Sluc : une victoire qui ouvre des perspectives

Le Sluc a remporté (79-75) la deuxième manche contre Strasbourg. La belle se joue samedi à Trelazé en Coupe de France. En attendant les Couguars ont emmagasiné une onzième victoire en championnat. Après la méchante série où il avait additionné les revers à Gentilly, le SLUC a rouvert son tableau de chasse. Tout n’a pas été parfait mais la troupe de Sylvain Lautié, toujours diminuée par les absences de Shevon Thompson et de Bruno Cingala Mata, s’est agrippée à l’adversaire pour le faire tomber. Énergiques, solidaires, soudés en défense, les Couguars, ont extirpé Gentilly des soirs tristes de défaites où le vent souffle de face, n’apportant qu’inquiétude, tristesse et déception. Appuyés sur une base de combativité, de collectif retrouvé et de fulgurance de leurs cadres, ils ont refermé une période un peu plus heurtée et pansé les blessures du doute qui s’étaient installées dans les têtes.

En sortant l’extincteur à défaites, le Sluc, dans les rangs duquel Godwin Omenaka seul pivot disponible s’est affirmé comme un sacré guerrier et Chris Clémons une arme offensive à longue portée capable de faire autre chose sur le parquet que d’allumer des brasiers, s’est offert une bonne dose de soulagement en vue du maintien. Car cette victoire ouvre des perspectives. Sans nous comporter comme des assureurs examinant toutes les clauses d’un contrat multirisque, nous avons observé que la qualité du jeu s’était améliorée, qu’il y avait plus de fluidité, de volonté de partager le ballon, d’actions étincelantes comme le dunk de Clément Frisch après une passe dans le dos de Frank Mason, totalement ragaillardi et retrouvé. Avec cette victoire qui fait du bien au moral comme au bilan comptable, le Sluc peut aborder sereinement ses retrouvailles avec Strasbourg à l’occasion du top 8 de la coupe de France à Trélazé. Évidemment, Mérédis Houmounou et les siens ne font pas une fixation sur cette compétition mais, s’ils peuvent – et ils en ont les moyens – franchir cette étape et se redonner de l’élan, ils ne s’en priveront pas.

Sylvain Lautié : « En Coupe de France, nous jouons sérieux en partageant le temps de jeu »

Le coach du Sluc est un personnage de feu et de passion, plus que de glace. Il sait qu’un entraîneur évolue toujours sur le terrain miné des résultats. Placé en première ligne, il est bien conscient d’être exposé aux coups, de focaliser les critiques. Un rôle de bouclier ou de fusible, a choix, qu’il assume. D’ailleurs son travail ne s’appuie pas que sur la technique. Il lui faut aussi se transformer en mécanicien des âmes capable de rassurer celui-ci, de galvaniser celui-là, de cerner les caractères de tous et de motiver un vestiaire. Humble et modeste, il laisse les « experts » expliquer ce qu’est le basket et s’en tient à l’analyse des rencontres disputées. Celle du match contre Strasbourg montre à quel point le comportement de ses joueurs l’a satisfait. « C’était une belle victoire. Strasbourg est une équipe physique à laquelle nous avons répondu. Je pense qu’on est parti sur un jeu moderne de mouvement et de shoots à trois points comme beaucoup d’équipes le pratiquent. Il faut s’adapter en cours de saison. L’adresse, on ne l’aura peut-être pas tout le temps, mais les garçons ont été au combat. Ils ont été héroïques parce qu’avec un seul pivot disponible – et même si Godwin Omenaka a une activité exceptionnelle –, il a fallu bricoler. » Concentré sur le championnat, le Sluc va-t-il jouer à fond la Coupe de France ? « On va procéder comme nous l’avons toujours fait depuis le début de cette compétition. On joue le match le plus sérieusement possible mais en partageant le temps de jeu. On ne peut pas se permettre de laisser filer. Sportivement, ce ne serait pas acceptable. Ensuite, on risque de casser le rythme qui est le nôtre et on s’expose à des blessures. C’est pourquoi il est essentiel de maintenir la dynamique. » Voilà pour cette séquence qui est un plus à saisir mais le plus important est d’assurer le maintien. « Il nous faut obtenir deux victoires le plus vite possible. Je pense qu’à treize succès, ça peut passer. » Si l’équipe peut enfin opérer au complet, rien n’est inatteignable, surtout si elle animée du même esprit qui l’animait face à Strasbourg. « L’arrivée de Chris Clemons amène beaucoup de confiance. Tout le monde croit qu’il n’est qu’un shooteur mais il défend dur et amène beaucoup de choses dans le jeu. Et comme Mason a un talent fou, on ne peut que s’améliorer », conclut Sylvain Lautié qui a coché les matchs contre Chalon (le 23 mars en Bourgogne) et Cholet (le 30 à Gentilly ) comme des dates sinon cruciales du moins importantes pour franchir un palier et ne plus trop regarder vers le bas, où la lutte pour éviter les trois descentes fait rage. »