
Une feuille de route territoriale
C’est un outil méthodologique qui demande à être aiguisé pour permettre, selon les vœux de Mathieu Klein « de préparer une feuille de route territoriale ». La dépendance des clubs d’élite à la collectivité que le réalisme budgétaire menace de transformer en dispositif transitoire soumis à une décélération dans un proche avenir, a fait l’objet d‘une discussion au sein de l’assemblée délibérante où nul n’a ouvertement critiqué le principe. C’est à peine si le groupe d’opposition qui par la voix d’Alain Boulanger, maire de Fléville, a demandé que le principe d’équité soit appliqué au Grand Nancy Volley-Ball, s’est abstenu sur l’exonération de loyer accordée à l’ASNL. Une remise en cause dosée, mesurée, mais exprimée, à laquelle nous opposons cet argument : quel usage ferait la Métropole d’un stade de 20 000 places si l’ASNL mettait la clé sous la porte ? Il ne s’agit pas de se substituer aux actionnaires qui, d’ailleurs ont mis la main à la poche (quatre millions d’euros) pour passer l’obstacle de la DNCG, mais de les soutenir dans leur opération de remise à flot.Dans le contexte économique de la Métropole nous faisons le maximum

En chiffres
Si l’exonération d’un an et demi de loyer consentie à l’ASNL, a retenu l’attention sans soulever de polémiques, le club attirant toujours 9 000 spectateurs au stade Marcel Picot, l’attribution des subventions n’a pas donné lieu à débat. Excepté le différentiel entre la somme accordée au Nancy Handball et au Grand Nancy Volley-Ball surlignée par Alain Boulanger. Réplique de Serge Raineri qu’on ne peut pas soupçonner de minimiser la place du volley dans l’agglomération : « C’est comme comparer des choux et des pommes. » Ce n’est pas pour autant qu’on est dans le potage…Les subventions
- SLUC : 1 156 500 €
- ASNL : 553 000 € + exonération de loyer d’un an et demi
- Nancy Handball : 438 000 € + aide de 70 000 € pour monter et démonter le Taraflex posé à chaque match sur le parquet de Gentilly
- VNVB : 380 000 €
- GNVB : 256 000 €
- Grand Nancy Aquatique Club (pour disputer la coupe d’Europe), les poloïstes de ce club devant s’exiler à Vittel : 30 000 €.
- Part de la Métropole dans le budget des clubs : VNVB : 32 %, GNVB : 28 %, ASNL : 24 % , Nancy Hand-Ball : 24 %, GNAC 12 %, SLUC : 11 %.
Les affluences
- ASNL : 9 397 spectateurs en moyenne
- SLUC : 5 896
- Nancy Handball : 2 647
- VNVB : 1 348
- GNVB : 1 123.
Mathieu Klein : « Il en va autant d’un enjeu sportif qu’économique et social »

Le président de la Métropole et maire de Nancy sait ce que représente l’ASNL aussi bien au niveau local où l’attachement des supporters n’a jamais faibli que dans le monde du football national où elle a réalisé de belles épopées. Depuis, il y a eu des renversements de situations et des combats à mener pour redresser la barre. Alors pour éviter au club de sombrer la collectivité, qui en dehors des installations mises à disposition ne maîtrise pas tous les paramètres, a fait l’effort nécessaire pour permettre à l’ASNL d’assurer le présent et de préparer le futur.
L’actionnariat du club est privé, pourtant la Métropole apporte une aide financière conséquente. C’est pour sauver l’institution ASNL ?
« L’ASNL se verra verser l’année prochaine 553 000 euros de la part de la Métropole. J’ai, par ailleurs proposé au conseil métropolitain du 11 juillet l’exonération du loyer de l’enceinte sportive pour le second semestre de la saison 2023-2024 (127 000 euros HT) et pour la saison 2024-2025 (260 000 euros HT) afin de faciliter le maintien du centre de formation et le passage devant la DNCG. Il en va autant d’un enjeu sportif qu’économique et social en termes d’emploi et d’attractivité pour le territoire.
Cette mesure accompagne les actionnaires dans leur démarche de sauvegarde du club alors qu’ils vont injecter à nouveau près de 4 millions d’euros. Enfin, en cas de montée en Ligue 2 voire, à terme, en Ligue 1, nous sommes convenus avec les actionnaires de diminuer les subventions et exonérations exceptionnelles de la Métropole à l’égard de l’ASNL, car le club bénéficiera alors de nouvelles ressources issues des droits télé. »
Krishen Sud : « Nous remercions Mathieu Klein et la Métropole pour leur aide financière »

Dans l’écosystème du football qui a ses codes et ses habitudes, Krishen Sud a trouvé sa place. Moins soucieux de surface médiatique que de bons résultats sportifs et de saine gestion, il ne refuse jamais de communiquer. Il répond même promptement aux sollicitations mais il le fait avec maîtrise, sobriété et concision. Aussi bien lorsqu’il s’agit de situer les ambitions du club que pour remercier la Métropole, dont le coup de pouce aide à consolider la situation financière toujours difficile à équilibrer dans un championnat peu rentable pour une structure comme l’ASNL. D’ailleurs, à l’évocation du budget et de son montant, l’actionnaire et président intérimaire fait une passe en retrait…
Vous nous aviez confié dans ces mêmes colonnes avoir besoin du soutien de tous : supporters, sponsors, Métropole. En vous accordant une exonération de loyer d’un an et demi, le Grand Nancy a répondu à votre appel. C’est une aide financière dont vous appréciez la portée ?
« Nous sommes satisfaits de nos relations avec la Métropole et avec Mathieu Klein. Nous les remercions pour leur aide financière ainsi que pour le soutien dans le processus de la DNCG. Cette relation est importante pour l’ASNL. »
Quel est le montant du budget pour cette saison ?
« Pour le moment, nous ne souhaitons pas divulguer de données financières. »
Avez-vous progressé dans la recherche d’un président ?
« Nous recherchons un président qui s’engage à vivre à Nancy à plein temps et qui a l’expérience nécessaire. Nous n’avons pas encore trouvé cette personne. En attendant, je suis le président intérimaire. »
Viendrez-vous prochainement à Nancy ?
« Je n’ai pas prévu de venir à Nancy avant le début de la saison. »