Deprecated: mb_convert_encoding(): Handling HTML entities via mbstring is deprecated; use htmlspecialchars, htmlentities, or mb_encode_numericentity/mb_decode_numericentity instead in /var/www/lasemaine/wp-content/themes/la-semaine/App/Actions/Ads/InContent.php on line 68 La face cachée de Xavier Baumann, nouveau directeur de La Passerelle à Florange - La Semaine
La face cachée de Xavier Baumann, nouveau directeur de La Passerelle à Florange
Derrière une posture très sérieuse liée à ses fonctions successives de directeur de service dans plusieurs collectivités du territoire dont le Département de la Moselle, Xavier Baumann, 54 ans, cache un personnage haut en couleur. Un épicurien qui ne se lasse pas des plaisirs culturels et orchestre la réouverture prochaine de La Passerelle à Florange.
C’est simple, Xavier Baumann est « open » tant que l’on s’amuse et que le projet rassemble. « Vous connaissez les « after ». Moi, j’aime les « before » », lance-t-il fièrement sans en dévoiler plus. Au fil de la conversation, on apprend aussi que c’est un féru de brunch artistique et que les « Sam mériteraient bien une médaille ». Dur à suivre. Mais les idées sont là. Reste à attendre le résultat.
Il nous parle de thé dansant rap ou rock’n’roll… Et pourquoi pas ? Le public de NTM finira bien par vieillir. Et ne parlons même pas des fans de Led Zeppelin. Et transformer La Passerelle en cabaret le temps de quelques soirées pour apprécier une représentation autrement, le ventre plein de bonnes choses d’ici. Alléchant, non ?
L’important pour Xavier Baumann étant de conserver une programmation « accessible et populaire dans le bon sens du terme. Du populaire intelligent. » Soit, quelque chose de facile et qui ne relève pas de l’expérimental. Cette dernière partie, il la laisse volontiers aux espaces de création qui font très bien le job. Lui, s’y est déjà essayé plus jeune alors qu’il habitait Vandœuvre-lès-Nancy.
L’idée consiste à « proposer des gens qui probablement vont éclore un jour tout en offrant au public d’en voir d’autres affichant une certaine notoriété et qui sont encore capable d’aller dans des salles à jauges humaines. »
Répertoire éclectique
Des noms, il en a déjà plein en tête. Des amis pour la plupart, rencontrés au fil de ses expériences professionnelles. Lancé, Xavier Baumann parle des uns, des autres. Il se remémore cette soirée passée aux côtés de Cali. Il s’était bien marré et cette rencontre l’avait marqué lui donnant l’impression de connaître par ses albums quelqu’un qu’il ne connaissait pas réellement. L’année dernière, ils se sont écrits. Un message de bonne année. Simple. Efficace.
Puisqu’on parle d’amis, il cite son « petit Jean-François » qui n’est autre que Jean-François Richet, le réalisateur du succès cinématographique Mesrine. Lui l’a côtoyé avant ça. D’autres noms lui viennent. Il les connaît moins mais les verrait bien passer une tête à La Passerelle. C’est le cas de l’avocat Mathieu Simonet actuellement occupé à diagnostiquer les nuages pour établir « un droit des nuages » dans le cadre d’une résidence à Florange. L’idée paraît loufoque. Sortie de nulle part mais c’est son originalité qui attire Xavier Baumann. « Mon boulot c’est de rencontrer des dingues de ce gabarit. Et heureusement qu’ils sont là. », confessera-t-il plus tard.
Ces dingues, ce sont des artistes, des sociologues, des poètes, etc. Des personnes qui arrivent simplement à faire passer des messages, faire sourire, redonner un peu de joie à un monde qui n’en a plus tellement. À y regarder de plus près, il n’est pas sûr d’être entouré de « gens à peu près normaux ». Quoique si, il y a Delphine. Sa femme. Avec elle, il a reconstruit une famille avec quatre enfants. Elle garde la tête sur les épaules, le canalise et limite ses passions. À l’image de sa collection de BD qui ne cesse de s’agrandir… « C’est mon péché mignon et je salue son courage », glisse Xavier Baumann.
