Moselle. Parc de Sainte-Croix : le défi de la nature relevé par les Singer

Qui sont les patrons des parcs de loisirs dans la région ? Né d’une démarche militante de retour à la nature à la fin des années soixante-dix, soutenu depuis par une volonté pédagogique et un engagement pour la biodiversité, le Parc de Sainte-Croix n’a jamais quitté le giron de la famille Singer. Lucas, petit-fils du créateur du parc a rejoint aujourd’hui l’aventure. 44 ans après son ouverture, Sainte-Croix revendique aujourd’hui le titre de 1er Parc de Faune Européenne en France. C’était un des projets phares – et ils ne manquent pas – du parc mosellan : la Ferme des Vents. Et il est hautement symbolique, puisqu’il est porté par la troisième génération de la famille Singer. Lucas Singer, 25 ans, directeur adjoint du parc travaille depuis trois ans sur ce concept novateur dans le domaine de l’agriculture durable, avec une ambition de sensibiliser les publics aux modèles vertueux de production tout en renouant avec les racines paysannes de son grand-père. Elle devrait voir le jour en 2025, 45 ans après la première ouverture du parc au public, comme un clin d’œil avec ce qu’il était avant : une simple ferme dans le pays de Sarrebourg. Le Parc de Sainte-Croix est un modèle d’entrepreneuriat familial né de la volonté farouche de son fondateur, Gérald Singer. Contre vents et marées, il s’est accroché dans les années soixante-dix à l’idée de monter un parc ouvert au public pour lui montrer la faune locale et l’intérêt de la préserver. À cette époque, marquée par la fin de la grande industrie en Lorraine, les préoccupations écologiques et environnementales n’étaient pas au premier plan, et son initiative n’a reçu que peu de soutien. Il crée donc seul, et avec ses propres moyens, le parc de ses rêves. Dans les années quatre-vingt, il accueille les premiers cerfs en provenance du Château de Chambord, rejoints par quelques chevreuils des cigognes blanches, une poignée de rapaces et une famille de renards. Le succès est au rendez-vous et les touristes venus de loin se sont ajoutés aux petits écoliers des environs qui constituaient les premiers groupes de visiteurs. Les deux fils de Gérald, Pierre et Laurent sont vite entrés dans la danse, apportant leurs savoir-faire, notamment en matière de communication. Après une gouvernance en duo, Laurent est seul aux manettes depuis 2022. Son parc accueille 360 000 visiteurs par an et se classe régulièrement aux meilleures places des classements des parcs de loisir en France et en Europe. Si le développement de l’accueil hôtelier assoit la réussite économique du parc, l’impératif écologique reste le fil directeur avec la présence de 1 500 animaux issus de plus d’une centaine d’espèces représentatives de la faune européenne et d’ailleurs, avec une participation active à de nombreuses opérations de préservation, reproductions et échanges d’espèce menacées. C’est dans ce cadre que le parc accueillera en juin un couple de pygargues à queue blanche pour le préparer à rejoindre un site de réintroduction, aux Aigles du Léman où 80 jeunes pourront être réintroduits à l’état sauvage. Parmi les nouveautés de 2024, la nouvelle version de la ferme pédagogique qui faisait le bonheur des plus jeunes, a été baptisée Ferme de Gérald en hommage au fondateur. Elle sera trois fois plus grande que l’ancienne, accueillera des races domestiques locales telles que la chèvre lorraine, la vache vosgienne, la poule alsacienne ou encore le mouton roux ardennais.