
Y-a-t-il un chauffeur pour le bus ?
Mais aussi « costaud » soit le groupe, s’il n’y a personne pour conduire les bus, tout le monde est « à l’arrêt ». Et cela arrive très régulièrement. « Certains jours, sur les 160 chauffeurs que compte Keolis Thionville Fensch, il y en a 50, parfois 60 qui sont absents », a précisé Bernard Veinnant, vice-président en charge du transport et du réseau du Smitu (et maire de Basse-Ham). Pourquoi un tel taux d’absentéisme ? Parce que les chauffeurs ne sont visiblement pas satisfaits de leurs conditions de travail et de leur rémunération. C’est en tout cas pour cette raison que des chauffeurs de Keolis ont manifesté à Metz, à Sarreguemines, à Rennes, à Lyon au cours de ces dernières semaines. Et les mauvaises conditions de travail sont notamment impactées par un manque de chauffeurs (en même temps, si le salaire ne suit pas…). Tant et si bien que du côté de Keolis Thionville Fensch, le personnel administratif, qui possède les permis nécessaires, est convié à prendre le volant. « Keolis a signé la délégation de service public et nous exigeons que le cahier des charges soit respecté », a précisé Bernard Veinnant, non sans indiquer que tous les manquements sont facturés. 120 000 euros de pénalités à ce jour. Pour tenter d’améliorer la situation, une rencontre avec le patron de Keolis France figurerait au programme. Le président du Smitu, Roger Schreiber, a quant à lui évoqué une enquête auprès des médecins prescripteurs car il pourrait y avoir « quelques légèretés » de ce côté-là, sans plus de précisions.
L’information voyageur en panne
Quoi qu’il en soit, comme les entreprises de transport luxembourgeoises recrutent également des chauffeurs en nombre, l’amélioration de la qualité du service pourrait tarder. Comme l’a souligné Laurent Schultz, peut-être serait-il dès lors opportun d’investir dans une solution visant à informer les usagers au préalable, lorsqu’un bus ne circule pas. « Notamment les jeunes et les parents pour qui cela pose de sacrés problèmes logistiques », a précisé l’adjoint au maire de Yutz et vice-président de CA Portes de France-Thionville. Là encore, des discussions seraient en cours avec Keolis pour trouver une solution. Genre l’implémentation d’un SAEIV (Système d’aide à l’exploitation et à l’information voyageurs) ? Pour l’heure, il est prévu d’installer dans les bus un SAE (Système d’aide à l’exploitation) qui vise à optimiser le fonctionnement de la flotte. C’est programmé pour 2023, un autre système était disponible plus rapidement mais plus cher, 1,3 million contre 900 000 euros. En mars dernier, Keolis faisait du dialogue renoué avec les usagers sa priorité.