Le Grand-Duc et la Grande-Duchesse du Luxembourg étaient à Metz lundi. Accueilli de Frédéric Mitterrand, le couple royal a visité Pompidou en prenant le temps de se perdre dans les labyrinthes de Erre et de tester les canapés des Bouroullec. Une visite de pure courtoisie sans politique ni polémique.
Trois ans en trois minutes
La visite débute par une présentation du bâtiment par Jean de Gastines lui-même. « Trois ans en trois minutes ». Frédéric Mitterrand pose les questions. « Qu’était le terrain avant ? ». « La gare de marchandise de Metz », lui répond Dominique Gros. « Le site d’un ancien amphithéâtre romain », complète Jean-Luc Bohl. L’agglo et la ville sont au taquet. Petite référence au chapeau chinois de Sigheru Ban qui a inspiré la forme du bâtiment et tout le monde se met en route pour Erre. Laurent Le Bon souligne « son immense honneur », de recevoir le Grand-Duc puis il laisse la parole à Hélène Guenin, commissaire de l’exposition. Le couple royal se montre très attentif. Il se prête à toutes les expériences dans les labyrinthes et prend la pose devant les photographes. « On se croirait au festival de Cannnes », rigole Frédéric Mitterrand. Jean-Luc Bohl en profite pour demander aux uns et aux autres s’ils seront présents pour ses vœux. Dans la galerie 2, une surprise attend le cortège. Une rencontre avec des étudiants des écoles d’art qui sont en train de réaliser in situ des créations de Sol Lewitt d’après des croquis de l’artiste. Les étudiants s’installent dans la galerie pour trois mois. « Le grand duc est captivé. Faut dire que c’est captivant », sourit Laurent Le bon. Place ensuite aux Bouroullec, en l’occurrence Ronan qui a fait le déplacement rien que pour le Grand-Duc. Un peu avant, Jean-Jacques Aillagon a eu droit à une petite visite privée loin de la cohue. Frédéric Mitterrand veut en savoir davantage sur les frères « qui travaillent toujours ensemble. Mon frère, plus jeune, m’a rejoint un peu plus tard », raconte Ronan.Ensuite, il laisse, avec un regard amusé, le Grand-Duc, la Grande-Duchesse et le ministre tester son mobilier. Une photo sur le canapé gris, une autre dans le noir. « En fait, vous vous amusez », leur glisse l’artiste. « Il ne faut jamais prendre les choses trop au sérieux », lui répond le Grand-Duc. Frédéric Mitterrand pose une question cruciale au frangin : « Est-ce que vous parlez breton ? » « Non », lui répond-il toujours avec le sourire. On se demande s’il va enchaîner avec une question sur les crêpes.
La vue et les robinets
Face à la cathédrale, c’est Dominique Gros qui prend les rênes de la visite pour exposer les richesse de la ville. Il termine en parlant du Mettis…. Pas de réaction dans l’auditoire, ça change. On retraverse la galerie pour admirer la vue de l’autre côté, moins glamour. « Si vous regardez la vue, vous regardez mes robinets », parlemente Ronan Bouroullec. Il est temps d’aller partager le verre de l’amitié bien mérité.Cet article est paru le 12 janvier dans l’hebdomadaire La Semaine n° 354. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !