée de l’enfance : devenir chef d’entreprise. C’est à Metz, qu’il a adoptée, qui l’a adopté, que l’objectif a pris corps. Le voici en plus aujourd’hui, en homme accompli, soucieux d’« être utile », nouveau patron de la Fédération des commerçants.
Là, derrière la vitre, un homme assis au piano. « C’est mon rituel avant l’ouverture. » Une poignée de notes plaquées sur le clavier comme un moment à soi, un abri, un refuge. D’autant plus nécessaire actuellement qu’Alban Bissielo ne s’appartient plus. « Un chamboulement soudain. » Début janvier, il a ajouté au costard tiré à quatre épingles de chef d’entreprise le paletot de président de la Fédération des commerçants. La lumière est sur lui. « Mais ce n’est pas le but. » D’ailleurs, il ne souhaite même pas que l’on mette en avant le nom de l’enseigne d’agencement d’intérieur qu’il dirige, présente boulevard de Trèves et rue Pasteur, à Metz. Pas envie que son début de mandat s’apparente, dans la bouche des mauvaises langues, à de la pub maquillée. Un peu la trouille, également, d’une incarnation trop présente, lui qui se targue de « ne jamais rien décider tout seul ». « Je suis le chef de file, l’interface, mais les décisions doivent être prises dans la collégialité. Le plus important, c’est de savoir s’entourer. Déléguer. » C’est ainsi qu’il envisage sa nouvelle mission. Son job. Sa vie.
« Concours de circonstances »
Alban Bissielo avait intégré le comité d’administration de la Fédé en 2018. À la même date que Gilles Bohr, son prédécesseur, propulsé à la présidence en 2021 avant de faire connaître, au tout début de cette année, des envies d’éloignement. Son élection, c’est une surprise, « un concours de circonstances ». Le matin même, Alban Bissielo ignorait encore qu’il quitterait le CA programmé en fin de journée dans le rôle de numéro 1. « Mais c’est dans mon ADN. J’aime les défis, les challenges. Je vais toujours de l’avant. Cela tient à mes parents, inscrits dans la même logique. Enseignant, mon père est devenu maître conférencier. Cadre bancaire, ma mère est devenue formatrice à l’international. Une question de gènes. » Devant lui, un chantier immense. Qu’il entend piloter dans la concertation, donc, ses premiers mots de président l’ayant été en faveur d’un rapprochement avec l’ensemble des commerçants, de chaque quartier messin, sans en délaisser aucun. Lui-même préside l’Association du boulevard de Trèves. Et sait l’ampleur du travail déjà accompli ces derniers mois : « Gilles Bohr a fait le sale boulot en redressant financièrement la Fédération. Il l’a sortie d’affaire. Prendre sa suite, c’est un cadeau qu’il me fait. »
Changer d’école et d’amis
En place. Et à sa place. Depuis toujours, Alban Bissielo entend être le seul guide de son existence. « Petit, quand on me demandait ce que je voulais faire, je répondais : “chef d’entreprise.” Dans ma tête, c’était la liberté. Un critère de réussite aussi sans doute. Mais chef d’entreprise dans quel secteur d’activité, en revanche, je l’ignorais. » Il est né à Paris il y a de cela 37 ans. Originaires du Gabon, ses parents avaient rallié la France pour les études. Avant de rentrer au pays, diplôme en main. Alban a moins de 1 an. Avec ses trois frères, il grandit à Libreville, la capitale. « Les premiers pas, les premières amours. » Le quotidien marie les engagements politiques du père, opposant déclaré au régime en place. « Aussi on ne restait jamais longtemps au même endroit. À chaque fin d’année scolaire, je savais qu’à la rentrée suivante il me faudrait changer d’établissement, changer d’amis. Cela a forgé mon caractère, aujourd’hui je suis en mesure de créer des connexions avec n’importe qui. Je me suis construit ainsi. » Dans la difficulté, on l’aura compris. Et le choc des cultures. « Mais je n’ai qu’une identité, et elle se compose des deux cultures. J’espère garder le meilleur de chacune. »
Paris, il y revient quand à son tour sonne l’heure de l’après-bac. Pour rassurer papa-maman, il entreprend une licence de droit. Sans perdre de vue l’objectif : être à son compte. « Mais Paris, ce n’est pas la ville où j’escomptais m’épanouir. J’avais l’impression qu’il n’y avait plus rien à créer. » La bifurcation prend la forme d’une rencontre. Celle avec sa future femme. Originaire de Moselle. Il la suit, en 2005. Boucle ainsi sa licence à Metz, dégote un job en parallèle. Dans un magasin de cuisines. « Ça m’a plu. Je ne suis plus jamais parti. » Assistant vendeur au départ, il gravit patiemment les marches. « De fil en aiguille, des missions plus importantes. » Jusqu’à basculer chef des ventes. Et d’y songer, cette fois concrètement, à cette histoire de devenir son propre boss.
