Hier très critique envers le gouvernement de droite, Jean-Pierre Masseret se dit aujourd’hui déterminé à ne pas tomber dans “le suivisme aveugle” du gouvernement de gauche. Le résident socialiste de la Région lorraine en profite au passage pour répéter son credo sur la décentralisation…
Friches, résines, bois et pétrochimie
Au passage, le président de l’exécutif régional a détaillé plusieurs dossiers qu’il souhaite mettre en avant. A commencer par la maîtrise de l’énergie : « Le respect des normes européennes et nos obligations au regard de la gestion de l’avenir requièrent autour de 14 milliards d’euros d’investissement pour les dix prochaines années avec, pour résultat, des économies importantes et la création de 10000 emplois directs, sans compter les emplois indirects. » Autres priorités égrenées par Jean-Pierre Masseret : « La réhabilitation des friches industrielles afin de dégager des possibilités d’usage économique » ; un projet intitulé « Résines idéales » à Saint-Avold, à proximité de la plate-forme de Carling, pour soutenir le développement d’une technique allégeant considérablement le poids des véhicules grâce à l’utilisation de matériaux composistes ; une valorisation de la filière bois ; le devenir de la pétrochimie ; la sidérurgie et le soutien du projet d’implantation d’une aciérie électrique sur Gandrange ; enfin le projet Lorraine 2020 « d’aménagement et de développement durable, qui commencera en 2013 ».« On gagne les élections ! »
Jusqu’ici, Jean-Pierre Masseret en appelait régulièrement à la responsabilité de l’Etat et du gouvernement UMP pour évoquer des blocages dans la politique régionale. Le voici attendu au tournant, comme le lui a clairement fait comprendre Nadine Morano, chef de file de l’opposition après avoir évoqué « huit années sans résultat ». Réponse du président de la région : « Je veux bien entendre qu’on ne fait rien, mais on gagne les élections ! Et si l’on gagne les élections, c’est que nos concurrents font encore moins que rien ! » « Vous avez perdu votre bouc-émissaire et nous ne retrouvons aucune critique de l’Etat alors même que le gel des dotations de l’Etat aux collectivités semble confirmé », lui a redit son opposition. Soit. Mais Jean-Pierre Masseret l’a affirmé sur un ton ferme, et très remarqué : « Si je n’accepte pas les propositions de la nouvelle majorité, je les condamnerai ! Je ne suis pas déterminé à avaler la moindre couleuvre, je ne tomberai pas dans le suivisme aveugle. Ce gouvernement pas plus que le précédent ne m’emmènera là où je n’ai pas envie d’aller… » Donc, a-t-il appuyé, « il ne faut rien attendre que de nous-mêmes ». Mal barré, a semblé lui répondre Jean-Luc Manoury, pour le Front national, à qui n’a pas échappé que dix postes seulement sur les mille urgemment créés dans le primaire pour la prochaine rentrée étaient dévolus à la Lorraine : « Notre région n’a pas tiré le gros lot… »Cet article est paru le 5 juillet dans l’hebdomadaire La Semaine n° 379 à Metz. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !