Quand les étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nancy proposent aux enfants de jouer à l’architecte le temps d’une journée cela donne un joyeux bazar créatif. Des maisons en pain d’épice, des maquettes en cartons, des cabanes et au final : une ville imaginaire idéale… à la campagne !
Fibre écolo
Nos idées préconçues sont décidément à recycler. Donnez une bouteille vide à Noé, deux bouts de cartons, un peu de colle, et le jeune architecte d’un jour vous construit une maison individuelle énergétiquement autonome, avec captation de l’eau de pluie et des rayons solaires. Aucun building géant dans l’atelier « écolo-récuperator ». Non, mais ! Et les nombreux papas présents, syndrome « château de sable » peut-être, semblent s’amuser encore plus sur ce chemin vers le rêve.Entre-t-on en architecture comme en religion ? Une poignée d’élèves de l’école jouait en tout cas les confesseurs, crayons en mains, pour l’atelier extérieur. Quelques minutes ou une heure à écouter petits et grands décrire leurs envies de lieux, leurs souvenirs de maisons, leurs délires d’espaces, et tous repartent avec le dessin, le plan, la modélisation de ces « désirs d’architecture » né sur l’herbe, entre le canal et les murs colorés de l’école. Une fois encore, le bois et le végétal l’emportent haut la main sur le béton et l’acier.
Dessine-moi une maison…
En ouvrant ses portes dans le cadre d’une opération nationale, l’école d’architecture de Nancy a délibérément choisi de viser les enfants. Moins pour dorer son image que pour partager une envie le temps d’une « folle journée » entre expos, visites, conférences et ateliers. Bon plan. Car on pouvait avoir la faiblesse d’imaginer les archis comme de sérieux bonshommes millimétrés cachés derrière des lunettes et penchés sur des tables inclinées ; on a découvert des étudiants pétillants avec une envie sans pareil de se mettre au ras du sol, avec les enfants, et de construire une ville de cubes façon Légo… écolo.Cet article est paru le 26 novembre 2009 dans l’hebdomadaire La Semaine n° 245. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !