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Euro 2024 : pourquoi les Lorrains n’ont-ils jamais vibré ?

La fête aurait pu être folle le 14 juillet si les Bleus avaient réussi à se qualifier pour la finale de l’Euro. Surclassés par les Espagnols, mardi 9 juillet, l’aventure s’arrête là pour eux. Force est de constater qu’en Lorraine, l’excitation n’a jamais été réellement au rendez-vous, alors que la compétition se jouait pourtant juste à côté, chez le voisin allemand.

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Par Marine Prodhon
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© Creative commons / AdrienChd
La fête aurait pu être folle le 14 juillet si les Bleus avaient réussi à se qualifier pour la finale de l’Euro. Surclassés par les Espagnols, mardi 9 juillet, l’aventure s’arrête là pour eux. Force est de constater qu’en Lorraine, l’excitation n’a jamais été réellement au rendez-vous, alors que la compétition se jouait pourtant juste à côté, chez le voisin allemand. D’habitude, l’Euro a une tout autre saveur… Plus fédérateur, plus festif. Je me souviens de jours de matchs où régnait une certaine effervescence dans la ville. Les drapeaux tricolores se hissaient à tous les coins de rue, les supporters arboraient fièrement leurs maillots, du bleu blanc rouge esquissés des joues au front, heureux simplement de partager ce moment. Plus la compétition avançait et plus la ferveur populaire grandissait. Les quarts, puis les demies jusqu’à la finale. Alors, les écrans géants fleurissaient dans les grandes villes comme dans les moyennes. Car le football, c’est LE sport qui rassemble, celui qui d’un coup efface toutes nos différences et fait vibrer tout un peuple derrière ses héros. Cette fois pourtant, tout a semblé différent. Beaucoup plus fade. Le jeu des Bleus n’a pas emballé — c’est le moins que l’on puisse dire – et on a eu plus de mal à se mettre dedans. Peut-être parce que les événements sportifs et exceptionnels se bousculent à l’agenda 2024. Et puis, il y a eu la politique. Le rouleau compresseur des élections législatives est passé par là, reléguant tout le reste en second plan. Au point même de s’immiscer directement dans le vestiaire de l’Équipe de France, avec de nombreux appels des joueurs à faire barrage au Rassemblement National lors des conférences de presse. Inédit.

Question de priorités

Le contexte est tellement particulier que mardi soir, il fallait bien anticiper son coup pour suivre le match dans un lieu dédié. Premier constat, les écrans géants se font rares, très rares en Lorraine. Beaucoup moins nombreux que lors de la dernière Coupe du monde de Rugby, l’été dernier. En Lorraine, seules la métropole du Grand Nancy et la Ville de Nancy ont fait le choix d’installer une fan zone voulant surfer sur la dynamique des événements sportifs tels que l’Euro et les JO et créer une certaine effervescence. Les supporters ont donc suivi la rencontre entre les Bleus et la Roja depuis le stade Matter. L’équipe de France désormais hors-jeu, ils pourront suivre l’autre demi-finale entre l’Angleterre et les Pays Bas, puis la finale, dimanche 14 juillet. Du côté de Metz, la question de l’écran géant s’est posée mais elle a été rapidement mise de côté, « les équipes municipales étant déjà fortement mobilisées sur les Jeux olympiques », il n’y avait pas la place pour tout. Les supporters ont cependant pu se rabattre sur le bar éphémère « 3e mi-temps », installé au stade Saint-Symphorien spécifiquement pour suivre l’Euro. Plusieurs bars de la ville ont également diffusé les matchs à condition de ne pas diriger les écrans vers les terrasses. Même constat à Thionville, où il n’y a pas eu de mise en place de fan-zone « depuis au moins dix ans » et où les bars avaient les mêmes consignes afin d’éviter les rassemblements dans un contexte vigipirate très tendu. Alors forcément, il y a de la déception de voir les Bleus éliminés aux portes de la finale, à laquelle se mêle ce drôle de sentiment de se dire que cette année, on est tous complètement passé à côté. Dorénavant, on attend les JO pour pouvoir se rattraper. Espérons que cette fois, l’engouement sera là. La fan zone installée pour l’occasion à Amnéville par le Département devrait y contribuer.