
À lire – Municipales à Nancy : l’alliance LR et LREM en suspens
« Nous croyons aux valeurs de la droite républicaine. Il faudrait que nos élites disent les arrangements qui se font avec les pro-Macron ? Stop, il y en a ras-le-bol. Il y a une vraie fracture. On le ressent du côté des militants. On tire la sonnette d’alarme », déclare l’un des participants qui demande à ses responsables de mettre tout le monde autour de la table. Ils sont là parce qu’ils ne comprennent plus rien au comportement de leurs « camarades » qui font cause commune avec le maire de Nancy. Iront-ils jusqu’à lancer une candidature ? Il y a visiblement une expression un peu dans l’excès, mais tous expriment leur détermination à défendre leur vision en face de ce qu’ils assimilent à une attitude trop molle, une fuite devant les débats et les décisions difficiles. Pour en finir avec cette situation qui les hérisse, ils sont prêts à payer le prix qu’il faudra : « Si on favorise l’élection de Mathieu Klein, tant pis et pourquoi pas », concèdent-ils un peu las de ne pas être entendus. Déjà balafrée par tant de querelles désastreuses, la famille va-t-elle à nouveau se déchirer à l’occasion des municipales ? « C’est une réaction spontanée de militants qui ne sont pas dans la hiérarchie du système. C’est nous qui tractons. » Et l’un deux de conclure fataliste : « A cinq mois des élections, le timing est très serré. Je ne crois pas au Père Noël ! » Même pas à l’arbitrage du nouveau président Christian Jacob ? « Ça va dépendre de la réaction du local. Soit on valide, soit on se couche, soit on alerte Christian Jacob, soit on part. » Les Républicains nancéiens sont en pleine cacophonie. Et s’ils se battaient sans réaliser que de toutes façons et quoi qu’ils fassent, ils ont déjà perdu, à commencer par leur âme et leur crédibilité ? C’est le vrai danger de cette bataille interne que la fédération départementale va devoir arbitrer.
Le président de la Fédération départementale des Républicains rappelle qu’il est personnellement favorable à la constitution d’une liste LR pour les municipales à Nancy mais que pour cela il faut avoir un leader crédible pour la conduire. « Je suis un peu surpris. Les personnes qui se sont réunies sont des membres des Républicains que je ne vois pas à la permanence où je suis souvent et où je dialogue avec tous ceux qui nous rendent visite. Ils ne m’ont ni invité ni tenu au courant qu’ils travaillaient à l’élaboration d’une liste. » Et vous, vous souhaitez qu’il y ait constitution d’une liste LR ? « Oui mais j’attendais que notre président soit élu pour que nous puissions définir une ligne pour les municipales à Nancy où nous avons des membres de notre parti engagés aux côtés de Laurent Hénart. Pour la tête de liste, j’ai posé la question à Jean-François Husson qui m’a répondu qu’il ne souhaitait pas s’engager dans cette voie. Il m’a dit que monter une liste en parallèle conduirait à un échec de la liste Hénart. Je lui ai répondu que c’était l’alliance avec En Marche qui posait problème. Laurent Hénart a déclaré que les accords avec les Radicaux étaient caducs. En somme, ils le sont ailleurs mais pas à Nancy. Comment peut-on comprendre que certains Républicains s’opposent parfois vertement à la politique Macron sur les plateaux de télévision à Paris et valider cette alliance à Nancy ? Je souhaite qu‘il y ait une liste LR à Nancy mais qui pour la conduire ? Il y va de la crédibilité de notre parti. » Vous êtes prêt à rencontrer les adhérents et militants qui se sont réunis à l’Excelsior ? « Evidemment mais eux ne m’ont pas tenu informé de leur initiative. »« Je n’ai été ni prévenu ni invité » Eric Pensalfini