
« Peau de banane »
François Grosdidier ne laisse pas passer : « Durant la campagne, j’ai croisé beaucoup d’associations et de clubs sportifs dont le nombre d’adhérents et de licenciés avait progressé sans que les subventions fassent de même. Nous allons être amenés à regarder avec chacun, y compris les associations, ce qu’il y a de plus pertinent pour nos concitoyens. » « Un peu moins de démagogie, ce serait pas mal », réagit à son tour Khalifé Khalifé qui accuse Sébastien Marx d’avoir glissé « une peau de banane » en citant des propos tenus en commission. Le maire et son premier adjoint taxent l’élu de gauche de verser dans « la politique politicienne ». « C’est un débat d’opposition systématique, toujours partisan », ajoute le maire. Xavier Bouvet bondit : « C’est déplacé. Dans ce conseil municipal, nos interventions sont construites, neutres, on ne cherche pas la polémique. Je suis surpris de cette réaction de susceptibilité. » Du côté du Rassemblement national (RN), Françoise Grolet s’inquiète des subventions allouées à certaines structures : « Il y a une demande importante de cesser de financer le communautarisme. » « Vous êtes à côté de la plaque », lui répond Bouabdellah Tahri.

« Je ne suis pas un nazi »
Même pas le temps de reprendre ses esprits, arrive le vote de quatre subventions en faveur d’associations en lutte contre les discriminations. Parmi elles, Couleurs Gaies, que cible Grégoire Laloux. « Logorrhée LGBT », « dérives sociétales », « association clientéliste » : en roue libre, l’élu RN se lâche. Face à lui, droite et gauche font front commun. « Des mots déplorables, un spectacle affligeant », s’indigne Pierre Laurent, d’Unis. « Il est honteux de qualifier l’homosexualité de dérive sociétale », ajoute son collègue Jérémy Roques. « Lorsqu’il parle, je suis fier de n’avoir aucun point commun avec ce parti », ajoute l’adjoint Patrick Thil, qui en réfère « aux heures les plus sombres de l’histoire ». Le point Godwin est atteint. « Je n’ai rien, M. Thil, d’un nazi, s’étrangle Grégoire Laloux. Quant à M. Roques, il ne doit pas se faire plus stupide qu’il ne l’est. » Le malaise plane. « Je trouve extrêmement grave que l’on parle de dérive sociétale à propos d’une association qui lutte contre les discriminations », conclut François Grosdidier.
Pavlov contre Pavlov
Le maire revient à la charge une dernière fois en fin de séance lors du débat sur les tableaux d’effectifs et l’arrivée de 20 brigadiers municipaux supplémentaires. Denis Marchetti, d’Unis, évoque « un réflexe pavlovien droitier » et « un pur calcul politicien ». « Là, je viens d’entendre un authentique discours de pavlovien gauchiste », lui rétorque le maire. « Vous continuez votre sport favori, celui du dénigrement. Cessez d’être caricatural. Cessez de dire que la municipalité précédente a été laxiste. On a armé la police municipale par exemple », s’agace Danielle Bori. « Je ne dénigre pas, je donne des faits ; je ne mens pas, je donne des vérités », réplique le maire. À l’arrivée, Unis vote contre cette délibération. Pour la seule fois de la soirée