« Un premier palier »
L’opportunité se présente via l’enseigne Perene – on la cite quand même, tant pis –, proposant « de l’agencement global » et spécialisée dans le haut de gamme. Important ça, le haut de gamme. Parce qu’Alban Bissielo s’imaginait mal dans le tout-venant. Ce fameux besoin de création, d’inventivité, évoqué plus haut. On est fin 2018. Le jour de l’ouverture, il déroule le film : « J’entre dans le magasin et je me dis que je ne me suis pas trahi. » Qu’il y est arrivé. Qu’il a réussi. « Un premier palier, ce n’est qu’une étape. » Car Alban Bissielo poursuit sans relâche de nouvelles ambitions : « Il faut que je sois l’acteur incontournable de l’agencement à Metz. La référence. Ce n’est pas encore le cas. »
Il a le sourire facile, le verbe aisé et précis. Et « toujours plein d’idées en tête », même s’il suffit à ce père de deux enfants « d’appuyer sur un bouton pour débrancher » le cerveau et s’octroyer quelque parenthèse de répit en famille. Il pratique la photo, a appris seul le piano, se promet de se mettre enfin au golf… « J’ai plein de centres d’intérêt. Mais je bricole. Or, je ne supporte pas les approximations. » Alban Bissielo le pressent, il est maintenant exposé. Président de la Fédé, c’est à mi-chemin entre le bénévolat à la papa et le politique le plus féroce. De là à l’imaginer avançant des pions… « Non, coupe-t-il. Je vais être au contact des institutionnels, en effet, mais la politique ça ne m’intéresse pas. » Une respiration, puis : « Cela étant… Si vous m’aviez demandé il y a quelques années si je deviendrais président de la Fédération des commerçants, je vous aurais répondu “non” également. » Alban Bissielo a eu ces mots, un peu plus tôt : « J’aime être le plus utile possible. » En avant la musique.
Son bar
« Le Quarteau (place du Quarteau, à Metz). Un endroit vivant, on y croise des gens intéressants. J’aime me mettre dans un coin et observer. En dehors de ça, je sors peu. Je suis déjà dehors toute la journée ! On s’efforce d’avoir des routines familiales. »
Son resto
« Chez Baptiste (rue Lafayette, à Metz). Une cuisine simple, efficace. J’aimais beaucoup La Citadelle, également, époque Dufossé. Il faudrait que j’y retourne. Pour les ambiances familiales, L’Assiette au Bœuf (rue du Pont des Morts, à Metz). J’aime tester différentes adresses. »
Son repaire
« Le Centre Pompidou-Metz. Je m’y rends très souvent. L’exposition “Mimèsis” consacrée au design, ça me parle. Sublime. J’ai un appétit pour l’art depuis toujours. Je me sens profondément artiste dans l’âme. Et au fond, l’agencement d’intérieur c’est une forme d’art. »
Son plan forme
« Le golf… quand je m’y mettrai ! Pour le reste, mon fils est très sportif. On joue souvent au basket ensemble. »
Sa musique
« La musique orchestrale. Plus vulgairement : la musique de film. Une variété dans les sonorités, un ensemble où chacun est à sa place et indispensable dans la partition. »
Son coup de gueule
« En tant que commerçant, on n’a pas pu faire notre travail correctement ces dernières années. J’aimerais que l’on arrive à souffler un peu, aller vers de la sérénité, du sain, du paisible. »
Ses films
« Je suis très cinéphile. Et très bon public. Au moins un film chaque week-end avec les enfants, et deux ou trois en semaine avec mon épouse. Il me semble que la qualité a un peu chuté ces trois-quatre dernières années. Alors on se rabat sur les séries. Des “classiques” comme “Breaking Bad”, “The Walking Dead”, “House of Cards”, “La Casa de Papel”… »