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Du passé mais aussi à venir, le musée de la Cour d’Or regorge de trésors, tous précieux à leurs manières. Des témoignages de vies qu’il conserve avec soin jusqu’au jour de leur mise en lumière. « La Semaine » vous a concocté un petit inventaire.
11 Louis d’or, c’est la belle histoire du musée de la Cour d’Or contée par Patrick Thil et Philippe Brunella. Photo La SemaineDu passé mais aussi à venir, le musée de la Cour d’Or regorge de trésors, tous précieux à leurs manières. Des témoignages de vies qu’il conserve avec soin jusqu’au jour de leur mise en lumière. « La Semaine » vous a concocté un petit inventaire.
« Il y a toujours quelque chose à voir au musée de la Cour d’Or ». Cette phrase revient régulièrement dans nos échanges avec Philippe Brunella, directeur et conservateur au musée de Metz Métropole. En poste depuis 2011, lui-même arrive encore à se faire surprendre. La dernière trouvaille insoupçonnée date de quelques jours. Il nous glisse Le Dictionnaire des traditions anciennes messines sous le nez, laissant encore planer un peu de mystère.
L’ouvrage est dans son jus, paru dans les années 1920, et le musée en possède de nombreux exemplaires. On ne voit pas tout de suite où il veut en venir. Alors, il nous explique qu’il provient de la bibliothèque du rez-de-chaussée et qu’il a été déplacé avec les 15 000 autres livres au premier étage, laissant la place nette à l’installation du futur pavillon de la biodiversité. Un jour, l’un des salariés du musée a voulu le montrer à son stagiaire. Il a pris le manuscrit, l’a manipulé et au moment de le ranger, une pièce en est tombée. Un Louis d’or aussi appelé Napoléon. Tous deux surpris, ils ont fouillé le livre espérant qu’il cache d’autres surprises du même genre. Bingo. Ils ont ressorti onze Napoléon de 20 francs cachés dans des pages non découpées du vieux livre. Puisque à l’époque, la lecture se faisait à l’aide d’un coupe-papier, les feuilles étant attachées les unes aux autres. « Elles ont été émises entre 1808 et 1910 », précise Philippe Brunella. Un trésor au sein même d’un musée, voilà une belle histoire à raconter. Mais elle ne s’arrête pas là, puisque l’équipe essaie maintenant d’identifier d’où vient l’ouvrage et à qui auraient pu appartenir ces pièces d’or.
Extraordinaire legs
Des dons et des legs, le musée en reçoit. Mais un legs universel, « c’est très rare », indique Patrick Thil, l’élu en charge des équipements culturels de Metz Métropole. Pour tout dire, c’est la première fois pour le musée de la Cour d’Or. En lien avec l’établissement depuis plus de dix ans, l’artiste-peintre François Lauterbach installé à Hettange-Grande avait annoncé vouloir léguer ses tableaux de grands maîtres depuis un bon moment, d’abord sous condition – qu’ils soient exposés dans la même salle – avant de revenir sur celle-ci. Décédé en juillet 2021, il aura finalement choisi de céder l’ensemble de ses biens à l’établissement culturel : les toiles comme la maison, la voiture, la machine à laver, son assurance-vie, etc. Le tout est estimé à une valeur globale de 700 000 euros.
La vente de la maison a, à elle seule, rapporté 420 000 euros. Au préalable, une dizaine de tableaux avaient été repérés au sein de celle-ci pour intégrer les collections du musée. « C’était un vrai collectionneur. Un amoureux des arts et du beau », témoigne Philippe Brunella qui l’a rencontré à diverses reprises chez lui. « Il conservait énormément de tableaux accrochés à la mode du XIXe siècle, les uns au-dessus des autres. »
Une partie de la collection léguée par François Lauterbach. Photo La Semaine
Le travail s’est donc avéré colossal quand il a fallu définir lesquels pouvaient être conservés par le musée. Les conservateurs ont repris chaque toile pour l’analyser finement afin d’identifier son artiste, son courant artistique, s’il s’agissait d’un original ou d’une copie, etc. Un examen minutieux qui a permis de garder une dizaine d’œuvres. Elles seront présentées devant la commission régionale de l’acquisition des musées. C’est elle qui aura le dernier mot et déterminera si elles représentent un intérêt pour le musée ou non. « Il existe une procédure pour sécuriser tout cela car derrière ça implique un coût de stockage et de conservation », détaille le directeur du musée de la Cour d’Or. « On honorera régulièrement sa mémoire », poursuit-il en référence à François Lauterbach, touché par l’acte d’un artiste qui aimait se nourrir des collections qu’il observait dans les musées pour cultiver son art et qui a eu l’envie de faire de même avec d’autres artistes, en partageant ses pièces de collection. Le reste de ses biens (hormis sa voiture transformée en véhicule de service pour Metz Métropole) sera mis en vente. La recette de celle-ci rentrera dans une ligne budgétaire spécifique dédiée à l’enrichissement des collections du musée de la Cour d’Or.