Culture Mon idéal de bibliothèque La bibliothèque Stanislas, ornée depuis quelque temps d’un mystérieux ruban rouge, sera inaugurée ce samedi. Au programme, un marathon spectaculaire d’ouverture, plus de 33 h d’activités et d’animations non-stop ! L’occasion de réaliser un petit tour des grandes bibliothèques de Nancy et de ses lecteurs, de la médiathèque rue Baron Louis à la toujours fourmillante BU de droit, en passant par l’intime centre de documentation du Musée des Beaux-Arts au futur lieu du 43 rue Stanislas. Alors, si ringardes, les bibliothèques ? Pas si sûr. L’auteur Neil Gaiman a d’ailleurs intitulé son essai ainsi : « Pourquoi notre avenir dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination ». A méditer.
La médiathèque
La bibliothèque universitaire de la fac de droit
Ambiance studieuse. Dans l’air, les surligneurs fusent, les post-it se décollent. A la BU de droit, ça bosse sévère. 250 000 ouvrages du XVIe siècle à hier en tout sont disponibles à la lecture et à l’emprunt pour les étudiants du campus… comme d’ailleurs. « Ici, on voit des élèves en médecine qui travaillent leurs croquis. Ils viennent pour le calme du lieu », explique Bertrand Job, conservateur d’état de la bibliothèque. 500 à 2 000 personnes y sont de passage chaque jour, pour 530 places assises. « Impossible d’agrandir le lieu, reprend le conservateur, certaines parties du bâtiment sont classées. » Car on y trouve un trésor : les premières menuiseries en aluminium de Jean Prouvé ! 20 personnes gèrent les 23 km de rayonnage. Et parmi eux, trois emplois étudiants. Comme quoi, la bibliothèque, quand on l’aime vraiment, on y reste !
La bibliothèque Stanislas
Rue Stanislas, comme un tapis rouge, un ruban rubis orne les grilles du bâtiment en attendant ce week-end. S’il n’y avait qu’une bibliothèque à choisir, ce serait elle. Ça sent le papier, ça apaise. Deux vastes salles de lecture dont une dédiée aux études patrimoniales, des rayonnages entiers d’ouvrages qui fleurent bon l’ancien et un silence quasimonacal. Comme transportés dans un autre temps, entre le bois vieilli et la douce lumière diffusée par les lampes de chaque pupitre, les connaisseurs s’y retrouvent pour réviser. Et consulter les 200 incunables, 2 000 manuscrits et quelque 40 000 pièces iconographiques de la collection. La bibliothèque Stanislas dispose du plus riche fonds en références Beaux-Arts du Grand Est, un fonds sans cesse enrichi.
Le centre de documentation du Musée
des Beaux-Arts
Rue Gustave Simon, elles sont deux à s’affairer pour gérer un fonds documentaire de plus 13 000 références. Muriel Mantopoulos et Michèle Leinen, l’une de formation bibliothèque, l’autre en histoire de l’art, veillent aux ouvrages, revues et dico d’artistes. Pour accéder à ce petit bijou de savoir, il faut prendre rendez-vous puis se hisser au 2e étage du bâtiment. Et découvrir des mètres linéaires d’étagères pleines à craquer. Dans l’un des coins, une longue fenêtre donne sur la place Stanislas. Cadre idyllique pour plonger dans les catalogues de collection et feuilleter les ouvrages du XIVe siècle à nos jours. « Ici, ce sont beaucoup de chercheurs et de conférenciers qui viennent pour travailler. Parfois même certains étudiants en histoire de l’art ou encore des collectionneurs viennent se documenter sur les œuvres », explique Michèle Leinen. Ce soir-là, il n’y a qu’une lectrice. Attablée, presque cachée derrière son ordinateur, elle tapote sur son clavier.