Jekyll ou Mister Hyde
S’il a toujours côtoyé les artistes, Xavier Baumann n’a jamais choisi d’en devenir un. Ses études n’ont pas été brillantes, c’est lui qui le dit. Enfin juste assez pour lui éviter « de sombrer dans l’artistique pur » plaisante-t-il. Bizarrement, il lui a préféré la voix plus institutionnelle, réalisant toute sa carrière dans la fonction publique territoriale aux côtés des maires et président de département. « J’étais l’administratif de la bande », peut-être le moins perché aussi. Reste que ça lui a servi.
Si son début de carrière l’a mené à Trieux pour s’occuper de la gestion des affaires générales « sous terre et dans l’air » aux côtés de l’ancien député Christian Eckert – « un homme délicat et délicieux à la carrure de géant » – Xavier Baumann s’est hissé jusqu’à son domaine de prédilection : la culture. Dès lors, il a pu relier deux mondes qui semblent antagonistes. « Je suis un peu le droïde protocolaire dans Star Wars, celui qui arrive à parler plusieurs langues pour que les gens puissent comprendre ce que veut dire l’autre et je pense au moins avoir cette faculté. » C’est sa manière de voir les choses. Un passeur qui en utilisant les bons mots permet de fédérer autour d’un projet.
Un talent qu’il mettra de nouveau à profit dans ses nouvelles fonctions de directeur de La Passerelle et du service culturel de la municipalité de Florange. S’il est parti du Département, c’est pour retourner au cœur de la machine. Sur de l’opérationnel. « Au département, j’ai appris beaucoup et vécu des aventures extraordinaires. Il y avait une vraie politique tournée vers la culture et c’est rare. » Après avoir œuvré sur la mise en place de dispositif d’accompagnement auprès des artistes, il va désormais les accueillir sur sa scène. Son côté fantaisiste et décalé va pouvoir reprendre le dessus. « Si j’étais le docteur Jekyll et Mister Hyde de la fonction publique, je dirais que Mister Hyde commençait à prendre le pas sur le docteur Jekyll. Il a fallu réguler les choses pour éviter que cette double personnalité explose. Je suis soigné, guéri », ironise-t-il. Une chose est sûre, avec lui, on ne risque pas de s’ennuyer.
Marine Prodhon
Sa musique
Voyou et Jain
« En ce moment, j’écoute Voyou, une pop rigolote qui va bien. J’aime aussi l’univers de Jain, je pense qu’elle ira loin. »
Son auteur
Gérald Bronner
« Le sociologue Gérald Bronner, c’est mon pote d’enfance. Il s’intéresse aux origines et s’attache à comprendre comment on devient ce que l’on est. J’ai lu Exorcisme dans lequel il revient sur sa jeunesse nancéienne. C’était un exercice plutôt marrant et très étrange de lire un livre qui parle de sa ville et de sa jeunesse indirectement. »
Son restau
La Grange de Condé
« Jean-Marie Visilit, c’est un artiste. Quand on s’est rencontré, on s’est tout de suite apprécié. C’est devenu un ami et j’adore manger chez lui. C’est un super restau avec une cuisine à la broche et il me fait rire. Ce garçon est truculent. C’est une personnalité, un épicurien. »
Son film
Le règne animal
« Il m’a bouleversé car c’est un film français très original. Je trouve que c’est dommage qu’il n’est pas été mieux récompensé aux Césars. C’est rare que les Français arrivent à faire des films de ce genre-là avec tout un travail sur la métamorphose de personnes. Le traitement est hallucinant entre les rapports du père et de son fils et la mère qui devient elle-même un animal, on ne sait pas trop pourquoi. On met en avant les sentiments avant tout. »
Son refuge
Les soirées entre amis
« En soirée avec des amis en train de jouer à des jeux débiles. C’est là que je me sens bien. »