
30 ans de retard ?
« Le pari était en effet risqué », confirme Anne Daussan-Weizman, adjointe à la Ville de Metz en charge de l’attractivité et du commerce. Première ombre au tableau, « cet axe est incontestablement une rue commerçante ». Une perception à laquelle les Messins sont sûrement trop réceptifs. Très animée la journée et trop calme la nuit. « À l’origine, cette voie a été dimensionnée pour y faire passer les bus. Elle est très large et, surtout, très minérale. Je la trouve même hostile. » Deuxième point d’ombre, des cellules commerçantes « bien trop grandes », qui ne sont « plus à l’image du commerce d’aujourd’hui », et des loyers « bien trop élevés ». « Les cellules les plus demandées sont celles allant jusque 200 voire 250 mètres carrés maximum. Après, nous sommes plus sur du commerce de niche », détaille l’élue. « On pourrait envisager l’impulsion d’un nouvel élan rue Serpenoise dans la mesure où beaucoup de logements sont disponibles. Il suffirait de les refaire », souligne le buraliste Gilles Bohr, rappelant que certains halls d’immeubles ont été condamnés à la faveur de l’extension de quelques cellules commerciales, reflet de ce qui se faisait « il y a une trentaine d’années ». La rue Serpenoise est-elle donc vouée à rester un lieu de passage entièrement dédié au shopping ? Peut-être faudrait-il commencer par arrêter de la percevoir comme telle, suggère l’ancien président de la Fédération des commerçants de Metz. C’est là toute l’ambition portée par le projet de réaménagement la « Serpentine », une structure mêlant végétalisation et mobilier urbain qui doit être livrée au printemps 2024. Une invitation à la flânerie dans cette rue où l’on passe, souvent, trop vite. Le Kennedy a peut-être simplement ouvert un poil trop tôt…