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Musée Lorrain : le « baiser hollywoodien » de Dieulouard
Récupérée dans le bâtiment d’une ancienne tannerie de Dieulouard vouée à être détruite, une peinture murale réalisée par un soldat américain pendant la Seconde Guerre mondiale sera exceptionnellement dévoilée au public avant d’intégrer les collections du Musée Lorrain.
Le sauvetage d’urgence est alors lancé. Une opération titanesque ayant nécessité de scier le mur pour en extraire l’œuvre, elle-même divisée en plus d’une trentaine de morceaux. Aurélie Briot, restauratrice de peintures, est chargée de constituer une équipe. Elle se tourne vers Franck Blondel, spécialiste des peintures murales. Avec l’aide des agents municipaux de Dieulouard, il procède à la dépose qui dure quinze jours. Après un premier nettoyage sur place, l’œuvre a été consolidée et sa couche pigmentaire protégée avant d’être découpée. Il a fallu faire vite car le bâtiment devait être détruit dans quelques semaines. « Si nous avions eu plus de temps, toutes les œuvres auraient pu être sauvées », regrette amèrement Franck Blondel. Un relevé d’une d’entre elles représentant des danseuses a pu tout de même être effectué, dont une copie sera faite.
Il aura ensuite fallu pas moins de dix-sept semaines pour redonner tout son éclat au tableau mural : désépaissir la trentaine de morceaux déposés, combler les fissures, les nettoyer, en reprendre un grand nombre afin de les aplanir, puis les réunir afin de recomposer l’œuvre de 2,4 sur 2,5 mètres… Un véritable travaille de fourmi. Pour être présentée, la peinture a été replacée sur un nouveau support en nid d’abeille en aluminium, recouvert d’un sablage.
Art populaire
Malgré quelques défauts, notamment des taches qui n’ont pu être retirées car trop tenaces, Le Baiser est relativement bien conservé. « Celui qui a fait ce dessin était très doué. Il l’a réalisé d’un trait et en peu de temps », souligne le restaurateur. Quant à son identité, elle demeure inconnue mais une enquête a été lancée. Néanmoins, il s’agit « d’un art populaire, donc difficile à identifier », ce qui risque de complexifier la tâche. « Nous avons fait jouer notre réseau aux États-Unis et nous ne désespérons pas de découvrir un jour son auteur », glisse Richard Dagorne.
Les trois autres peintures, qui demeurent la propriété de la Ville de Dieulouard, représentent un jazz-band, une scène de bar et une bagarre. De par les scènes qu’elles illustrent, elles témoignent d’une époque, de la vie de ces soldats américains présents en Lorraine au moment de la Libération. « Ces œuvres sont attachantes pour plusieurs raisons ; leur origine, la technique et les matières utilisées, l’histoire mais aussi le mystère qui les entourent. C’est aussi un exploit en matière de restauration. C’est tout qui fait le sel de nos métiers », s’enthousiasme Richard Dagorne.