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Nancy : ne l’appelez plus Pharmagest

Le spécialiste de l’édition de logiciels destinés aux pharmacies présente un résultat net de +25,97 % pour un chiffre d’affaires de 193,07 millions d’euros en progression de 12,41 %. Le groupe devient Equasens.

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Par Pierre Taribo
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Thierry Chapusot présente les perspectives 2022, dont le changement de nom de Pharmagest en Equasens. © Groupe Pharmagest
Le spécialiste de l’édition de logiciels destinés aux pharmacies présente un résultat net de +25,97 % pour un chiffre d’affaires de 193,07 millions d’euros en progression de 12,41 %. Le groupe devient Equasens. Plus haut et plus fort ! La forme olympique de Pharmagest – performance solide et profitable, dividendes à l’unisson – pourrait inciter Thierry Chapusot et son équipe à pavoiser. Sauf qu’ici, dans le beau vaisseau qui a jeté l’ancre à Villers-lès-Nancy, la modestie charpente les comportements et la stratégie tournés vers le développement et la diversification au sein d’un groupe de 1 200 personnes, coté en Bourse depuis 2020, où la doctrine de management, la fidélisation des collaborateurs et la capacité de séduction pour attirer des talents sont un gage de continuité qualitative. Discret, Thierry Chapusot, fondateur de Pharmagest et de la coopérative Welcoop, est un personnage considérable dans le monde de la santé. Pas seulement français mais aussi européen avec notamment de belles perspectives en Italie. Sa méthode ? Celle du travail et de l’innovation qui ont permis de passer de la Cerp Lorraine à Welcoop, dont Pharmagest, en passe de devenir Equasens, est l’une des filiales les plus connues. « On change de nom pour donner du sens et de la lisibilité à notre stratégie. Pharmagest était connu pour son implication auprès des pharmacies. Là, nous nous centrons vers d’autres activités », explique Thierry Chapusot lors d’une présentation, à la fois sobre et un peu solennelle, pour marquer l’événement.

Élargir l’offre

La force de Pharmagest, qui reflète d’ailleurs l’esprit Welcoop, c’est de toujours faire beaucoup mieux grâce à une capacité de réaction rapide qui permet de se déployer vers d’autres métiers. Ainsi, Pharmagest a réalisé l’intégration de Prokov Éditions en 2021, confirmant par la même occasion la pertinence et l’efficience de l’élargissement de son offre aux logiciels dédiés aux professions de santé (pharmaciens, médecins libéraux, hôpitaux, structures d’hospitalisation à domicile, Ehpad, maisons de santé). C’est aussi le cas avec le renforcement de Pharmagest en Île-de-France où, à la suite d’opérations de croissance externe – prise de contrôle à 100 % d’ADI-Applications et acquisition de titres complémentaires de BGM Informatique –, le groupe dispose de deux réseaux distincts de commercialisation de ses services et prestations. En outre, il peut mettre à son actif le renforcement de l’interopérabilité de la passerelle numérique de santé, sous la marque PandaLab Hub, offre qui permet les prises de rendez-vous, consolide les liens infirmière-pharmacie et médecin de ville-pharmacie, etc. Un écosystème applicatif dont la démonstration se poursuit auprès des agences régionales de santé et des groupements hospitaliers de territoire. Autre élément majeur : le partenariat avec le groupe Elsan qui sert de tremplin à PandaLab, filiale de Pharmagest, pour déployer son outil de messagerie instantanée et sécurisée.

Pharmagest a installé son siège social à Villers-les-Nancy. © Groupe Pharmagest
Ajoutée à l’extension des potentialités et aux transformations en cours, cette visibilité accrue permet à la société de prévoir un bon millésime pour 2022 grâce, notamment, au Ségur de la Santé qui, s’il n’a pas remis d’aplomb le système de santé, s’est traduit par des avancées. L’arrêté publié le 12 février dernier au Journal officiel a lancé le début du financement pour l’équipement de logiciels de gestion d’officine. Pour la première fois, les financements de l’État seront directement versés aux éditeurs de logiciels. Pour Pharmagest, cela représente 18,5 millions d’euros sur cinq ans. 2022 sera aussi l’année du lancement d’Infilink, logiciel infirmier entièrement développé à 100 % par les équipes recherche et développement maison. Élaborée avec des infirmières libérales, cette application dédiée 100 % mobile les sécurisera dans la gestion de leur activité quotidienne et resserra les liens avec leur patientèle. Enfin, le renforcement des activités en Italie ainsi que des innovations comme les logiciels métiers ou les systèmes piluliers participent de cette envie constante d’aller de l’avant, d’améliorer encore et toujours les savoirs techniques et de s’appuyer sur une curiosité permanente pour sortir des pensées figées et installées qui sont nocives.

La technologie et le sens de la mission

Thiery Chapusot. © Groupe Pharmagest
Pour en revenir à Equasens, Thierry Chapusot précise que ce nouveau nom, qui sera soumis au vote des actionnaires à l’occasion de la prochaine assemblée générale (avant la fin du mois de mai), scelle l’alliance d’un surcroît de technologie et de plus d’humain. Equa évoque équation, dessine des racines scientifiques. Sens, le mot parle de lui-même : remplir sa mission en améliorant les organisations et en lui donnant un contenu qui établit la confiance avec le patient. Pharmagest devient Equasens mais le haut niveau professionnel du groupe et l’empreinte de la méthode Chapusot restent. C’est un gage de compétence, de dynamisme, de réussite collective et d’humanisme.

Nouvelle direction générale

Sur proposition de son président Thierry Chapusot, le conseil d’administration réuni le 25 mars a voté et adopté les changements suivants au sein de la direction générale de Pharmagest : à la suite de sa nomination par le conseil de surveillance de la coopérative Welcoop aux fonctions de président du directoire, Dominique Pautrat quitte son poste de directeur général du groupe Pharmagest. Denis Supplisson, directeur général délégué et directeur de la division Solutions Pharmacie Europe le remplace. Grégoire de Rotalier conserve son mandat de directeur général délégué.

Dominique Pautrat, le boss de Welcoop

En changeant de fauteuil, Dominique Pautrat ne va pas transformer sa façon d’être ni tomber dans une élasticité qui ne lui ressemble pas et vous fait d’un seul coup acteur de la métamorphose. Lui a une règle de vie : être lui-même. Et une exigence professionnelle : rester concentré sur le projet. En devenant le boss de Welcoop, il ne se hisse pas sur la scène pour nous y déposer un gros sac rempli de poudre de perlimpinpin mais pour s’en tenir, sans passer par un sas transitionnel, à son répertoire d’homme de l’entreprise attentif aux collaborateurs qui la font fonctionner et performer avec les pleins et les déliés de leur caractère. Leurs compétences aussi. Arrivé chez Pharmagest avant le début des années 2000, Dominique Pautrat s’est vite rendu compte que ce n’était pas une rencontre fortuite mais une union durable. Ce que la suite a confirmé.