Sauvée in extremis l’an dernier, la maternelle Sous-les-Vignes située au cœur du village historique de Scy-Chazelles a finalement vécu sa dernière rentrée. Faute d’effectifs, l’école fermera ses portes au profit d’un regroupement scolaire en bas du village à Arc-en-Ciel. Les parents d’élèves regroupés en association accusent le coup et ne décolèrent pas.
Depuis plus d’un an, le sort de l’école maternelle-Sous-les-Vignes divise un partie de la population et cristallise les tensions entre la municipalité et une partie des parents d’élèves très remontées. Deux clans inconciliables. Menacée en 2014, l’école maternelle du haut du village avait bénéficié d’un sursis grâce à la fermeture d’une classe en bas pour équilibrer les effectifs. Mais très vite, la question sous-jacente du manque d’élèves a refait surface. Et réveillé les animosités. Les banderoles ont à nouveau fleuri dans le vieux village. « Non à la fermeture », lit-on sur une petite dizaine de maisons d’irréductibles engagés corps et âme dans la sauvegarde d’un site pas dénué d’atouts.
Bataille des chiffres
S’ils la savaient inéluctable – pour ne pas dire « préméditée » selon certains – la fermeture votée mardi dernier en conseil municipal (18 voix pour le regroupement, 3 contre et une abstention) passe mal. « Pourquoi tant d’empressement et d’impatience ? », s’interroge Alexandre Locquet, membre fondateur de l’association « Les ptits bouts de sous-les-vignes », « si les gens se battent dans le même sens, le maintien de l’école se défend largement ». Alerté par un courrier de l’inspection académique daté du 15 janvier « sur la situation préoccupante des effectifs » , le maire Frédérique Navrot, avance des éléments qu’il souhaite objectifs. « Il n’y aura que 63 enfants inscrits en bas l’an prochain, de 12 à 16 en haut », souligne le premier magistrat, « il manque 20 à 30 élèves pour rouvrir une classe ». Quant aux perspectives envisagées, elles sont également à la baisse : « les projections les plus optimistes tablent sur huit enfants en haut en 2017 ». Des chiffres bien entendu largement mis en doute par ses détracteurs.
Renaissance
Le maire défend désormais les atouts du regroupement. « La question centrale a toujours été l’intérêt des enfants ». Le site d’Arc-en-Ciel regroupe deux classes de maternelles, une crèche, le périscolaire, la cantine, une bibliothèque. Quant à la maternelle Sous-les-Vignes : « elle ne va pas mourir, mais renaître », insiste Frédéric Navrot qui envisage sa reconversion en maisons des assistantes maternelles et des associations, conforme à l’acte de donation exhumé des archives et daté du 15 juin 1859, qui stipule que le bâtiment ne pourra jamais avoir une autre vocation qu’éducative. En attendant, les parents eux ne désarment pas. Une manifestation est prévue le samedi 28 mars à 14 heures au départ de la place de l’Esplanade pour défendre les écoles du village. Par ailleurs, « une municipalité peut toujours revenir sur une décision »… Bref, le feuilleton risque fort de jouer les prolongations.
