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C’est la question de fond et un sujet qui va dominer le 20 décembre les débats du conseil de métropole où les élus se prononceront sur le tram. Mais ce...
C’est la question de fond et un sujet qui va dominer le 20 décembre les débats du conseil de métropole où les élus se prononceront sur le tram. Mais ce n’est pas tout : l’action volontariste sur d’autres chantiers en cours ou à venir suscite beaucoup d’interrogations.
Comment passer du possible au réel ? En finançant des équipements publics, ce qui oblige les collectivités territoriales à mettre en place des stratégies d’investissements qui pour être ciblées n’en obligent pas moins les porteurs de projets à examiner les dossiers sous l’angle de leur financement, de la fiscalité qui ne restera constante qu’un temps, de l’endettement qui pourrait devenir éternel, des aides à mobiliser et des programmes envisagés qu’il faudra retarder ou annuler.
De là vient l’inquiétude que suscite le futur tram dont l’acte fondateur doit être validé par l’assemblée délibérante du Grand Nancy le 20 décembre. Dans un contexte de fragilisation budgétaire le coût qui devrait tutoyer les 500 M€, nourrit tous les calculs avec une préoccupation majeure pour les conseillers métropolitains : comment retomber sur ses pieds sans mettre au rancart tout autre outil d’envergure ? C’est vrai aussi pour Grand Nancy Thermal entouré de polémiques qui ne sont pas noyées dans les eaux ou d’importantes opérations comme le Palais des Ducs de Lorraine que certains opposants accusent d’être un gouffre ou encore L’Octroi, avec en toile de fond de toutes ces infrastructures majeures, le risque de glissement des délais et la flambée des dépenses annonciateurs d’orages à venir.
Ces thèmes seront, à n’en pas douter, brandis, épluchés, décortiqués durant la prochaine campagne électorale. Des hésitations, des imprécisions, des mauvais choix seront dénoncés comme étant à l’origine de ces points noirs qui, dysfonctionnements, recadrage budgétaire ou pas, vont subsister. Car votés, lancés, ces travaux menacés de déraillement, ne verront pas leur périmètre se restreindre, même, si pour le tram montant à Brabois, on se surprend à nourrir quelques doutes.
Le vrai problème ce sont les surcoûts. Nous avons choisi quatre exemples, d’autres auraient pu être examinés sous le même éclairage. Avant même de passer à la phase de réalisation, on parle bilan financier et on occulte un peu les difficultés conceptuelles qui ne sont pas pour rien dans la situation présente.
Si l’on compare les ambitions et les moyens, c’est parce qu’il est question de masses financières qu’il faut apprécier en situation de pleine responsabilité. Cette politique affirmée est-elle soutenable ? Oui, non, peut-être ? L’avenir le dira mais peut-on conduire des politiques publiques sans oser ? Poids de la dette contre service à apporter aux habitants ? Vertueux contre dispendieux ? Ce n’est pas si simple. D’ailleurs pour ne citer que lui, le tram est une plus qu’une priorité, c’est une nécessité.
L’Octroi : créer n’est pas payer
Vue intérieure de la future grande halle de l’Octroi à Nancy. Photo Ville de Nancy
La Ville de Nancy va ouvrir un incubateur de projets pour les artistes. Séduisant mais qui finance ? La proposition artistique s’inscrit dans la richesse d’une histoire qui privilégie le patrimoine et le met au service d’une ambition. Rien à redire, c’est même dans son concept une source d’enthousiasme bien dans la tradition de Nancy et de son foisonnement culturel.
De quoi s’agit-il ? Du recyclage de friches situées sur l’emplacement des anciens abattoirs et du marché aux bestiaux dont les locaux (la Grande Halle, la Petite Halle et les deux Octrois) abriteront des industries créatives et culturelles dont il faut accroître et libérer le potentiel.
Pour atteindre cet objectif, il faut mettre en place les moyens adéquats, offrir un tremplin aux artistes en résidence, passer à une économie de la création.
Dans ce contexte, les mécanismes de soutien ont un rôle essentiel à jouer. Ils servent d’interface entre des univers qui apprennent à se connaître et instaurent dans leur fonctionnement de l’innovation et de la confiance.
Le montant de l’investissement (2,7 M€) est financé à hauteur de 2 M€ par la Ville de Nancy, la Région Grand Est contribuant à hauteur de 700 000 €. Il faut assumer. C’est en connaissance de cause que la Ville s’est engagée. Créer, ce n’est pas payer mais c’est là un secteur d’avenir qui affiche des taux de croissance supérieurs à bien d’autres activités.
Dans ce domaine tiré par le numérique, le phénomène de clusterisation va fonctionner à plein, mais avant d’animer l’Octroi, il faut financer. Impossible ? La ville coordonne et paie. L’ambition n’a pas de prix.
En attendant le tram
On parle, on disserte, on rectifie le tracé pour calmer les opposants du Val de Villers mais au final, c’est le coût qui interpelle.
De grâce ne revenons pas sur ce qui fût le péché originel des transports en commun dans l’agglomération nancéienne : le tram Bombardier. On se moque de la chenille éreintée qui serpente toujours mais, bon an mal an, elle transporte encore ses 45 000 voyageurs/jour. Reste qu’elle voit la fin du parcours et qu’il faut la remplacer.
C’est là qu’on entre dans le dur avec d’autant plus d’ardeur à développer les arguments qu’à trois mois des municipales, le tramway est sur toutes les lignes politiques.
Dans ce dossier qui allie mobilités, urbanisme, technologie, il y a des wagons d’opinions et d’interrogations. Pour l’actuelle majorité qui va prendre la responsabilité de voter en faveur de cet équipement, c’est un choix pertinent. En fond sonore, certains disent bien qu’en validant l’option qui va de la Porte Verte à Brabois, la Métropole va torpiller pour longtemps ses capacités d’investissement mais en surface nul ne moufte. Mathieu Klein qui demande un audit financier de la Métropole ne dit pas autre chose. Pour lui, il faut monter à Brabois sans rupture de charge mais pas à n’importe quel prix, alors que la gauche dispersée s’oppose ou s’abstient.
Sur cet équipement, toutes les sensibilités s’accordent à reconnaître la nécessité d’adopter un mode de transports écologique fiable, performant, répondant au besoin d’augmenter la capacité d’usagers transportés. Mais tous s’inquiètent des coûts qui se situent dans une fourchette qui, tout compris, ne devrait pas être très loin des 500 millions d’euros. Officiellement on nous annonce une enveloppe de 412 millions d’euros mais chacun sait bien que ce plafond va exploser. Sans compter la phase préparatoire au chantier et la mise en place du réseau alternatif qui assurera la transition durant les travaux qui devraient s’achever en 2026 avec la montée vers Brabois.
Pour être sur de bons rails, le tram ferré doit être financé. De quelle manière ? Par des fonds propres ? Ne rêvons pas. Pour boucler l’opération, il faudra recourir aux subventions et aux cofinancements de l’Etat, de la Région et à l’emprunt. A votre bon cœur, les Grands Nancéiens attendent leur tram, mais comment le payer ?