En guise d’orientation budgétaire, l’opposition a beaucoup parlé des augmentations d’impôts passées et des dérapages à venir, selon elle, tandis que la majorité a défendu sa politique de nécessaire rigueur en période de crise. Du très convenu en somme, en attendant le vote du budget 2013 : le 20/12.
Les impôts ? Hacène Lekadir, en président du groupe socialiste appliqué et en premier supporter de ce qu’il qualifie de « gestion saine et performante », a tenu à le dire : « Il n’y a pas dans cette ville de matraquage fiscal, contrairement à ce qui se dit ici ou là. » Là, la réaction tombe un peu plus tard : « Encore heureux ! », s’exclame Marie-Jo Zimmermann (UMP comme Patrick Thil, présidente quant à elle du groupe « Metz demain ») : « Non mais enfin, on a assez dégusté ! Rendez-vous compte qu’en 2008, vous aviez de l’or entre les mains ! Il y avait des choix à faire. Votre politique fiscale, ce n’est pas un exploit ! » Dans le même camp, Nathalie Colin-Oesterlé avancera même cette suggestion, un peu plus tard : « La première des mesures qu’il vous faut prendre, c’est de baisser la fiscalité : ce serait un vrai facteur d’attractivité pour la ville. »
Lioger : « Nous investissons »
Dans son intervention, Nathalie Colin-Oesterlé ne lésine pas sur sa vision de Metz : « Après le bouclier social, nous avons le partage. Le partage d’une ville qui souffre, le partage du ras-le-bol d’une ville sens dessus-dessous, le partage d’une ville qui se dégrade de jour en jour. » La conception de « la maîtrise des coûts » selon la majorité municipale attire ses foudres : « Voulez-vous parler des 950 000 euros de masse salariale supplémentaire ? De la Boîte à musique annoncée à 10 millions d’euros et passée à 15 millions ? Des 250 millions de Mettis ? Du dérapage de la place Mazelle aujourd’hui chiffrée à plus de 9 millions alors qu’elle était annoncée à 4,5 ? Vous allez de dérapage en dérapage… » Et Nathalie Colin-Oesterlé d’en remettre une couche sur son thème préféré : l’adjointe aux affaires sociales est incapable d’impulser la mise en place d’un vrai service de petite enfance aux Messins. Aujourd’hui, c’est le privé qui s’installe à Metz. » Christiane Pallez, en sept points, petite enfance, jeunesse, seniors, emploi, précarité énergétique, culture pour tous et santé, démontrera un peu plus tard qu’au contraire, la majorité prépare « un budget solidaire », une ville « proche des Messins ».Sur le terrain économique, c’est Jérémy Aldrin (UMP, du même groupe que Patrick Thil) qui monte au créneau, déplorant « une politique sans cap et sans vision ». Lui demande de « réduire la voilure sur Metz-Métropole Développement (outil subventionné par la ville de Metz), sur l’embauche de contractuels, sur la communication municipale ». Il déplore aussi « ce centre des congrès qui aurait dû être fait dès 2008, avant Mettis » et pourra revenir sur le sujet le 20 décembre, le jour justement du vote du budget primitif, puisque devrait en principe figurer ce jour-là l’approbation du montage financier du centre des congrès. Pour en finir avec une opposition décidée ce soir-là à faire entendre ses multiples voix, Emmanuel Lebeau (groupe de Marie-Jo Zimmermann) partira dans une longue démonstration comptable sur « l’ampleur des taxes infligées aux Messins » avant d’établir un résumé des orientations 2013 de la majorité en forme d’auto-satisfecit : « Vous utilisez mon vocable, lance-t-il au maire : faire mieux sans dépenser plus, maîtriser les dépenses et les coûts : quelle belle musique, on pourrait croire que c’est du Lebeau. » Mais du Lebeau, en voici : « Vos travaux donnent l’impression que vous aménagez la ville, mais c’est du bricolage ! » Des slogans, des messages, des démonstrations, des clivages… Et zéro surprise, l’époque ne s’y prête pas : les élus de la majorité, eux, mettent en avant les vertus qu’ils accordent à leur politique. Richard Lioger, premier adjoint, interroge les oppositions : « L’épargne que Jean-Marie Rausch nous a laissée, vous vouliez qu’on la conserve ad vitam aeternam ? Cette épargne sert à investir et nous investissons ! L’investissement permet de créer des emplois. Cette ville se développe, se rénove et s’apprête à accueillir de nouveaux habitants. Une politique volontariste illustrée par les différentes Zac : Amphithéâtre, Coteaux de la Seille, Sansonnet, dont le but est de ramener de la population sur Metz grâce à 500 nouveaux logements par an et 30000 mètres carrés de commerces en cours. » Après ça, Dominique Gros ne trouve rien à ajouter. Juste une formule, comme un dernier slogan : « Nous ferons un bon budget avec tous ces conseils ! » Rendez-vous le 20 décembre.
Cet article est paru le 6 décembre dans l’hebdomadaire La Semaine n°400 à Metz. Pour lire le journal dès sa parution, abonnez-vous !